Dans son rapport 2014, la Cour des Comptes démontre que la coopération franco-britannique en matière de porte-avions s’est soldée par une perte nette de 287,5 M€ pour les finances publiques françaises. Le programme de second porte-avions français a été abandonné en 2013.
La Cour des Comptes estime que les 103 M€ versés au Royaume-Uni comme ticket d’entrée (112 M€ constants 2013) dans le programme de coopération franco-britannique, « constituent une pure contribution française au financement des porte-avions britanniques dans la phase de définition du programme ». Au total, la France aura perdu dans cette affaire, 287,5 M€ avec une naïveté déconcertante…
Le programme de second porte-avions français a été officiellement lancé en 2005. La majeure partie des dépenses effectuées à ce titre (287 M€ en euros constants) se rattache à un accord de coopération avec le Royaume-Uni mis en œuvre sur une courte période (2006-2007) dans le cadre d’un mémorandum d’entente signé en mars 2006. « Dès l’origine, il fut grevé de fortes incertitudes et déséquilibré au détriment de la France », affirme la Cour des Comptes dans son rapport 2014. « Compte tenu des orientations clairement exprimées par le Royaume-Uni dès 2005, la coopération franco-britannique en matière de porte-avions ne pouvait ni aboutir à un partenariat industriel, ni permettre de dégager des économies. Il en est résulté un important surcoût (plus de 200 M€ en 2013) pour les finances publiques, sans véritable contrepartie pour la France ».
A l’origine de cette affaire affligeante, il y a la volonté de la France de se doter d’un second porte-avions à l’horizon 2015, et celle de la Grande-Bretagne d’en construire deux. Les deux pays auraient du s’entendre sur « une partie commune du design pouvant être utilisée par les deux parties ». « Dans ce cadre », explique la Cour des Comptes, « l’équipe française avait accès aux informations et données techniques de la partie commune du design, uniquement dans le but de concevoir et de construire un CVF français », et la partie britannique bénéficiait « d’une contribution à l’expertise de la part de la partie française et de ses industries ». Au titre de cet accord, la France a effectué au profit du Royaume-Uni un paiement équivalent à 70 M£, soit 103 M€ (112 M€ constants 2013).
Pour la Cour des Comptes, cet accord était « voué à l’échec ». Outre le fait que la France visait une entrée en service opérationnel en 2015 (ce qui correspondait à une période d’indisponibilité du Charles de Gaulle), et la Grande-Bretagne entre 2018 et 2020, les types d’avions sensés opérer à partir des navires étaient radicalement différents. Alors que la France avait opté pour l’utilisation de catapultes et de brins d’arrêt, la Grande-Bretagne avait retenu la version « décollage court et atterrissage vertical » du Joint Strike Fighter (JSF). Mais ce n’est pas tout…
Soucieux de respecter les délais, mais aussi de soutenir son industrie nationale, le ministère de la défense britannique s’est adressé à un réseau de sous-traitants britanniques. « Dans cette configuration minimale de la coopération industrielle, les économies possibles liées à la coopération franco-britannique étaient estimées à seulement une cinquantaine de millions d’euros pour la France, ce qui n’a pas empêché cette dernière de signer le mémorandum de mars 2006, qui l’engageait pour une participation d’au moins 100 M£ sans réelle contrepartie autre que l’accès à des études portant sur un projet ne répondant pas à ses besoins », constate la Cour des Comptes.
En définitive, la France a payé pour voir et elle n’a rien vu ! Le projet d’un second porte-avions ne figure plus dans le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale du 29 avril 2013.
La rédaction
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La Cour des Comptes torpille le porte-avions franco-britannique
Il faut commencer à faire payer tous les fonctionnaires
Français , les sanctionner pour toutes leurs gabegies avec
l'argent des contribuables. Ils ne doivent surtout pas être décorés.
La Cour des Comptes torpille le porte-avions franco-britannique
Goutte d'eau. Les intérêts de la dette nous coûtent plus de 50 milliards d'euros par an, alors, 300 millions de plus ou de moins, la belle affaire...
