La base d’Avord, bien connue pour abriter l’Ecole d’Aviation de Transport et les quatre E-3F de l’Armée de l’air, joue également un rôle essentiel dans la politique de dissuasion. D’où les travaux engagés sur l’infrastructure pour lui permettre de recevoir les A330 MRTT Phénix des Forces Aériennes Stratégiques. © Frédéric Lert/Aerobuzz.fr
La base aérienne 702 accueille les E-3F (Awacs) français, l’Ecole d’Aviation de Transport (EAT) l’escadre sol-air de défense aérienne (ESADA) et joue un rôle de premier plan dans la mission de dissuasion. Avec en toile de fond l’entrée en service de l’Airbus MRTT, elle vient d’entamer une longue phase de travaux d’infrastructure. