L’industriel de défense italien Finmeccanica qui se veut le pendant italien d’EADS traverse l’une des plus grave crise de son histoire suite à la mise en examen de ses principaux dirigeants, Giuseppe Orsi et Bruno Spagnolini.
Suite à l’arrestation et à la mise en examen de Giuseppe Orsi et Bruno Spagnolini, le PDG du groupe et le patron de la division hélicoptères, c’est Alessandro Pansa qui prend les commandes du groupe pour assurer la continuité. Il n’empêche que le mal est fait. Cette affaire, lourde de conséquences, est partie de pots de vin de 30M€ versés à un ou plusieurs intermédiaires en Inde pour remporter un contrat de plus de 500 M€ portant sur la vente d’hélicoptères trimoteurs AW101.
Plusieurs machines ont été livrées à ce jour cependant les autorités indiennes pourraient annuler le contrat et « blacklister » pour des années, l’industriel italien.
Les ventes d’armes sont, en effet, régies par un code des bonnes pratiques édictées par l’OCDE. Ces règles font suite à des scandales survenus dans les années soixante, lors de ventes d’aéronefs de combat américains. Doit t-on pour autant en déduire que seul Finmeccanica cède à ce genre de pratiques ? Rien n’est moins sûr.
Ce scandale dans lequel est impliqué l’Italie met l’accent sur les différences de méthodes de vente entre les USA et le vieux continent. D’un côté, les USA qui assouplissent leurs règles de transfert de technologie pour faciliter leurs ventes export de matériels de défense, disposent depuis des années des fameux contrats FMS (Foreign Military Sales). Dans ce cas le client bénéficie d’un matériel « sur étagère » identique à celui acheté par le Pentagone et à un prix d’ami. Les européens ne peuvent pas s’aligner. Ce type de contrat explique en partie le succès des avions de combat F16 et F15 à l’export mais aussi des hélicoptères Blackhawk. De l’autre côté, les industriels européens eux misent sur la qualité des produits et les transferts de technologie pour survivre malgré un prix plus élevé, tout en s’efforçant de respecter les règles de l’OCDE. Mais dans le domaine des ventes d’armes, gage d’emplois de haute technologie, tous les coups tordus sont permis.
L’affaire Finmeccanica a éclaté au moment où se tenait en Inde, le salon aéronautique Aero India (6-10 février 2013) au cours duquel, l’Inde a multiplié les signatures de contrats. C’est ainsi que New Delhi a annoncé le lancement d’un nouveau système de défense sol-air courte portée pour équiper ses forces terrestres et navales. Ce développement financé à hauteur de 6 Md d’euros associe MBDA et l’institut de recherche indien DRDO. Le système, destiné à remplacer le Trishul de conception indienne est basé sur le missile VLMICA, la version sol-air du missile MICA qui équipe le Rafale et le Mirage 2000-5
Si beaucoup de contrats ont été signés, celui de la fourniture de 126 avions de combat Rafale à Inde demeure toujours en suspend. Ca coince au niveau des importantes compensations commerciales réclamées par l’Inde qui veut acquérir un maximum de technologie grâce à ce contrat. En dehors de l’entreprise nationale omnipotente HAL, il est difficile de trouver des partenaires susceptibles d’absorber rapidement le haut niveau technologique du chasseur hexagonal. Pour mémoire l’Inde produit en parallèle l’avion de combat russe SU-30MKI dont elle vient de commander 45 exemplaires et étudie avec Sukhoi l’avion furtif T50. Le déplacement officiel du président de la République française en Inde, n’a pas permis de débloquer le dossier.
En guise de lot de consolation, François Hollande a pu assister à la signature de la vente, par Eurocopter, de 7 hélicoptères légers biturbine EC135 à la société indienne Aviators India Pvt Ltd. Ces appareils sont dédiés au transport sanitaire. A terme, Eurocopter pourrait fournir une cinquantaine de machines. Même si les négociations qui ont abouti à la conclusion de ce contrat sont largement antérieures à l’affaire Finmeccanica, il est certain qu’Eurocopter suit avec d’autant plus d’intérêt les déboires du groupe aéronautique italien, que l’affaire est partie d’une vente d’hélicoptères Agusta-Westland.
La rédaction
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L'affaire Finmeccanica pose le problème de la vente d'armes
FinMec n'est pas seul. British Aerospace est aussi en difficulté avec les pots au vin en Afrique du Sud pour le vent des Griffins.
Jus q' a ici BA a échappé, (les Sud Africains, corrompu sont tous au gouvernement maintenant et n' donne aucune aide aux enquêteurs international ) mais le risque de "blacklisting" au Etats Unis reste sur les têtes...