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Le principal intérêt (et parfois le seul) des programmes en coopération internationale est de rendre un projet à peu près invulnérable aux aléas budgétaires. Cela a très bien fonctionné pour le Jaguar (que nous n'aurions pas fait, seuls, de ce niveau), et pour l'Alphajet. Sans parler de Concorde. Il se trouve que ça ne marche pas tout le temps ! Des programmes passés n'ont jamais abouti non plus, pour des raisons de spécifications opérationnelles différentes et ne pouvant déboucher sur un compromis : la GV franco-britannique et le décollage vertical en sont des exemples. On y apprend, mais ce n'est pas gratuit... Le projet de PA commun répondait à une logique évidente : avoir un PA disponible en permanence.
(pourquoi le texte "prévisualisé" n'est pas conforme au texte initial : un mot en trop, répété)
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Et la DGA? Encore un loupė?
La Cour des Comptes torpille le porte-avions franco-britannique
Quand les Français comprendront-ils qu'on ne peut pas travailler avec les anglais qui ne sont dans l'Europe que pour lui pomper son fric
Eurotunnel a ruiné une quantité impressionnante de Français pas des anglais
l'Europe leur paie un joli hangar pour construire des Airbus .... il se retirent d'airbus pour y construire des .... BOEING
Allez faire un tour dans certaines iles du Pacifique (oui vous savez ce que l'on appelle les paradis fiscaux :-) ) administrés par les anglais et bien vous y voyez une jolie autoroute toute neuve avec un petit drapeau européen et dessous "financé par la communauté européenne" .... CQFD
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citation de Mde Thatcher: " I want my money back"
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naiveté déconcertante...oui, ce n'est pas contestable, mais à quel prix sont payés ces " décideurs " qui auront sans doute ( aussi ) une TRES bonne retraite, et peut être en prime, pour bons et loyaux services ( sic ) quelques médailles !
de qui se moque t - on ? faites cela dans une boite privée, et ce sera la porte sans tambours ni trompettes.
Pourquoi la Cour des Comptes ne donne t -elle pas les noms de ces " personnages " qui ont , en prime , fait quelques voyages aux frais du contribuable, trop, c'est trop !
il faut en terminer rapidement avec cette bande de bons à rien...et de profiteurs, en nous laissant croire que leur " travail " peut avoir un intérêt...pas pour le contribuable, mais pour eux, oui, c'est certain.
le ménage...en URGENCE.
La Cour des Comptes torpille le porte-avions franco-britannique
nous arrivons, avec toute leurs combines de mettre le pied dans la foumilliére!!!!!
partage tout à fait vos propos!!!!!!
recevez mes salutations
La Cour des Comptes torpille le porte-avions franco-britannique
Nul besoin d'avoir fait polytechnique pour savoir dès le début que ça ne fonctionnerait pas.
Les portes avions Anglais roulent à Gauche...
La Cour des Comptes torpille le porte-avions franco-britannique
"les types d’avions sensés opérer à partir des navires étaient radicalement."
Pouvez-vous compléter votre propos?
Merci
La Cour des Comptes torpille le porte-avions franco-britannique
Je précise que non seulement la France a payé pour voir les plans des britanniques, et quand elle les a vus, c'était un bateau à propulsion conventionnelle qui ne pouvait pas flotter droit, nous avons en plus envoyé des ingénieurs pour les aider à corriger leurs problèmes de design.
La France a fait le choix du Rafale, un avion intéropérable avec les Super Hornet et F35 américains, le Royaume Uni lui a à l'époque choisi le F35 à décollage court (avec tremplin) et atterrissage vertical comme le Harrier. Du coup les anglais ne sont pas intéropérables avec nous !!!! alors que c'était l'idée de départ.... Nous avons une fois de plus été victimes de nos décideurs politiques qui ne connaissent rien à la chose militaire et qui se foutent pas mal de nos finances. La solution serait pour une vraie intéropérabilité que les anglais dotent leurs navires de catapultes et de brins d'arrêt. Ce qui revient à refaire le navire; Pour info leur bateau pèse 70 000T contre 41000 T pour le charles de gaulle....
La Cour des Comptes torpille le porte-avions franco-britannique
Il me semblait avoir été clair. Le Rafale a besoin d'une longue piste d'envol et d'une catapulte. Ce n'est pas le cas du JSF à décollage et atterrissage court voire vertical