Le groupe Turgis & Gaillard présentera le prototype de son drone AAROK au salon du Bourget (19-25 juin 2023). Avec 22m d’envergure, il s’agit du plus grand appareil sans pilote jamais conçu en France. Le premier vol est prévu en fin d’année. D’ici là vous pourrez le découvrir en vraie grandeur sur JumpSeat (Aerobuzz sur Twitch), le 19 juin à 14h30.
Le Groupe Turgis & Gaillard, du nom de ses deux créateurs, s’est fait connaitre ces dernières années par ses activités de maintenance aéronautique et ses matériels innovants, comme son chariot porte-bombes électrique ou le système Gerfaut. Son bureau d’études travaille depuis trois ans sur le projet AAROK, un drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) conçu pour les missions de surveillance et de reconnaissance et pouvant aussi être lourdement armé.
L’appareil aura une masse à vide d’environ 2,5 tonnes pour pour 5,5 tonnes de masse maximale au décollage. Les trois tonnes de charge utile pourront être réparties entre carburant (deux tonnes dans le fuselage et une tonne dans la voilure), capteurs et armement. Par sa taille et sa capacité d’emport, l’AAROK sera capable de mettre en oeuvre simultanément une tourelle optronique de grande taille (Wescam MX25 ou Euroflir 610) un radar multimode et une charge de renseignement électromagnétique. L’appareil sera bien évidemment doté d’une liaison satellitaire.
La capacité d’emport en armement annoncée par Turgis & Gaillard est spectaculaire : avec le radar en position centrale sous le fuselage, l’appareil pourra recevoir un lanceur bi-bombe sur chacun des points intérieurs de voilure, un missile air-sol sur chacun des carénages du train principal et un point d’emport sous chaque demi-voilure externe avec une capacité unitaire de 150kg (soit trois missiles légers).
La fabrication du prototype étant pratiquement achevée, Turgis & Gaillard s’attelle à présent à la préparation du premier vol, attendu pour fin 2023 ou début 2024 et qui se fera avec un pilote à bord. « C’est une solution déjà choisie d’autres systèmes de drones de grande taille, comme le VSR700, le Patroller ou encore le Raptor de Scaled Composite » souligne Patrick Gaillard, directeur général du Groupe. « Le prototype de l’AAROK sera donc équipé d’un cockpit dont la définition est à présent figée. La présence du pilote à bord pour quelques dizaines de vols facilitera la mise au point du drone, tant d’un point de vue technique que réglementaire ». Le décalage du train avant sur la gauche du fuselage s’explique d’ailleurs par l’installation de ce poste de pilotage en avant de la voilure. Un décalage qui devrait être abandonné sur les appareils de série précise Patrick Gaillard, qui souligne également que son appareil n’a pas vocation à être « optionnellement piloté » : « En dehors du prototype, l’AAROK sera uniquement disponible en version drone ».
Autre évolution attendue, le remplacement du train d’atterrissage actuel (emprunté à un bimoteur américain bien connu…) par un modèle optimisé pour le drone. La volonté de disposer d’un appareil « ITAR free », c’est à dire non contraint à l’exportation par la présence d’équipements américains à bord, imposera également de remplacer la turbine PT6 du prototype par une motorisation française. « Ma préférence va clairement à l’Ardiden 3TP de Safran Helicopter Engines » explique Patrick Gaillard. Reste à convaincre SHE de poursuivre le développement de ce moteur prévu pour offrir une puissance de 1700 à 2000 cv.
Patrick Gaillard se veut optimiste, expliquant faire travailler son bureau d’études sur plusieurs autres projets impliquant une turbine de cette gamme de puissance. Il assume aussi pleinement son choix en faveur d’un monomoteur, là où le projet Euromale envisage une solution bimoteur pour un appareil de dimension équivalente. « Il nous a semblé qu’une solution monomoteur était plus adaptée à notre catégorie, et qu’elle n’empêche nullement d’être conforme aux règles de navigabilité. Le Patroller est monomoteur, et pourtant il est certifié ».
Avec son spectaculaire AAROK, le groupe Turgis et Gaillard affiche une ambition peu commune pour un jeune groupe industriel de seulement 300 salariés. Quoi qu’il en soit, le volontarisme de ses deux créateurs, qui n’ont jamais hésité à bousculer des situations que l’on pouvait croire figées, répond parfaitement aux attentes actuelles de la DGA en matière d’innovation et de volonté d’entreprendre.
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