Quelques heures après la réélection de Dilma Rousseff à la présidence du pays, le Brésil a confirmé sa commande de 28 monoplaces Saab Gripen NG et 8 biplaces (valeur totale de 5,4 milliards de dollars). La victoire qu’il vient de remporter au Brésil a été acquise malgré les efforts considérables de Dassault, Eurofighter et Boeing qui disposaient de moyens d’influence considérables.
Lorsqu’il s’agit de commander des avions de combat, les Brésiliens sont plus rapides que les Indiens : sans plus attendre, ils ont confirmé et signé cette semaine l’achat de trente-six Saab Gripen NG qui leur seront livrés entre 2019 et 2024. Il s’agit là d’une victoire importante pour l’avionneur suédois qui est ainsi en mesure de lancer la production de la nouvelle version améliorée de son appareil.
Le contrat porte sur 28 monoplaces et 8 biplaces d’une valeur totale de 5,4 milliards de dollars environ. Les dirigeants de Saab ont indiqué que la signature s’accompagnait d’un accord important en matière de transferts de technologie, sans que le détail n’en soit rendu public. Compte tenu des délais de fabrication importants, l’armée de l’Air suédoise envisagerait de louer un certain nombre d’appareils au Brésil en attendant le début des livraisons.
Aujourd’hui, les autorités suédoises expriment une satisfaction d’autant plus compréhensible que le choix brésilien, qui était loin d’être acquis d’entrée, fera sans doute oublier le récent échec suisse. A Bern, les qualités du Gripen n’avaient pas été remises en cause mais, à la suite d’une votation, c’est-à-dire d’une consultation de l’opinion publique, c’est le principe même de la commande qui a été mis à mal. Une situation qui pourrait encore évoluer ultérieurement.
Le Gripen revient ainsi au premier plan de l’actualité dans des circonstances qui retiennent l’attention. Il est en effet le moins performant des avions de combat occidentaux actuellement sur le marché.
La victoire qu’il vient de remporter au Brésil a été acquise malgré les efforts considérables de Dassault, Eurofighter et Boeing qui disposaient de moyens d’influence considérables. En revanche, le Brésil, sans l’exprimer clairement, a opté pour une juste suffisance, estimant qu’il ne lui était pas nécessaire de s’équiper au maximum de l’état de l’art actuel. L’esprit dans lequel ont travaillé ses militaires rejoint ainsi, très indirectement, celui des experts du Pentagone, dans les années soixante-dix, quand ils avaient imaginé ce qu’il était alors convenu d’appeler le « hi-lo mix », la cohabitation opérationnelle entre biréacteurs très performants (la génération F-15) et un monoréacteur simple, en quelque sort low cost, le futur F-16.
Aussi peut-on estimer que le Gripen a encore de beaux jours devant lui.
Pierre Sparaco
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Le Brésil confirme sa commande de trente-six Saab Gripen NG
Est il nécessaire d'avoir un rafale pour de zinguer un 4x4.un super tucano ou un texanII devrait suffire.
Le Brésil confirme sa commande de trente-six Saab Gripen NG
Le montant de 5,4 milliard de $ est supérieur d'un milliard à celui annoncé au début de la négociation.
il met le Gripen E à un prix unitaire de 150 million de $.
Les 126 Rafales en Inde sont chiffrés à 12 milliard de $ soit 95 m$ pièce avec les mêmes transferts de technologie et de production.
Le prix du F-35 semble aussi tourner autour des 150 m$.
Cela met à mal l'argument principal de Saab: un prix largement inférieur aux autres.
D'autre part, la première livraison en 2019 confirme qu'il est loin d'être opérationnel.
Le Brésil confirme sa commande de trente-six Saab Gripen NG
De toutes façons, le client a toujours raison, et l'important est ce qui reste : une commande de grippens et non de rafales. A chacune des entreprises concernées d'en tirer les conclusions pour l'avenir.
Le Brésil confirme sa commande de trente-six Saab Gripen NG
ce genre de calcul ou de comparaison me laisse toujours dubitatif.
Les prix publiés ne contiennent peut-être pas "que" celui des "avions" : formation, maintenance, autres services, pièces de rechange, rétro-commissions, ... ; et sur quelle durée ?
et qu'y a-t-il / que manque-t-il dans chaque "avion" commandé ?
ce que l'acheteur apporte lui-même (ou non) est-il (dé-)compté ?
je doute que le Brésilien soit suffisamment stupide ou corrompu pour payer 150M$ le monoréacteur le moins performant et non opérationnel plutôt que 95M$ pour le merveilleux biréacteur éprouvé en combat réel (peut-être le Brésil ne recherche-t-il pas la capacité de dézinguer des 4x4 au fin fond d'un désert).