Aux côtés des indispensables A400M, les moyens aériens de la Sécurité Civile à Mayotte compte désormais un hélicoptère lourd et deux Dash 8. © Laury/1RIISC
A pied d’œuvre dès les premières heures suivant le passage du cyclone Chido qui a dévasté Mayotte, la Sécurité Civile et les autres moyens du Ministère de l'Intérieur ont largement profité du pont aérien mis en place par l'Armée de l'Air et de l'Espace. Néanmoins les moyens aériens propres à la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crise ont été renforcés ces derniers jours.
Le ministère de l’intérieur dispose désormais à Mayotte de moyens de Gendarmerie et de Police dont des opérateurs du RAID, mais aussi de sapeurs-pompiers des services départementaux métropolitains et des sapeurs-sauveteurs des unités d’intervention de la Sécurité Civile, acheminés par les avions de l’Armée de l’Air ou ses Dash 8.
Ce pont aérien a permis d’acheminer sur place le très important hôpital de campagne Escrim (élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale), installé désormais sur un terrain de sport de l’île. Opérationnel depuis le 26 décembre, il a accueilli 500 patients rien que dans les premières 36 heures de son ouverture.
Pour améliorer ses opérations, la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises a acheminé un Super Puma de la société SAF Hélicoptères. Cet appareil, déjà sous contrat avec la Sécurité Civile pour les opérations estivales de lutte contre les feux de forêt dans le sud de la France a été acheminé par un A400M de la base d’Orléans. C’est la première fois qu’un appareil civil de ce tonnage bénéficie d’un tel moyen de transport. L’appareil est arrivé le 28 décembre à Mayotte où ses capacités de levage et de transport vont être mises à contribution.
Alors que le Dash 8 Q400-MRE « Milan 80 » était prépositionné à la Réunion pour la saison des feux, il a rapidement effectué plusieurs liaisons vers Mayotte grâce à une configuration adaptée permettant d’emporter 19 passagers et 4 tonnes de fret alors même que l’avion est encore équipé de sa soute ventrale de largage, vide bien évidemment. Il a été rejoint rapidement par un second appareil, le « Milan 77 » qui se trouve en configuration de transport de passagers (64 sièges). les deux appareils ont effectué chacun une douzaine de rotations vers Mayotte, transportant plusieurs centaines de passagers et quelques dizaines de tonnes de fret.
Alors que la fin de la mission du Milan 80 était programmée pour la fin décembre, elle pourrait être prolongée et ce, d’autant plus que le 29 décembre, l’avion est intervenu à plusieurs reprises sur un important feu à Salazie, dans les reliefs au sud de Saint Denis sur l’île de la Réunion où le temps est encore très sec.
La situation désastreuse dans laquelle Mayotte se trouve va prendre du temps à être surmontée. Les éléments militaires et civils de première intervention risquent de rester un moment dans le secteur même si l’aéroport de Dzaoudzi a été rouvert au trafic civil ce premier janvier 2025.