Depuis le passage du cyclone Chido, le 14 décembre 2024, qui a dévasté les îles qui constituent le territoire de Mayotte, c’est un véritable pont aérien qui a été mis en place pour acheminer les secours et les biens de première urgence à la population en détresse. Aussi bien pour transporter l’aide de première urgence depuis la métropole mais aussi pour le « cabotage » entre Djibouti, la Réunion et Mayotte, l’A400M est au cœur du dispositif aérien.
Quelques heures après le passage du cyclone, il est apparu que la tour de contrôle de l’aéroport de Dzaoudzi, FMCZ était détruite. Afin de rétablir le trafic aérien, le ministère de la défense a fait installer une tour de contrôle mobile Cosca-D qui a été acheminée en moins de 24 heures par un A400M. Désormais, la plateforme aéroportuaire accueille une centaine de mouvements aériens par jour dans des conditions de sécurité normales.
Le pont aérien tire parti de l’aéroport international de St Pierre à la Réunion (1.500 km), principal hub de l’opération, et de la base aérienne de Djibouti (2.700 km). Néanmoins, ces distances importantes obligent à des calculs précis et des arbitrages entre carburant et charge utile, même pour les A400M, fer de lance de l’opération dont jusqu’à 7 exemplaires opèrent quotidiennement dans la région.
Si la piste de 1950 m de l’aéroport de Mayotte est assez limitative pour les très gros porteurs civils, l’A400M s’en accommode parfaitement. A se demander si l’A400M n’est pas en train de trouver à Mayotte une de ses missions d’ampleur de référence.
Au bout d’une quinzaine de jours, l’importance du volet aérien dans le ravitaillement de Mayotte transparaît dans des chiffres clairs : sur les 840 tonnes de fret acheminées à Mayotte, 770 l’avaient été par voie aérienne, dont 200 tonnes d’eau et 40 tonnes de vivres. Il avait fallu pour cela 14 vols de gros porteurs, notamment avec des A330 MRTT mais aussi des Antonov 124 et Boeing 747 civils loués, depuis la métropole et 50 vols entre la Réunion et Mayotte. En plus des A400M, les deux Casa de la base 181 ont également été mis à contribution notamment pour des évacuations sanitaires.
Sur place, l’armée de terre a déployé également les troupes de plusieurs régiments épaulées par un hélicoptère de manœuvre. La Marine contribue avec deux bâtiments. Au moins 1.200 militaires sont donc impliqués dans ces opérations complexes dont la durée n’a pas encore été déterminée tant qu’il reste de routes à déblayer, d’infrastructures à rebâtir et de vies à sauver.
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L'avenir nous promettant de plus en plus de catastrophes naturelles, les interventions de nos armées pour porter secours aux populations seront de plus en plus fréquentes et importantes en matière de logistique.
Sans ajouter les futurs conflits planétaires liés au changement climatique (guerres de l'eau, du blé, migrations issues des révolutions liées aux famines ou aux températures létales), il est évident que le budget de notre Défense doit être soutenu... quoi qu'il en coûte ?