En partenariat avec Airways Aviation, la société CAE assure la formation ab initio des futurs pilotes de transport de la Luftwaffe. Un contrat de cinq ans renouvelable, qui porte sur une quarantaine d’élèves par an.
Avant d’arriver à Montpellier, la formation était assurée sur la base de Goodyear, en Arizona, sous la houlette de la Lufthansa. Et le contrat durait depuis… 1963 ! La volonté du gouvernement allemand de rapatrier cette formation en Europe s’est accompagnée d’un appel d’offre, lancé en début 2021, pour en rénover le cursus.
L’objectif était alors double pour la Luftwaffe : réduire les coûts sans pour autant perdre les avantages d’une météo clémente pour la phase VFR. Il était alors stipulé dans l’appel d’offre que la formation devrait se faire sur un terrain offrant au moins 300 jours de soleil par an. La phase IFR, pour laquelle la question de l’ensoleillement ne se pose pas, allait quant à elle être replacée à Brème, dans le nord de l’Allemagne.
Les choses sont ensuite allées très vite avec seulement quatre mois offerts aux soumissionnaires pour préparer leur offre. Une course de vitesse pour trouver la bonne plateforme et le bon partenaire.
« Déloger la Lufthansa de ce contrat qu’elle tenait depuis 63 ans était un défi » souligne Arnd Helmetag, directeur des opérations de CAE en Europe. « Mais nous y sommes arrivés en faisant preuve d’humilité et en offrant précisément ce que la Luftwaffe attendait avec une site européen bien adapté ».
Avant de rejoindre CAE, Arnd Helmetag a passé plusieurs années chez Eurocopter à Marignane. Il y a acquis non seulement une excellente pratique du Français mais aussi une bonne connaissance de la France méridionale. « C’est ce qui m’a permis de penser à Montpellier poursuit notre interlocuteur. Et en cherchant un partenaire local, j’ai trouvé Airways qui cochait toutes les cases avec les installations, les avions et les instructeurs disponibles pour la formation VFR de début ».
CAE, acteur de premier plan de la formation militaire au niveau mondial, emporte officiellement le marché le 20 décembre 2021 (elle est déjà présente dans l’hexagone notamment en fournissant les simulateurs des PC-21 et des MQ-9 de l’Armée de l’air et de l’espace). Dans la foulée, la société rachète à Airways quatre DA42 bimoteurs qu’elle destine à la formation IFR à Brème. « La mise en oeuvre d’une flotte harmonisée entre mono et bimoteurs était une exigence du contrat précise Arnd Helmetag. Même moteur Continental marchant au Jet A1, même avionique avec un Garmin 1000, même pilote automatique : DA40 et 42 sont très proches. Nous avons ensuite remis les DA42 à neuf (hélices et moteurs neufs, sellerie entièrement refaite…) avant de les envoyer à Brème ».
Le cursus actuel débute par une première phase théorique de 10 mois à Brème. Les élèves sont ensuite envoyés à Montpellier pour le pilotage VFR de début puis une première initiation à l’IFR . Après sept mois de présence en Occitanie, la première promotion (16 élèves) associée au nouveau cursus vient de partir vers Brème pour la troisième phase d’une durée de quatre mois, avec qualifications IFR, MCC et UPRT pour in fine décrocher l’ATPL.
A l’issue de la formation, les futurs pilotes de C-130J ou d’A400M de la Luftwaffe reçoivent une vingtaine d’heures de vol supplémentaires, avec des instructeurs militaires, pour leur donner un « vernis militaire« . « En fait de vernis, il s’agit simplement de réaliser des approches de précision sur des aérodromes militaires » précise Arnd Helmetag. Cette ultime phase est en cours d’ajustement, tant il semble que l’emploi d’instructeurs qualifiés sur A400M pour faire faire des approches de précision sur des DA42 est un gaspillage de compétences. CAE plaide pour que ce travail soit fait par ses instructeurs (civils) qui sont tous d’anciens pilotes militaires…
Pour Airways, le partenariat avec CAE est une aubaine. La société a racheté l’ESMA en 2019, mais quelques mois plus tard le Covid est arrivé et à balayé bien des certitudes. L’activité a fondu et même si le démarrage est aujourd’hui très net, il reste à Montpellier plusieurs Diamond stockés.
Quant aux élèves, ils plébiscitent Montpellier et l’Arizona n’est pas regretté. Mer, plaine ou montagne, Montpellier offre un terrain de jeu bien plus diversifié que le désert américain pour les navigations qui vont de Nice à Biarritz. La mer est en bout de piste, le logement se fait en chambre individuelle et CAE met quatre voitures à la disposition de chaque promotion. Cerise sur le gâteau, la proximité de l’Allemagne permet aux élèves de rentrer aisément dans leur famille pendant les week-end prolongés.
Frédéric Lert
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