Les Norvégiens se plaignent des indiscrétions du F-35 qui communiquent avec les USA à l’insu de leur force aérienne. De leur côté, les Américains se méfient des drones chinois DJI. Le monde connecté souhaite la bienvenue aux militaires !
Ca faisait longtemps que l’on n’avait plus parlé du F-35… Mais rassurez vous, pendant ce temps, le F-35 continuait, lui, de parler. Les Norvégiens ont donc découvert, mais est ce vraiment une découverte, que leurs F-35 communiquaient à l’insu de leur plein gré (on parle du plein gré des Norvégiens) vers Lockheed Martin. La Norvège a commandé quarante avions avec douze autres en option et elle a réceptionné en novembre dernier ses trois premiers exemplaires, des appareils au block 3F équipé du dernier standard logiciel.
Quelques semaines après la livraison, les Norvégiens ont semble-t-il pris leurs avions la main dans le sac, en train de transmettre des informations à Lockheed Martin sur leur utilisation. On imagine bien entendu que si Lockheed Martin est au courant, le gouvernement américain l’est également. Et il ne faut pas être grand clerc non plus pour imaginer que l’information pourrait circuler dans les deux sens : je sais ce que tu fais, et accessoirement tu fais ce que je veux, ou du moins tu ne fais pas ce que je ne veux pas que tu fasses…
Grâce aux Norvégiens, on en sait donc un peu plus sur ce qu’est véritablement un avion de 5ème génération : le service marketing de Lockheed Martin a convaincu la Terre entière que la 5ème génération est celle des avions furtifs qui communiquent. Il fallait simplement préciser que la communication se fait aussi en direction des grandes oreilles américaines, ce qui est maintenant chose faite.
Mais est-ce une si grande surprise, à l’heure où les smartphones sont également bien connus pour siphonner les informations sur leurs utilisateurs ? Le F-35 n’est-il pas une sorte d’iphone avec un siège éjectable ? Le F-35 est intégré dans un réseau mondial de maintenance ALIS (Automatic Logistics Information System) qui est au cœur du fonctionnement de l’avion.
ALIS connecte automatiquement les systèmes d’autodiagnostic de l’avion avec les gestionnaires de la maintenance et la chaine d’approvisionnement des rechanges. Le système est censé fonctionner en identifiant les pannes de l’avion, ou en faisant de la maintenance prédictive, en lançant automatiquement une commande pour une rechange puis en guidant les équipes de maintenance pendant les réparations.
Mais ALIS sert également de support aux échanges d’information sur la gestion des missions, les menaces, les objectifs. Tout ça en utilisant l’internet, ce qui a été de toute évidence été mûrement réfléchi et reste très pratique en temps de guerre. Lockheed Martin est si bien convaincu de la justesse de son montage qu’il annula in extremis en novembre 2015 une évaluation qui devait permettre à des hackers d’en tester la robustesse et « l’étanchéité » face à des cyber attaques.
L’actualité est taquine parce qu’elle nous apprend au même moment que les Américains se méfient comme de la peste des drones chinois, et particulièrement des appareils du leader du marché, DJI, qui renverraient à Pékin des informations sensibles sur leurs utilisateurs. Le blog Opex 360 rapportait récemment que l’US Army Research Laboratory avait ainsi interdit l’utilisation des drones vendus par DJI en faisant état de « vulnérabilités cybernétiques » potentielles.
Le laboratoire avait en outre demandé la désinstallation de tous les logiciels fournis par l’industriel chinois. DJI possède près de 70% de parts de marché aux Etats-Unis et s’intéresse de plus en plus aux besoins des administrations, en particulier dans les domaines de l’énergie, du transport et de la sécurité. De là à imaginer tous les petits secrets US tomber dans les mains des Chinois…
Bien évidemment DJI dément les accusations, tandis que les autorités chinoises ont beau jeu de rappeler que des sociétés comme Microsoft ou Apple, implantées mondialement, sont également très friandes d’informations…
Je te tiens tu me tiens par la barbichette…
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Bel article... déjà on découvre que le F-35... vole.
Des journalistes Australiens émettaient déjà des doutes en 2008 quant au problème de données, leur gouvernement lui était extrêmement enthousiaste.
Sachant que certains matériels obligatoires dans l'OTAN (exemple liaison 16) sont fabriqués aux US, qu'est ce qui nous dit qu'ils ne mouchardent pas eux aussi, notamment le matériel américain installé dans les Rafale, Typhoon Gripen (encore que le Gripen soit un assemblage de pièces US)