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Défense

La Navy débarque le Hornet alors que le Super Hornet marque des points

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Frédéric Lert

Boeing, qui a pris le contrôle du programme F/A-18 en rachetant McDonnell Douglas, peut-être satisfait : alors que l’US Navy retire ses derniers F/A-18 Hornet des unités de première ligne, son successeur, le Super Hornet, reste bien présent sur le marché des avions de combat où il tient tête (Canada, Finlande, Allemagne…) au F-35 de Lockheed Martin.

Le 1er février 2019, l’US Navy a mis un terme définitif à la carrière du F/A-18 Hornet sur ses porte-avions. L’avion était entré en service en 1984, gagnant rapidement la réputation d’être bon en tout mais excellent en rien. Moins rapide et moins puissant, avec moins d’allonge et moins de capacités d’emport que les différents avions spécialisés qu’il remplaçait, il offrait en revanche l’avantage de standardiser les flottes avec à la clef un certain niveau de polyvalence et une bien meilleure fiabilité que les appareils lourds et complexes de génération précédente. Un bilan en demi teinte donc.

Les Marines prolongent la carrière navale du F/A-18

Le Strike Fighter Squadron 34 « Blue Basters » était la dernière unité de première ligne n’ayant pas encore troqué ses avions pour des F/A-18 E Super Hornet. Ce sera chose faite désormais. La patrouille acrobatique Blue Angels, échangera quant à elle ses Hornet pour des Super Hornet d’ici 2021.

Quelques unités d’Agressors de la Navy conservent encore l’emploi de l’appareil mais uniquement à terre. Autre exception notable, les Marines qui continuent à faire embarquer leurs Hornet sur les porte-avions de la Navy.

L’US Marines Corps songe même à prolonger une centaine de leurs avions (soit sept squadrons) en leur offrant un nouveau radar à antenne active pour lequel Northrop Grumman et Raytheon sont en concurrence. De quoi faire durer les appareils quelques années de plus, le temps que les F-35B et C prennent totalement la relève.

F/A-18E Super Hornet face au F-35

Mais la famille Hornet, c’est aussi le Super Hornet entré en service en 1999. Plus grand et plus puissant, l’appareil a toutefois déçu par son autonomie insuffisante répondant mal aux besoins de la Navy.  Malgré tout le Super Hornet (et son dérivé de guerre électronique, le Growler) a fait le job, remplaçant les derniers avions de la génération Vietnam et Guerre du Golfe.

Ces dernières années, Boeing ne s’est pas non plus privé de pousser son avion sur la scène internationale, en opposition frontale avec le F-35 de Lockheed Martin. En Finlande ou au Canada, où les jeux ne sont pas encore faits, le Super Hornet est le caillou dans la chaussure de Lockheed Martin, qui ne peut savourer par sa faute de succès rapide et complet.

Le Super Hornet a permis à la Navy de terminer la standardisation de sa flotte de chasseurs à moindre risque et à moindre coût. Le développement de nouveaux standards fait progresser l’avion et permettent aux marins américains de ne pas se précipiter dans l’acquisition du F-35C… © Frédéric Lert/Aerobuzz.fr

Le caillou est devenu une pierre en Allemagne où il vient d’être annoncé que le F-35 était écarté de la compétition en cours pour remplacer les derniers Tornado, le Super Hornet restant seul en lice avec le Typhoon. Il serait toutefois étonnant que les Allemands optent pour l’avion américain, au détriment d’un nouveau standard du Typhoon qui aurait l’avantage de faire vivre Airbus et (une partie de) la filière européenne de l’aviation de combat.

Rien n’est simple bien entendu, puisque les considérations politiques s’inviteront lourdement dans les choix à venir…

Frédéric Lert

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Frédéric Lert

Journaliste et photographe, Frédéric Lert est spécialisé dans les questions aéronautiques et de défense. Il a signé une trentaine de livres sous son nom ou en collaboration. Il a rejoint Aerobuzz en juin 2011. Au sein de la rédaction, Frédéric Lert est le spécialiste Défense et voilures tournantes.

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  • N'oublions pas que le Super Hornet faillit être, sous le nom de Hornet 2000, un programme franco-américain; des discussions assez avancées au plus haut niveau de l'Etat avait eu lieu en 1988/89 (il y a déjà 30 ans) à ce propos. La France aurait obtenu de l'ordre de 15% de la production globale et le Rafale n'aurait probablement plus existé...

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