Le premier des quatre C-130J neufs commandés à Lockheed-Martin par la France, en janvier 2016, est arrivé officiellement sur la BA123 d’Orléans-Bricy, le 15 janvier 2018. Embryon d’une escadre franco-allemande qui doit voir le jour en 2021 à Evreux, les quatre C-130J sont, dans l’urgence, destinés à pallier l’incapacité de l’A400M à remplir ses missions.
Ciel gris et vent glacial sur la base aérienne 123 d’Orléans Bricy en ce lundi 15 janvier 2018. Les troupes au garde-à-vous grelottent, mais il fait chaud dans le cœur de l’armée de l’Air, de la DGA et des représentants de Lockheed Martin…
En présence de la ministre des armées et de l’ambassadrice américaine, tout un symbole, la France reçoit donc son premier C-130J. Elle est le 17ème pays à faire le choix du « Super Hercules », si semblable et pourtant si différent de son illustre prédécesseur. A l’aune des autres programmes d’armement, on peut dire que cette entrée en service s’est faite à une vitesse supraliminique qui défie l’imagination.
Songez qu’on a commencé à évoquer l’achat de quatre avions au milieu d’année 2015. C’était hier, et voilà aujourd’hui l’avion présent à Orléans, peint dans les couleurs de l’escadron de transport 2/61 « Franche Comté ».
« Je tiens aux quatre C-130 et nous les obtiendrons » avait expliqué le général de Villiers, alors chef d’état major des armées, le 21 mai 2015 à l’Assemblée nationale. C’était bien vu. L’A400M était alors dans la tourmente, incapable de remplir les missions tactiques pour lesquelles il avait été développé. Incapable de parachuter par les portes latérales, de larguer des charges lourdes par la rampe, dépourvu d’autoprotection, incapable de ravitailler les hélicoptères… : la liste des griefs contre l’avion européen était longue comme un jour sans tweet.
La DGA évoque alors dans un premier temps l’achat d’avions d’occasion en bon état, pas trop cher, compatibles avec la flotte de quatorze C-130H déjà utilisés par l’armée de l’Air. Celle-ci est dubitative et se voit déjà recevoir des casseroles qui lui coûteront cher en entretien et ne feront pas grimper la disponibilité des avions (28% en 2014, 26% en 2015…). Et c’est finalement l’achat de deux C-130J et autant de KC-130J neufs qui est décidé.
En novembre 2015, les Américains communiquent sur la vente qui porte sur quatre avions, leurs équipements radio et d’autoprotection, quatre moteurs de rechange, et la formation des équipages et des maintenanciers. Le tout pour environ 650 millions de dollars.
La DGA puise l’argent dans l’enveloppe de 1,5 milliards d’euros accordée dans le cadre d’une actualisation de la Loi de Programmation Militaire. Les attentats de 2015 sont passés par là et les cordons de la bourse se sont très légèrement détendus… La commande est officiellement passée le 29 janvier 2016, il y a moins de deux ans.
Depuis cette date, un premier avion a été fabriqué et quatre équipages (deux pilotes et un chef de soute à chaque fois) ainsi qu’une trentaine de mécaniciens ont été formés en 2017. Un deuxième groupe de taille identique sera formé en 2018 pour anticiper l’arrivée des avions suivants : le deuxième C-130J arrivera au deuxième trimestre 2018 et les deux KC-130J seront livrés en 2019.
Il est prévu que la communauté C-130J quitte Orléans pour Evreux en 2021. Elle rejoindra alors une communauté allemande à priori de taille équivalente en avions et personnel, pour y former une unité, sans doute une escadre, franco-allemande. Dans les faits, la Luftwaffe engageant très peu de ses avions en opération, n’est ce pas comme si l’Allemagne faisait cadeau à la France de quelques avions ?
Nul doute que l’emploi de C-130J permettra également à l’armée de l’Air d’engager de nouveaux échanges avec d’autres forces aériennes également utilisatrices de l’avion.
Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes si l’arrivée de ces avions ne signifiait pas finalement un double échec : échec de l’A400M avion tactique et échec de l’uniformisation du parc qu’il devait apporter. Il y avait ce 15 janvier sur le parking d’Orléans quatre types d’avions de transport, C-160, C-130H, C-130J et A400M, pour une même mission. Sans compter un absent, le Casa 235. Les A400M et C-160 présents tournaient d’ailleurs ostensiblement le dos à la cérémonie.
Frédéric Lert
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Lamentable...
Tout va à vau l'eau!
Bjr ,
On pourrait même dire 5 versions en comptant le C-130H-30 "manches longues".......