A quelques jours d’intervalles, la Turquie et l’Inde ont affirmé leurs ambitions en matière de combat aérien 2.0. en faisant voler leurs démonstrateurs de drone de combat : Ghatak pour l’Inde et Anka-3 pour la Turquie. Pour les deux pays, il reste maintenant à développer des engins opérationnels. Tout reste donc à faire !
21 ans après le Boeing X-45 américain, une dizaine d’années après le Neuron de Dassault, le Taranis britannique et le Hongdu GJ-11 chinois, et quatre ans seulement après la Russie, la Turquie et l’Inde entrent à leur tour dans le club de moins en moins fermé des possesseurs de drones de combat à réaction.
L’Inde a dégainé la première le 15 décembre 2023 avec le décollage de son Ghatak. Il ne s’agit encore que d’un démonstrateur à échelle réduite, mais l’appareil est représentatif de ce que pourrait être un drone de série avec une évidente recherche de furtivité radar : voilure delta, absence d’empennage, prise d’air dorsale. Autant de caractéristiques qui sont aujourd’hui la norme pour des aéronefs destinés, c’est du moins ce que l’on annonce, à compléter ou remplacer les avions de combat « habités » dans le cadre de certaines missions.
A noter que l’Inde y était allé prudemment, avec la mise en vol à l’été 2022 d’une première version dotée d’un empennage classique. Sans empennage, la discrétion radar est facilitée et améliorée, au prix d’une plus grande complexité dans le contrôle du vol. Les autorités indiennes indiquent que le Ghatak a évolué de manière totalement autonome, atterrissant sans assistance du sol.
En Turquie, Turkish Aircraft Industries (TAI) a fait voler pour la première fois le 28 décembre 2023 son drone ANKA-3 qui avait été révélé il y a un peu moins d’un an. Au cours de son premier vol ayant duré un peu plus d’une heure, l’ANKA-3 a atteint l’altitude de 8.000 pieds et la vitesse de 150 noeuds.
Ce vol, officiellement salué par le président turc Erdogan, symbolise parfaitement les ambitions de la Turquie en matière aéronautique. On attend d’ailleurs dans les jours ou les semaines à venir le premier vol du chasseur furtif biréacteur, TF-X. Il ne fait guère de doute que les deux appareils, chasseur piloté et drone de combat, seront développés en parallèle avec l’idée d’une coopération étroite.
Selon les médias turcs, l’ANKA-3 serait équipé de six points d’emport en plus de ses deux soutes. Suivant le type de mission et le niveau de furtivité exigé, le drone pourrait donc emporter jusqu’à trois tonnes de charges extérieures, capteurs et armement.
Le démonstrateur qui a volé permettra de valider dans un premier temps les qualités de vol du futur drone. L’appareil était porteur de nombreuses antennes de communication qui disparaîtront ou du moins seront masquées et se feront plus discrètes sur les appareils de série. De même, la tuyère de forme très classique et peut-être aussi l’entrée d’air évolueront en cours de développement pour répondre aux exigences de furtivité.
La question de la motorisation reste d’ailleurs essentielle pour ces drones turcs et indiens : les pays capables de développer des réacteurs militaires modernes se comptent aujourd’hui sur les doigts d’une main et la maitrise de cette technologie est un vrai facteur de souveraineté. Les Etats-Unis sont leader dans le domaine et de leur bon vouloir en matière d’échange de technologie et de cession de licences dépendra la réussite ou non de ces projets. Affaire à suivre donc !
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