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Défense

Le ravitaillement inversé, nouveau sport de combat de l’US Air Force !

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Frédéric Lert

Un ravitailleur en vol sert à livrer du carburant en plein vol. Les Américains évaluent aujourd’hui la possibilité de lui en livrer via le « ravitaillement inversé » ou « reverse air refueling » en américain dans le texte. L’efficacité reste à démontrer…

Si vous avez vu et compris Tenet, le film de Christopher Nolan où le temps s’écoule simultanément dans plusieurs directions, alors vous allez adorer le concept du ravitaillement inversé. La logique est simple et astucieuse, mais est-elle réellement intéressante ? Les essais en cours Outre-Atlantique le diront peut-être.

L’idée du ravitaillement inversé est de faire de n’importe quel avion équipé du système perche fixe le ravitailleur en puissance d’un avion de ravitaillement en vol. Comment ? En refoulant du carburant au profit du ravitailleur au lieu de lui en prendre. Quel intérêt ? Dans un scénario où le nombre de ravitailleurs serait limité, cette technique permettrait de « recharger » en vol un ravitailleur et d’augmenter sa disponibilité en vol, augmenter son impact comme multiplicateur de force sans qu’il ait à revenir à sa base.

Certes un ravitailleur pourrait être lui-même ravitaillé en vol, mais cela mobiliserait un autre ravitailleur et donc ne règlerait pas le problème de la disponibilité des avions. A l’instar de beaucoup d’autres initiatives de l’USAF ces derniers mois, cette idée (qui n’est pas vraiment nouvelle) connait un regain d’intérêt à la faveur de la montée des tensions entre Etats-Unis et Chine dans le Pacifique.

En décembre 2023, l’USAF a testé le concept avec un C-5M Galaxy du 22nd Airlift Squadron. Le quadrimoteur est capable d’emporter un peu plus de 154 tonnes de carburant, ce qui laisse pas mal de marge pour lui en piquer un peu…

Au cours de l’essai évoqué, l’avion strictement de série s’est délesté d’un peu plus de onze tonnes de kérosène vers un KC-10. C’est relativement peu pour un processus qui a demandé une trentaine de minutes tout de même. Le Galaxy a cette capacité de refouler du carburant via le système de perche rigide.

L’exercice a demandé une demi-heure au cours de laquelle le KC-10 a lui-même brulé environ 4 tonnes de carburant. Le gain net s’est donc limité à environ 7 tonnes, de quoi allonger l’endurance du ravitailleur d’une petite heure.

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Frédéric Lert

Journaliste et photographe, Frédéric Lert est spécialisé dans les questions aéronautiques et de défense. Il a signé une trentaine de livres sous son nom ou en collaboration. Il a rejoint Aerobuzz en juin 2011. Au sein de la rédaction, Frédéric Lert est le spécialiste Défense et voilures tournantes.

View Comments

  • Il doit y avoir une astuce secrète dans ce scénario car la logique - à mon sens - voudrait un scénario plus simple et plus économique :
    Le KC 10 est à court de carburant pour poursuivre le ravitaillement.
    Le C-5M Galaxy arrive sur zone et prend le relais, libérant le KC10 qui rentre à sa base.
    Economie : temps de vol du KC10 + temps de vol du Galaxy pendant le temps où ils se gavent l'un l'autre.

    Où est l'astuce car il doit y en avoir une ...

    • Bonjour Anemometrix, l'astuce, qui n'en est pas une, est que le Galaxy n'est pas équipé pour ravitailler un autre avion. Il ne peut, et c'est l'essence même de l'expérimentation, transférer du carburant qu'à un ravitailleur qui viendrait se connecter à lui.

      • Merci Frédéric Lert.
        Cependant je reste sur ma faim, pourquoi le Galaxy ne peut-il ravitailler qu'un autre ravitailleur et pas d'autres avions ?
        Si un KC10 est capable de se loger dans le Pod ou le Boom du ravitailleur pourquoi un F35 ne pourrait-il pas ?
        Merci !

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