L’évènement est suffisamment rare pour être souligné. NHIndustries fait voler cette année un NH90 pendant le salon du Bourget. Il s’agit d’un NH90 « Caïman » de l’ALAT analogue à ceux qui sont actuellement déployés au Mali par le 1er Régiment d’Hélicoptères de combat dans le cadre de l’opération Barkhane. NHI est toujours dans l’attente de la conclusion de contrats dont un avec le Qatar.
Le NH90 « Caïman » que le public du salon du Bourget pourra voir évoluer en vol, chaque jour, a été mis en service et déployé en un temps record par l’ALAT. La machine est semble-t-il appréciée de ses équipages en opérations. Sa vitesse et surtout son autonomie de 5 heures en font un élément clé des opérations sur le théâtre africain.
Le programme européen NH90, malgré ses difficultés initiales est en passe de trouver enfin le chemin de la maturité. Ainsi les quelque 250 appareils livrés à 13 pays (sur 509 commandés) ont passé la barre symbolique des 80.000 heures de vol en opérations.
En Italie, le NH90 surveille les approches maritimes de l’Europe dans le cadre de l’opération Triton, à la recherche des bateaux chargés d’immigrants. En France, un NH90 NFH, la version navale du Caïman, a assuré depuis la frégate « Chevalier Paul » la protection du groupe aéronaval français déployé pendant plusieurs mois près du détroit d’Ormuz. La Marine Française est d’ailleurs le premier utilisateur de NH90 NFH à avoir démontré toutes les potentialités militaires du système de mission de l’appareil. Un système qui fédère un radar multimode, une suite acoustique avec un sonar trempé signé Thales, des bouées acoustiques, un ensemble d’écoute électronique ESM et un capteur optronique. Le Caïman marine est aujourd’hui un maillon essentiel de la protection antinavires et anti sous-marine de la France.
Plus récemment, la Marine, et plus précisément le CEPA 10/S, a ouvert le domaine de tir de la torpille MU90 à partir du Caïman. Du coup la Marine Italienne qui ne veut pas être en reste prépare un tir de missile antinavire Marte MK2/S. Enfin la Belgique qui s’apprête à recevoir son huitième et dernier NH90, déclare que son parc de NH90 TTH affiche une capacité opérationnelle initiale.
Côté commercial, NHIndustries attend depuis plus d’un an la signature par le Qatar du contrat portant sur l’acquisition de 22 NH90, dans les versions navales et tactiques. Berlin de son côté tarde à officialiser l’acquisition de 18 NH90NFH ; le contrat bien que cité à plusieurs reprises pour acquis outre-Rhin n’est toujours pas signé. Ces appareils qui devraient être en service dans quatre ans doivent remplacer le parc de Sea King et Lynx dont la maintenance commence à devenir problématique.
Pour sa part, l’ALAT ne cache plus son désir de remplacer au plus vite ses Puma à bout de souffle par des Caïman supplémentaires. Un premier contrat pour 6 unités, en plus des 68 déjà commandés devrait être signé dans l’année.
Pour autant NHI ne relâche pas ses efforts. Il lui faut à présent poursuivre le rythme des livraisons qui se stabilise autour de 50 unités par an, satisfaire les attentes de support de clients toujours plus exigeants en termes de disponibilité et de qualité. Le tout en collectant leur retour d’expérience afin de régler au plus vite les « maladies de jeunesse » du NH90 évoquées par plusieurs clients au cours des deux dernières années et surtout de préparer les futures évolutions techniques d’une machine prometteuse dont la carrière ne fait que commencer.
Gil Roy
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