Les F15SG des Forces aériennes singapouriennes étaient en libre visite sur l’exposition statique du salon de Singapour (14-19 février 2012) et en démonstration lors des présentations aériennes quotidiennes. Mais le F15 Eagle était aussi en vedette, dans sa dernière version « Silent » imaginée par Boeing, pour faire une percée en Asie du Sud-Est.
A l’heure où Lockheed-Martin peine à mettre au point son avion de combat furtif F35 JSF, Boeing tente une percée tonitruante avec l’ultime version du F15 Eagle, désignée Silent Eagle. Avec cet appareil, dont les premières études remontent à 2008, Boeing croit tenir le meilleur compromis prix/performances du moment, le tout sans heurter le gouvernement américain qui montre les dents dès qu’il est question d’exporter des appareils furtifs.
Le F15 Silent Eagle reprend la cellule de l’Eagle de base avec tout un ensemble de modifications destinées à réduire sa signature électromagnétique principalement en secteur avant. Ainsi des matériaux absorbant les ondes radar en bande X font leur apparition sur le nez, les entrées d’air et les bords d’attaque de voilure. Les dérives, parfaitement droites sur les versions classiques de l’avion sont désormais inclinées à 15 degrés dans un souci de furtivité. On parle alors de dévier les ondes radar incidentes pour les envoyer dans des directions différentes de celles de leur lieu d’émission.
Toujours par souci de diminution de la signature, les points d’emport externes sont remplacés pour certaines missions par des soutes conformes munies de trappes escamotables capables d’emporter des missiles air-air AIM9X et AIM120 ou des munitions air-sol guidées. Autre option intéressantes proposée, des réservoirs de carburant conformes mais non largables qui remplacent les peu discrets bidons conventionnels.
Côté pilotage, là encore il y a du nouveau. Puisqu’il gagne en facilité et en précision avec l’adjonction de commandes de vol électriques de nouvelle génération.
Et ce n’est pas tout, l’Eagle est avant tout un système d’arme volant destiné à dominer ses adversaires potentiels. Pour cela, les pilotes du F15SE pourront compter sur un radar APG63 à antenne active dont la portée serait supérieure de 50% aux APG70 actuels. Outre une fiabilité accrue, et un gain en portée, ce radar permet une agilité de faisceau et un entrelaçage de modes comparable aux meilleurs appareils du moment. En cas de menace sol-air ou air-air, l’ensemble d’autoprotection ALQ135 d’origine cède la place à un système entièrement numérique DEWS qui se veut capable de contrer avec le maximum de chances de succès les menaces les plus récentes.
L’autre révolution apportée par le F15SE se situe dans le cockpit, désormais les écrans multifonctions qui cohabitaient avec des afficheurs analogiques cèdent la place à un unique écran tactile sur lequel sont affichées les informations des capteurs de l’appareil (radar, moyens optroniques, moyens de guerre électronique passifs) fusionnées avec celles de capteurs déportés tels que des avions AWACS par exemple. Le pilote, dispose ainsi, à l’instar de ses homologues sur Rafale ou F22 Raptor d’une vision précise de la situation tactique tout autour de lui.
On le voit bien avec le F15SE Boeing, veut faire d’une pierre deux coups. Il veut démontrer que quarante ans après sa naissance sur les planches à dessin de MC Donnell Douglas, l’Eagle peut encore dominer les avions de quatrième génération présents dans la région tels que les SU27 et SU30 russes déployés en Chine et en Inde, tout en représentant une alternative économique (toute relative certes) aux appareils de cinquième génération de type Rafale et Typhoon, F22 Raptor, JSF et autres Sukhoi T50…
Ce pari, dont l’enjeu est tout simplement le maintien de Boeing dans le segment de marché des avions de combat à long terme est loin d’être gagné. Certes Singapour et la Corée possèdent déjà des F15 récents, ils pourraient être tentés d’acquérir ces avions ou de rétrofitter les leurs mais à quel prix ? Ensuite, le F15 SE n’est pas encore totalement développé, et Washington n’a pas pour l’heure déclaré son intérêt pour cet avion… Enfin, outre les incertitudes sur le prix final de cet avion Boeing se demande si certaines des améliorations proposées sur le F15SE telles que les dérives inclinées verront le jour.
La rédaction
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L’ombre du F15 Silent Eagle plane sur Singapour
Le F-15,je suis tombé amoureux de cet avion dés le premier jour.Plus il volera longtemps plus je serai heureux