Le renforcement d’un taxiway permettra l’accueil sans restriction des appareils lourds de l’armée de l’Air (Awacs, ravitailleurs, Airbus de l’Esterel et A400M…). En attendant, les avions sont garés sur le parking de l’aéroport et placés sous la garde de commandos de l’air. © Frédéric Lert/Aerobuzz
Troisième partie – La mise en service prochaine du nouveau lanceur européen Ariane 6 va se traduire par un renforcement des moyens de l’armée de l’Air en Guyane. La base aérienne de Cayenne est plus que jamais au cœur du dispositif. Sa réorganisation s’impose.
Dans un département marqué par une activité économique et sociale parfois chaotique, les installations militaires offrent un havre de stabilité. La rigueur qui se dégage du fonctionnement de la plateforme aéronautique est également bien connue au-delà des frontières du département.
Les Américains ont par exemple bien noté que la BA 367 est à ce jour la seule base aux normes OTAN de toute l’Amérique du sud. Leurs avions y font escale en toute sécurité, les équipages trouvent du carburant de qualité et des interlocuteurs parlant anglais. L’escale a vu passer des avions US bardés d’antenne, engagés dans les opérations anti-drogue sur le continent.
Le chantier du pas de tir de la future Ariane 6. L’arrivée du nouveau lanceur est l’occasion de revoir l’organisation globale des infrastructures de soutien de l’armée de l’Air dans le département. © Frédéric Lert/Aerobuzz
Il se dit même à Kourou que Washington envisagerait d’utiliser le port spatial européen en secours pour le lancement de satellites gouvernementaux non sensibles. Les Américains apprécient les tarifs de lancement, inférieurs aux leurs, et surtout le sérieux et l’efficacité démontrés dans la protection du CSG.
Pour autant, la croissance de la BA 367 s’est faite d’une décennie à l’autre par à-coups, au gré des crédits et du développement de l’activité spatiale. L’arrivée prochaine d’Ariane 6 sert aujourd’hui de catalyseur à la recherche d’une « logique fonctionnelle » selon les mots des militaires.
Plusieurs chantiers sont lancés ou proches de l’être pour rationaliser les installations et organiser différentes zones : à commencer par la mise en place d’une « zone PPS/HADA » (Posture Permanente de Sûreté/Haute Autorité de Défense Aérienne) où seront regroupés tous les moyens nécessaires aux missions de police du ciel au-dessus du centre spatial. Cette zone inclura le futur centre de contrôle militaire (CCM) aujourd’hui installé à Kourou.
Le CCM actuel se retrouve maintenant dans le gabarit de sécurité de fusées (Vega aujourd’hui et Ariane 6 demain) qui n’existaient pas à la création du CSG. Chaque tir de Vega impose par exemple d’évacuer et délocaliser les activités du Centre. L’accueil des équipages d’Awacs, de ravitailleurs ou de chasseurs venant de métropole, notamment lorsqu’il s’agit de renforcer le dispositif de sûreté habituel, sera également rationalisé.
Le Centre de Contrôle Militaire « Toucan Radar » flirte avec les gabarits de sécurité de la fusée Vega et de la future Ariane 6. Il sera bientôt déménagé sur la base aérienne, au sein d’une zone « PPS-HADA » © Frédéric Lert/Aerobuzz
Une zone logistique va également sortir de terre, avec la construction d’un dépôt de munitions capable de recevoir des missiles air-air utilisables par les chasseurs de passage. L’arrivée attendue de deux hélicoptères Caracal se traduira également par l’installation d’un nouveau hangar.
D’ici quelques jours commencera la réfection d’un taxiway devant permettre l’accueil sans contrainte des avions lourds sur le parking militaire. En attendant, ces appareils stationnent sur la partie civile de l’aéroport, sous la garde de commandos de l’air.
Frédéric Lert
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