Le ministre de la Défense vient donc d’autoriser le lancement des travaux du standard F4 pour le Rafale. C’est la suite logique des travaux en cours sur le Rafale F3R qui sera prêt l’an prochain. Avec le F4, qui sera pleinement opérationnel en 2025, le Rafale préserve sa compétitivité et prouve une fois de plus sa capacité à évoluer. La future génération de l’avion de combat multirôle de Dassault est une réponse aux attentes des utilisateurs français. Mais c’est aussi un message fort à destination des clients étrangers, à l’heure où de nouveaux contrats export sont dans la balance.
Jean Yves le Drian a donc décidé d’autoriser le lancement des premiers travaux pour le développement du standard F4 du Rafale. Cette annonce se concrétisera par une signature formelle dans quelques mois. D’ici là un nouveau gouvernement aura pris les manettes de la France, mais il est aujourd’hui certain que ce programme ira à son terme.
Le Rafale est aujourd’hui adossé à un solide consensus dans l’hexagone : on ne plaisante plus avec l’avion de combat qui a gagné ses premiers galons à l’export et qui sera très bientôt, sur le territoire national, le seul responsable du volet aéroporté de la mission de dissuasion nucléaire.
Cette évolution est dans l’ordre des choses et répond à plusieurs besoins : il s’agit tout d’abord de tenir compte de l’évolution de la puissance des calculateurs et de faire face aux obsolescences. Ce qui est valable pour les téléphones portables l’est également pour les avions de combat.
Il s’agit également de tirer les bons enseignements des dernières années passées au combat, de l’Afghanistan à l’Irak, en passant par la Libye et le Mali. Il faut enfin montrer aux clients exports, actuels et futurs, que le programme est soutenu par l’Etat et les industriels français et que l’avion évolue, gagnant sans cesse de nouvelles capacités. En d’autres termes qu’il représente une voie d’avenir et pas une impasse.
On parle aujourd’hui d’un lancement formel du programme F4 en 2018, avec une première capacité opérationnelle en 2023 et l’accession à une pleine capacité en 2025. Cela fait donc sept à huit ans de développement, à comparer aux cinq ans de travail consacrés au standard F3R entre 2013 et 2018.
Le standard F3R se traduit tout de même par l’intégration de deux équipements majeurs, le missile air-air Meteor (MBDA) et la nacelle de désignation laser Talios (Thales). On peut donc imaginer la complexité du standard F4 mais sans véritablement la saisir puisqu’à la différence du F3R, l’essentiel des évolutions se feront sous la peau de l’avion.
Les communiqués de presse parlent de « renforcer les capacités du Rafale à évoluer seul ou en coalition » ou encore d’ « un développement (qui portera) notamment sur des améliorations des modes de travail en réseau, sur l’évolution des capteurs et leur intégration ». On a bien des idées chez les industriels sur ce que cela signifie précisément, mais on ne souhaite pas en parler. C’est encore un peu tôt…
Peut-être verra-t-on aussi apparaître de nouvelles versions de la munition AASM. Et pourquoi pas une 1000 kg, puisque l’on sait les équipages de Rafale frustrés de ne disposer, dans cette gamme de puissance, que d’une bombe à guidage laser, la GBU-24.
On songe également au missile air-air MICA, entré en service en 1996 dans sa version à guidage infrarouge sur Mirage 2000-5, avant de migrer sur le Rafale. De l’eau a coulé sous les ponts de Mossoul depuis cette date… Un MICA NG (Nouvelle Génération) est évoqué depuis plusieurs années déjà, avec des études amont confiées à MBDA et Thales par la DGA. Une mise en service en 2025, après une dizaine d’années de développement, serait pleinement logique.
Pour ne pas avoir à financer une nouvelle intégration, il serait également logique que ce nouveau MICA reprenne l’enveloppe et les interfaces du missile actuel. Les progrès se feraient sur une portée accrue, un propulseur capable de fournir plus d’énergie et donc de capacité de manœuvre en phase terminale, un nouvel autodirecteur avec une meilleure résistance aux contre-mesures et une meilleure capacité de discrimination.
On en revient également au « travail en réseau » évoqué plus haut en rappelant les capacités ébouriffantes offertes par la combinaison d’un radar à antenne active (qui n’existait pas à la mise en services des MICA actuels) avec les liaisons de données permettant le travail en mode coopératif entre plusieurs avions. Le scénario le plus classique verrait un avion évoluant radar éteint pour s’approcher des cibles et tirer des missiles dont le guidage serait assuré par un appareil placé en retrait, hors de portée des contre-attaques ennemies.
Rappelons que 180 avions ont été commandés à ce jour par les armées françaises. Début 2017, 148 étaient déjà livrés. Un appareil supplémentaire, inséré dans les fabrications pour l’export, doit être livré à la France cette année et trois autres en 2018. Les 28 derniers avions commandés seront reçus à partir de 2021.
Pour parvenir au chiffre d’une flotte de 225 avions de combat 100% Rafale en France, la commande d’une tranche supplémentaire de 45 avions est attendue dans les années à venir. Le Rafale succèdera aux derniers Mirage 2000, mais il y a fort à parier qu’il se succèdera également à lui-même.
Frédéric Lert
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