Les Etats-Unis ont refusé la vente de F-35 à la Thaïlande. On explique à Washington et à Bangkok qu’il s’agit d’un simple problème de calendrier…
Le F-35 est un avion de combat en même temps qu’un outil politique puissant. Regarder la carte de ses ventes ou de ses refus de vente, c’est suivre en direct l’évolution de la politique d’alliance américaine dans le monde. Une politique qui se poursuit sur les cinq continents, et notamment dans la région Indo Pacifique.
Autour du monstre chinois, l’Australie, le Japon, la Corée du Sud et Singapour ont demandé et obtenu des F-35. La Thaïlande qui fait pourtant officiellement partie des pays partenaires non OTAN de Washington, aurait bien aimé rejoindre ce club. Le pays dispose actuellement d’une flotte assez hétéroclite de F-5, de F-16 et de Gripen Cet D (de première génération).
Pour remplacer les appareils les plus anciens, Bangkok à donc signifié son intérêt pour l’acquisition de huit F-35, avec quatre appareils en option.
Les Etats-Unis ont poliment décliné : trop compliqué. Opter pour le F-35 c’est revoir l’organisation d’une force aérienne du sol au plafond, bâtir un nouveau programme de formation, repartir de zéro pour la logistique et les systèmes informatiques. Investir dans des infrastructures totalement nouvelles pour accueillir la petite merveille.
Ne perdons pas de vue que ce sont les Américains qui dictent précisément aux acheteurs du F-35 le cahier des charges des bâtiments à construire. Il s’agit tout autant de protéger les avions que d’éviter les fuites électromagnétiques de tous les équipements informatiques. Washington a donc gentiment expliqué à Bangkok que tout cela prenait du temps, qu’il s’agissait d’un travail de longue haleine qui serait incompatible avec l’urgence du besoin. Les Thaïlandais abondent dans ce sens, pour sauver la face ?
Car personne n’est dupe : les Américains ne veulent pas vendre le F-35 à la Thailande simplement parce que le pays n’est pas vu comme un allié sûr. Le paradis des touristes essaie depuis plusieurs années de ménager la chèvre américaine et le chou chinois en achetant du matériel militaire à Pékin et en organisant même des exercices conjoints entre les deux forces aériennes. Imaginer un F-35 travaillant aux côtés de J-11 pékinois est du domaine de l’anathème pour Washington.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les Etats-Unis snobent un acheteur potentiel du F-35. L’exemple le plus célèbre est la Turquie, coupable d’avoir voulu également acheter des systèmes de défense anti-aérienne S400 à la Russie. L’Arabie Saoudite, le Qatar et l’Indonésie ont également essuyé un refus poli. Tout n’est pas perdu pour les deux derniers qui se consolent avec des Rafale.
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