Le ministère des armées a officialisé le 3 septembre 2019 la création d’un Commandement de l’espace, sous l’autorité de l’Armée de l’air. Celle-ci deviendra à terme l’Armée de l’air et de l’espace
La veille du défilé du 14 juillet, Emmanuel Macron avait annoncé la création de ce commandement militaire « pour assurer le développement et le renforcement de nos capacités spatiales ». C’est dans l’air du temps et on avait vu monter la mayonnaise depuis quelques mois ou même quelques années. De l’autre côté de l’Atlantique, un « Space Command » a été créé début 2019 et il pourrait bien être le prélude à la création d’une armée indépendante de l’Air Force.
Pour ce qui concerne la France, la ministre des armées Florence Parly s’était engagée l’an passé à doter le pays d’une « véritable autonomie stratégique spatiale » face au « menaces portées par quelques grandes puissances ». Rien de tel qu’un ennemi bien identifié pour motiver les troupes et les Russes en ont fait les frais, la ministre ayant publiquement cité le travail d’espionnage conduit par le satellite Olimp K.
Sur une orbite géostationnaire à 36.000 kilomètres de la Terre, Olimp K est venu renifler d’un peu trop près le satellite de télécommunication militaire franco-italien Athena Fidus. Peu de doute subsistent toutefois sur les agissements des autres acteurs de la course à l’espace : l’heure est bien à la militarisation de l’espace, si tenté qu’elle ait jamais cessé depuis le première orbite de Spoutnik.
En 2001 un soldat des forces spéciales américaine qui courait après Ben Laden en Afghanistan expliquait le peu de cas qu’il faisait de l’espace : foin des fusées, tout ce dont il avait besoin pour travailler c’était avait son fusil d’assaut et… son GPS. CQFD. Il serait vain aujourd’hui de lister les applications militaires de l’espace, tant elles sont nombreuses et omniprésentes dans les opérations : observation, reconnaissance, renseignement, ciblage, préparation de mission, navigation des avions, bateaux, véhicules terrestres et des munitions, sauvetage au combat… La liste n’est pas close !
La France se met donc en ordre de bataille face à ce que la ministre a appelé « des acteurs spatiaux inamicaux ». Il existe depuis 2010 un « Commandement Interarmées de l’Espace » en France, mais l’éclatement des responsabilités au sein de ce CIE aurait nuit, dit-on, à son efficacité.
Le nouveau commandement s’appuie dans un premier temps sur les effectifs de CIE. Il bénéficie en revanche d’une organisation plus favorable à l’établissement d’une véritable doctrine spatiale de défense et la réalisation d’objectifs ambitieux. On évoque officiellement le lancement d’un nouveau programme d’armement nommé « maitrise de l’espace », avec deux volets principaux : la surveillance de l’espace et la défense active des moyens spatiaux français.
La surveillance se fait avec des radars et des télescopes basés au sol. Il s’agit de voir venir les problèmes et surtout de ne pas dépendre des autres, par exemple des Etats-Unis, pour les informations. La défense active consiste à protéger les satellites en orbite. Le plus simple sera de les équiper de caméras de surveillance capables de détecter et d’identifier un danger. La mise en place de nano satellites « garde du corps », éventuellement porteurs de lasers capables d’aveugler des satellites hostiles fait également partie des options envisagées.
Blindage, furtivité, manœuvrabilité, contre-mesures, mais aussi armes cinétiques ou à énergie dirigée : toutes les techniques déjà développées pour les aéronefs pourraient finalement un jour ou l’autre se retrouver en orbite.
Frédéric Lert
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La France en quête de son autonomie stratégique spatiale ! Non mais quelle bande de baltringues nos politicards, ou en sont nos GPS Européen et Google map Français ? ça fait 30 ans que l'on nous rebat les oreilles avec des effets d'annonces, je m'étonne encore que l'idée de privatiser ou de brader le centre spatial de Kourou ne soit pas dans les tuyaux. Attendons !!!
Bonjour
Cela est un à coté de votre article mais j'ai appris sur Atlantico les essais samedi dernier à Kourou d'un démonstrateur du système de lancement de micros sat nommé ALTAIR soutenu par l'Europe .
Ce programme est en cours à très bas bruit depuis plus de 3 ans et a entrainé l'expulsion de l'aérodrome de Kourou des deux club d'aviation qui y étaient basés depuis 50 ans et 30 ans respectivement . ( Avions et ULM )
Victime avec mon club ULM ( dont j'étais président ) de ces essais j'ai publié sur un site local l'article ci-dessous . ( blada.com )
Meilleures salutations
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Bonjour à tous --- Samedi dernier il a été fait sur l'aérodrome de Kourou un essai du démonstrateur d'un système de lancement spatiale utilisant un avion porteur dans le cadre du programme ALTAIR de l'ESA avec la participation de l'ONERA et de la DGA ( Direction Générale de l'Armement ) .
C'est certainement ce dernier acteur , inconditionnel du secret , qui a motivé en grande partie et a "aidé" le CSG à l'expulsion des deux clubs d'aviation basés sur l'aérodrome depuis 50 ans . Le motif invoqué : "pour des raisons de sécurité " .
Pendant les 50 ans de présence des clubs ils n'ont fait aucune atteinte à la sécurité du CSG , mais il est bien connu que quand on veut se débarrasser de son chien on l'accuse d'avoir la rage .......
Il est "soigneusement" oublié les services rendus à l'occasion par les clubs a la demande du CSG !
https://www.atlantico.fr/pepite/3578718/l-esa-teste-une-fusee-aeroportee-a-kourou
http://www.horizon2020.gouv.fr/cid128327/la-commission-europeenne-soutient-le-projet-de-microlanceur-altair.html
Victimes collatérales de ses essais "secrets" , de nombreuses personnes venaient faire du footing et/ou promener leurs chiens , la route de l'aérodrome étant interdite par la mise en place d'une barrière avec la mention : Passage interdit aux personnes non autorisées .........
Le Peuple n'a aucune considération à attendre des institutions qu'il finance par ses impôts .
Salutations