Le 1er RHC de Phalsbourg a pris officiellement possession de ses premiers NH90-TTH « Caïman » et Tigre HAD, le 12 décembre 2013. Deux nouveaux types d’appareils dans la même journée pour un régiment d’hélicoptères de combat (RHC) de l’Alat ! Peut-être s’agit-il là d’une première ? En ces temps de vaches maigres, l’évènement est d’autant plus notable.
Dites comme ça, les choses sont relativement simples. La complexité arrive si l’on regarde de plus près le cas du NH90. En commençant par la géographie : la cérémonie marquant cette entrée en service s’est faite non pas à Phalsbourg, port d’attache du 1er RHC, mais sur la base école du Luc en Provence, et plus particulièrement face aux installations du CFIA-NH90.
Le CFIA est une aventure à lui tout seul, avec la pose d’une première pierre en octobre 2011, il y a peine plus de deux ans. Depuis, la montée en puissance a été pilotée de main de maître, au rythme des livraisons des premiers NH90 et des besoins de formation des équipages et du personnel technique. Depuis la mise en service du Tigre et la création concomitante de l’Ecole Franco Allemande, on n’avait pas assisté dans l’Alat à un tel effort : il a fallu faire sortir de terre des hangars, créer un cursus de formation, de la documentation de travail, développer des outils de simulation aidant à la formation non seulement des équipages, mais aussi des mécaniciens. Une autre première à mettre au crédit du NH90 ! Cette montée en puissance s’est faite en collant au plus près au rythme de livraison des NH90 : ni trop vite, ni trop lentement. Un vrai pilotage de précision…
Tous ces nouveaux outils, dont la mise en place se poursuit à ce jour, ont déjà permis la qualification des six premiers équipages du 1er RHC et de plusieurs dizaines de mécaniciens. Et il n’est pas exclu que les Belges et les Espagnols viennent aussi un jour profiter des installations françaises pour former leur propre personnel.
Le 1er RHC, qui est le premier servi dans l’armée de Terre, possèdera à terme trois escadrilles de 8 appareils chacune. Pour l’Alat, les commandes s’établissent aujourd’hui à 68 appareils, bien que la « cible » soit de 80 hélicoptères. Il reste donc à financer l’achat des douze derniers appareils officiellement requis. L’Alat affiche un objectif de 115 hélicoptères de manœuvre pour les années à venir.
Frédéric Lert
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Le NH90 en version TTH entre dans les forces françaises
Savez-vous quand les NH90 seront livrés au 5ème RHC?
Le NH90 en version TTH entre dans les forces françaises
Ancien officier mécanicien et pilote ALAT avions et hélicoptère de 1959 à 1978 dont le Puma, j'ai eu la chance d'être chargé de la mise en service de celui-ci dans sa première unité opérationnelle, le GALDIV 7 en 1969 dont une phase de vieillissement accéléré. En 1976, le Puma m'a donné une seconde chance, celle de pouvoir encore relater la perte du plan fixe arrière qui s'est désolidarisé de l'appareil en venant heurter toutes les pales du rotor arrière et celles du rotor principal dont les déformations rendaient le pilotage à la limite de l'impossible. OUI, le Puma est un excellente machine, très robuste malgré quelques défauts de jeunesse. Ayant l'expérience des S 55 et H 21, jamais je n'aurais imaginé le Puma faire un aussi long parcours.
Je souhaite l'identique pour le NH 90 et le Tigre HAD. Merci et bravo à l'Aérospatiale.
Le NH90 en version TTH entre dans les forces françaises
Une info en passant, ce jour nous avons livré un nouveau Caiman, le numéro 9, il a rejoint son nouveau bercail à Phalsbourg en fin d'après midi.
Le NH90 en version TTH entre dans les forces françaises
Lire le commentaire d'un pro de la partie, Bruno Guimbal, c'est de l'or en barre! Merci Bruno...
Le NH90 en version TTH entre dans les forces françaises
Bonjour,
L'idée qui voudrait que les vieux appareils aient été "conçus pour durer" est très répandue, mais - pardon Frédéric - c'est un cliché absolu. Un Puma ou une Alouette étaient beaucoup moins conçus pour durer qu'un NH90 ou un EC 135. Par contre ils étaient conçus pour une époque où les standard de durée étaient bas, et la maintenance était omniprésente. Une boîte de transmission ou un rotor duraient 2000 heures, là où la pratique est 5000 heures aujourd'hui.
Dans ce demi-siècle, un Puma aura été reconstruit presque entièrement peut-être une dizaine de fois.
De même les marges de résistance étaient en général plus faibles, et de fait les problèmes et les modifications plus nombreux au début de la mise en service.
Quant à la règle à calcul, c'est aussi une image, car c'est pas l'outil qui fait le calcul, c'est le modèle mathématique. En l'absence d'ordinateurs et d'éléments finis, les pièces étaient très finement calculées par des gens talentueux qui capitalisaient beaucoup plus qu'aujourd'hui. Un Concorde n'a pas été conçu comme une charrette, même s'il n'y avait pas de PC. Et il y avait beaucoup d'essais de labo.
Un ordinateur à qui on fait calculer n'importe quoi, donne des résultats idiots... avec une grande précision.
Les livres de calcul des années 50 et 60 sont encore des références universelles aujourd'hui : "le" Vallat, "le" Timoschenko, "le" Henriot, "le" Peterson, "le" Legrand, etc ont servi et servent à programmer les PC et les logiciels récents.
Les progrès des nouvelles machines sont lents, très capitalistiques (au sens intellectuel), mais sur tous les plans, y compris la robustesse. Et l'augmentation des niveaux de sécurité mange une grande part des progrès apportés par les matériaux, les calculs, l'électronique.
Le NH90 en version TTH entre dans les forces françaises
@bruno guimbal
merci pour ces précisions de quelqu'un qui n'a plus rien à prouver sur le plan technique depuis la naissance du cabri (j'espère d'ailleurs qu'il y aura d'autres rejetons dans la famille)
je mettrai donc mon grain de sel sur un autre plan, celui du sourire, cher bruno vous vous trompez, il y a bien eu du PC sur concorde, mais cela se passait au niveau des moteurs olympus....
amicalement
patrick
Le NH90 en version TTH entre dans les forces françaises
bonjour Bruno,
il y a beaucoup de choses dans votre réponse, avec en premier lieu la dénonciation d'un "cliché absolu", ce dont je ne peux que me réjouir... D'autant que cette dénonciation vient de quelqu'un ayant infiniment plus de compétences techniques que moi. Pour le reste on est bien d'accord, et en premier lieu sur cette idée que la valeur d'un outil est fonction de la maitrise que peut en avoir l'ouvrier... Mais ceci posé, et toutes choses égales par ailleurs, je reste persuadé que le remplacement de la règle à calcul (et mon père faisait partie de ces gens qui en usaient avec talent...) par l'ordinateur a eu une influence directe sur les performances des matériels produits...