La Bundeswehr décide de suspendre provisoirement sa flotte de NH90, suite à un incident survenu à l’un de ses hélicoptères en Afghanistan, en juin 2014. Pour les militaires allemands, les vols reprendront quand NHIndustries aura remédié à un défaut de conception du circuit électrique. Les causes sont identifiées, une solution est déjà à l’étude.
Alors qu’il entre progressivement en service, sous les cocardes des pays partenaires du programme, et qu’il est engagé avec succès sur plusieurs théâtres d’opération, le NH9O est confronté à d’inévitables défauts de jeunesse que s’emploie à corriger, au fur et à mesure qu’ils apparaissent, le consortium NHIndustries. Le dernier événement en date est la décision de l’armée allemande de suspendre temporairement sa flotte de NH90 TTH, soit 28 appareils. Une mesure radicale en réponse à un problème qualifié de sérieux par les militaires allemands.
Les faits remontent à juin 2014. A cette époque, l’Allemagne mettait en œuvre quatre NH90 en mission d’évacuation médicale en Afghanistan. Lors d’une de ces interventions, un équipage a été victime d’une explosion en vol d’un des moteurs RTM322. Dans le feu de l’action, les pilotes ont activé la commande des extincteurs. Cette action a entrainé un court-circuit dans le panneau de commande supérieur du cockpit. L’équipage a, alors, recherché le terrain le plus proche pour s’y poser en toute sécurité, en l’occurrence, la plateforme de Termez, en Ouzbékistan.
Après plusieurs mois d’enquête par des spécialistes militaires, industriels et indépendants, l’incident a été qualifié de sérieux mais pas de nature à nécessiter l’arrêt des vols des NH90. Comme d’habitude en aéronautique, les situations délicates sont souvent la résultante de plusieurs actions erronées. Le cas de Termez ne fait pas exception. L’enquête a, en effet, déterminé que l’équipage n’avait pas, respecté la procédure de démarrage « à chaud » des moteurs, qui prévoit de ventiler les turbines pendant deux minutes avant de lancer la séquence de démarrage des moteurs Turbomeca RTM322. De plus, suite à l’explosion, l’équipage malgré, l’absence d’incendie, a déclenché les extincteurs, en appuyant plus de trois secondes sur le bouton d’activation. Cette action prolongée et inattendue, a entrainé un court-circuit.
Cette décision de la Bundeswehr peut paraitre exagérée, d’autant que les 12 autres utilisateurs du NH90 continuent à exploiter leurs NH90 en appliquant les procédures éditées par NHI. Les uns parlent d’intransigeance germanique déplacée, motivée par une volonté de ne pas essuyer les plâtres d’une machine performante mais encore fragile. Les autres, outre-Rhin avancent une exigence de qualité immédiate.
Les utilisateurs de NH90 ont tous été informés de l’incident et de ses conditions de survenue, mais pour l’heure, aucun n’a jugé bon de clouer sa flotte au sol. Il semble que les appareils en service en Europe, en Afrique, en Australie et en Nouvelle-Zélande, donnent entière satisfaction à leurs utilisateurs. La flotte des 233 NH90 en service approche sereinement la barre des 80.000 heures de vol.
Il n’empêche que, pour les militaires allemands, il s’agit de mettre la pression sur les industriels afin de procéder au plus tôt au redesign du circuit électrique incriminé et éliminer les risques d’oubli de procédure de redémarrage à chaud, soit en améliorant le moteur, soit en introduisant une procédure automatisée dans le système du NH90. Une exigence bien comprise par le constructeur. D’ores et déjà, plusieurs solutions ont été identifiées par les ingénieurs en coopération avec les sous traitants concernés. Elles sont en cours de mise au point afin, nous assure-t-on, d’éradiquer au plus tôt et de façon définitive tout risque de court-circuit. Ces solutions sur lesquelles nous aurons l’occasion de revenir seront mises en oeuvre lors de rétrofits ou d’opérations de maintenance dans les semaines à venir.
Le court-circuit dont a été victime l’équipage du NH90 allemand en Afghanistan, renvoie évidemment aux problèmes de corrosion découverts en 2012 sur des NH90 hollandais de retour de mission au large de la Somalie et dans les Caraïbes. Des mesures anticorrosion ont été définies et appliquées rapidement. Ce type de problème est considéré par les spécialistes aéronautiques comme des maladies de jeunesse faisant partie du processus normal de mise en service d’un nouvel appareil. Cette phase pénible mais nécessaire est appelée « maturity » dans le franglais aéronautique européen. Une phase pendant laquelle l’industriel et le client communiquent leurs expériences respectives afin de déverminer l’appareil entré en service. Il ne faudrait pas que la décision radicale de la Bundeswehr sème le doute au Qatar qui envisagent de commander 22 NH90, ou en Allemagne, intéressée par 18 appareils en version Marine. Singapour s’intéresse également à l’hélicoptère militaire européen.
Gil Roy
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L’Allemagne suspend de vol ses NH90
"défaut de conception du circuit électrique"???
Ca fait desordre sur un FBW..
Vivent les tringles et les cables!!