Le contrat Rafale avance en Inde

New Delhi pourrait signer la commande 126 avions de combat Rafale en Mars 2014. Sauf rebondissement de dernière minute cette transaction évaluée à 15 Md$ mettra fin à la malédiction commerciale du biréacteur français.

Après des mois de tractations, l’Inde annonce par la voix d’un représentant de ses forces aériennes son intention de signer la commande de 126 Rafale en mars 2014 au plus tard. Il semble que New Delhi, une fois n’est pas coutume, soit pressé d’en finir avant la fin de l’année fiscale indienne. Le contrat prévoit la fourniture par Dassault d’un premier lot de 18 appareils assemblés en France, la fabrication des autres étant réalisée en Inde. Une fabrication locale qui sous entend que l’industrie locale est capable de réaliser cette prouesse au prix d’un saut technologique conséquent. Or c’est précisément sur ce point que les doutes quant à la crédibilité du programme se sont fait entrevoir.

L’Inde, qui a multiplié les déboires avec son programme d’avion de combat national « Tejas » veut malgré tout avancer à marche forcée pour se hisser au meilleur niveau technologique en matière de produits de défense. Elle ne veut plus se contenter d’assembler des appareils, elle veut s’approprier la technologie pour être capable un jour de concevoir seule ses matériels militaires.

Pour les militaires indiens justement, il s’agit de parer au plus pressé en modernisant l’outil de défense pour rester crédible face à une Chine qui ne cache plus ses ambitions tant sur le plan politique que militaire et technique. Ainsi, en plus de ce contrat, New Delhi modernise ses Mirage 2000, ses MIG-29, ses Jaguar. Il met en service des MIG-29K sur son porte-avions Vikramaditya, et poursuit la fabrication de SU-30MKI. L’Inde est aussi, pour l’heure, le principal associé des russes sur l’avion de cinquième génération T-50, qui sera un jour l’équivalent du F/A-22 Raptor.

L’arrivée du biréacteur français dans les forces indiennes marquera un point de rupture avec le passé. Le Rafale est un vecteur de taille raisonnable, rapide, maniable, discret et polyvalent. Il se veut capable de couvrir pratiquement tout le spectre des missions militaires, telles que la reconnaissance, les frappes anti navires, les missions de défense aérienne ou de bombardement à longue portée. Seul point faible peut être, son manque de missiles antiradar, et pour cause, la France n’en fabrique plus depuis plus de vingt ans ! Cette lacune pourrait être comblée par l’intégration d’un missile supersonique russe de la classe du KH-31.

Pour Dassault, ses sous traitants et les autorités françaises, s’il est effectivement signé en mars 2014, ce contrat marquera la fin de la malédiction commerciale du biréacteur français. En effet, n’en déplaise à de nombreux esprits chagrins français, les mêmes toujours prompts à critiquer le porte-avions Charles de Gaulle et le char Leclerc, le Rafale est un excellent appareil. Et comme nul n’est prophète en son pays, ce constat flatteur, ce sont les étrangers qui le font. Ainsi le Rafale s’est classé premier lors d’évaluations technico officielles en Corée du Sud, en Inde, au Maroc à Singapour et en Suisse. Il était opposé au F-15, F/A 18 E/F, F-16, MiG-35, SU-35, Typhoon, Gripen…. Pour autant, pas de contrat à l’horizon…. Il faut le reconnaître la mévente de ce fleuron de Dassault s’explique plutôt par les énormes pressions politiques américaines et probablement, aussi, par une certaine maladresse hexagonale lors de la négociation de certains contrats.

La rédaction