L’avion de surveillance et d’attaque au sol de Textron AirLand arrive au Bourget riche d’une année d’essais, avec 385 heures de vol à son crédit. Mais il est toujours à la recherche de son client de lancement…
Le Scorpion avait fait ses débuts en Europe l’an dernier, pendant le salon britannique de Farnborough et l’International Air Tattoo de Fairford. C’est aujourd’hui un des rares avions réellement nouveau présenté pendant le salon parisien, même si l’on peut regretter qu’il reste scotché au sol.
Le Scorpion est né des amours d’une PME, AirLand, et d’un géant industriel, Textron, qui possède entre autres Bell et Cessna. AirLand a séduit le géant avec une idée : créer un avion de combat bon marché capable de répondre aux misions secondaires comme la police du ciel, la surveillance, la reconnaissance armée, les missions anti-guérilla, l’entrainement, etc. Autant de missions qui forment aujourd’hui l’essentiel du travail des forces aériennes à travers le monde et qui sont la plupart du temps confiées à des appareils surdimensionnés. Textron approuve la démarche et le programme est lancé en janvier 2012. Le premier vol de l’appareil arrive deux ans plus tard, le 12 décembre 2013 et l’entrée en production prévue pour l’an prochain. Une rapidité qui tranche avec bien d’autres programmes et qui s’explique par un maître mot : simplicité.
Le Scorpion est un biréacteur, bidérive, dont les moteurs largement écartés pourraient faire croire avec un peu d’imagination que l’on a affaire à un F-14 vu de l’arrière. La ressemblance s’arrête là. La voilure est droite, en composite, avec six points d’emport et suffisante pour pousser l’appareil à 800 km/h. Construite en une seule pièce, elle permet d’assembler le Scorpion comme on fabrique une maquette au 1/48e.
Le point fort de l’appareil, c’est sa soute de 4,30 m de long sur 90 cm de large installée entre les réacteurs. Un peu plus de deux mètres cubes, climatisés, qui autorisent l’installation de capteurs pour les missions de surveillance et de reconnaissance. L’ensemble forme un avion couteau suisse, que Textron veut aussi économique à l’achat (20 millions de dollars) qu’à l’emploi (3.000 dollars l’heure de vol). Tout cela fait qu’un état pourrait se payer grosso modo cinq Scorpion pour le prix d’un F-16.
On est donc d’accord : l’avion est mignon, il fait presque guerrier dans son pyjama gris. Son développement a été un modèle de rapidité et de management, aux antipodes de la folie F-35. La réponse technique est parfaite, mais la question a-t-elle été bien posée ? Existe-t-il un espace commercial pour ce genre d’appareil, qui serait une sorte de A-37 du 21ème siècle. Textron pensait-il d’ailleurs à la réussite du petit biréacteur de Cessna quand il donna son accord au projet ? On peut aussi comparer le Scorpion à un drone Reaper qui aurait récupéré un pilote à bord, et qui serait paradoxalement bien plus économique à mettre en œuvre. Ou encore, selon les mots du journaliste américain Bill Sweetman, « à un Cessna Citation qui porterait un costume de Super Hornet pour Halloween ».
Frédéric Lert
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Le Scorpion trouvera-t-il son premier client au salon du Bourget ?
Exactement! Je vois au skorpion un possible remplaçant des alfajet, des A-10 (avec une retouche légère de la cellule) et du SU-25.
Textron pourrait être la surprise de l'aviation militaire si les looby lui laissaient un peu de place.
Un avion peut coûteux, avec un développement rapide, des frais opérationnel bas et un pilotage facile et multi-mission.
Le Scorpion trouvera-t-il son premier client au salon du Bourget ?
Souvenez vous que les Allemands produisaient plus de 1000 appareils militaires par mois lors de la seconde guerre mondiale, et c'est un peu grâce à cette capacité qu'ils ont dominé les airs pendant quelques années. Je miserai beaucoup plus sur une armée disposant de milliers de ces petits appareils simples à produire et probablement à piloter, qu'une autre équipée de Rafales impossible à construire à de telles cadences, coûteux, et dont on ne trouverait pilote capable de décoller.
A vouloir à tout prix sauver le militaire en temps de guerre, on en oublie l'objectif premier de la guerre : la gagner.
Le Scorpion trouvera-t-il son premier client au salon du Bourget ?
Le principe de base est simple : pour tirer des pick-uks au canon ou à la roquette, ou occasionnellement larguer une bombe à guidage simple, pas besoin de risquer un Rafale ou un F-35 qui coûte beaucoup plus cher. Le problème pour les pays dont l'armement est "moderne", c'est que le plus cher dans l'avion c'est de plus en plus le pilote (en termes de communication plus encore que de coûts en cas de perte), et qu'il est donc plus raisonnable d'envoyer des gens au combat avec tous les systèmes de détection et de contre-mesures du catalogue. Je vois donc mal ce genre d'avion être intégré au sein d'une armée "moderne".
Par contre, pour les pays en voie de développement, ou dont la culture tend moins à préserver ses militaires à tout prix, c'est certainement une option valable. Mais vu les marchés visés, s'il se vend ce sera probablement par petites quantités.
Le Scorpion trouvera-t-il son premier client au salon du Bourget ?
Trop mignon ce petit jet... l'idéal pour avoir une patrouille acrobatique à moindre frais, mais pourquoi des ailes droites ???
J'aurai bien voulu voir une vidéo de l'appareil en vol !
Si quelqu'un l'a filmé au Bourget, la vidéo sur youtube svp !
Le Scorpion trouvera-t-il son premier client au salon du Bourget ?
L'aile droite est plus efficace à surface égale qu'une aile en flèche jusqu'aux vitesses transoniques. Pour un avion d'attaque au sol (avec une vitesse max donnée à 800 km/h), c'est un choix évident. C'est le cas du A-37, du A-10, du L-159, du MB-339 et du Su-25 (très faible flèche).
Pour ce qui est de la patrouille acrobatique, je ne crois pas que ce soit le but initial...
Le Scorpion trouvera-t-il son premier client au salon du Bourget ?
Un avion école économique pour la formation des futurs pilote de chasse.