L’Alat (Aviation Légère de l’Armée de Terre) va recruter 180 maintenanciers et 25 pilotes en 2016, sans oublier quelques autres spécialités moins connues. Revue de détail avec le lieutenant-colonel François d’Argaignon, chef du bureau organisation et formation aéronautique du commandement de l’Alat.
Quels sont les effectifs de l’Alat aujourd’hui ?
L’Alat compte aujourd’hui environ 4.800 personnes, dont 800 pilotes et 2.100 maintenanciers aéronautiques. Nous comptons également dans nos rangs 140 contrôleurs aériens et 50 instructeurs simulateurs (ISPN), pour ne citer qu’eux.
Nous n’avons aucun souci à ce niveau là. Nous recruterons 25 Officiers Sous Contrat/Pilote (OSC/P) pilotes en 2016. Ce sont des officiers destinés à des carrières d’environ 20 ans, par opposition aux officiers issus des écoles de St Cyr Coëtquidan qui eux se destinent à des carrières plus longues. Nous remonterons à moyen terme à 35 recrutements OSC/P par an.
Comment se fait la sélection ?
Elle se fait au travers des tests psychotechniques réalisés par l’antenne de sélection ALAT de Vincennes, complétés le cas échéant par une visite d’aptitude réalisée au Centre d’Expertise Médicale du Personnel Navigant (CEMPN) à l’Hôpital Percy de Clamart. A Vincennes, nous retenons environ 1 candidat sur 8. Le candidat, garçon ou fille, qui satisfait à cette sélection, a ensuite de très grandes chances d’aller au terme de sa formation, à la condition d’être motivé et travailleur. Notre tamis est efficace et tous les régiments sont unanimes pour dire que les jeunes pilotes qu’ils reçoivent sont d’un excellent niveau et qu’ils s’adaptent très bien aux appareils de nouvelle génération !
Et pourtant vous souhaitez encore améliorer votre recrutement…
Oui, bien sûr. Nous cherchons toujours à élargir le plus possible le socle de la sélection. Plus nous avons de candidats, meilleur est le niveau du recrutement. Nous sommes en liaison avec les Centres d’Information et de Recrutement des Forces Armées (CIRFA), qui offrent souvent le premier contact avec le monde militaire. Le but est de promouvoir les métiers de l’aéronautique au sein de l’armée de Terre. Nous pensons qu’un grand nombre de jeunes doit pouvoir tenter sa chance à nos tests de sélection. Nous avons des candidats qui se révèlent très performants alors que sur le papier, rien ne semblait les prédisposer à ces filières d’excellence.
La situation est elle aussi favorable pour les mécaniciens ?
Nos maintenanciers aéronautiques sont très recherchés en raison de la qualité de la formation et des compétences acquises au cours de leurs parcours professionnels dans l’ALAT. Il faut reconnaître que la carrière militaire est exigeante, du fait notamment des opérations extérieures. Après une vingtaine d’années sous l’uniforme, il n’est pas anormal que certains de nos spécialistes aspirent à faire autre chose. Cela fait partie de la respiration normale de notre institution.
Il y a donc un effort sur le recrutement pour compenser ces départs ?
Oui, cet effort est également lié à la mise en service des appareils de nouvelle génération (Tigre, Caïman, Cougar rénové, Caracal) qui exige de renforcer les équipes pour assurer le soutien technique des nombreux équipements qui les équipent. Nous recrutions jusqu’à présent 120 sous-officiers maintenanciers par an, nous passerons à 180 en 2016.
Qu’est ce que vous mettez en avant pour attirer les jeunes ?
La perspective de travailler sur les appareils de nouvelle génération et innovants est particulièrement motivante. Nos missions sont variées et enrichissantes et il est arrivé que nous ayons des mécaniciens issus de l’industrie civile qui nous rejoignent. L’armée de terre offre en outre des formations labellisées, diplômantes et rémunérées. Ces compétences acquises offrent de belles perspectives dans le monde aéronautique civil et certains de nos techniciens supérieurs réalisent de très belles reconversions dans les entreprises du secteur.
Quels sont finalement les métiers où vous rencontrez des difficultés de recrutement ?
Il s’agit des spécialités moins connues, dont les populations sont numériquement réduites et pour lesquelles nous avons parfois du mal à faire se rencontrer l’offre et la demande. Je citerai par exemple les contrôleurs de la sécurité aérienne, les météorologistes ou les instructeurs simulateurs. Ce sont des métiers avec un haut niveau de spécialisation, qui demandent de bonnes aptitudes professionnelles et humaines. Les formations associées débouchent sur des emplois valorisants qui offrent également des perspectives de carrière passionnantes.
Comment collaborez-vous avec le milieu aéronautique civil pour faire connaître vos besoins ?
Nous entretenons depuis quatre ans un partenariat avec la FFA, qui fait de gros efforts pour nous faire connaître. Nous avons également lancé une « préparation militaire découverte » pour les jeunes gens ayant préparé le BIA. Nous avons eu cette année 300 demandes pour 30 places offertes ! Je rappelle qu’aujourd’hui, 80% des pilotes que nous recrutons ont passé le BIA quand ils étaient lycéens. Je peux enfin vous dire, sans trop entrer dans le détail, que nous serons très présents dans la caravane du prochain tour de France des jeunes pilotes…
Propos recueillis par Frédéric Lert
Photos : © F. Lert / Aerobuzz.fr
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Bonjour à tous amis des ailes tournantes..
L'ALAT m'a tout donné , une évolution positive de mon destin personnel . L'ARMEE m'a donne une formation morale , des valeurs et ainsi qu'un un métier passionnant ( mécanicien puis mécanicien navigant ) . L'aventure dans le monde entier compense les conditions d'existence rudimentaires "dans la verte" ou le sable ...
Je referai la même chose ..
Bonjour, cet article étais fort interressant et très enrichissant. Je n'ais seulement que 15 ans mais je souhaite inyegret l'ALAT et vous m'avais permit ton mieu comprendre comment y parvenir. Merci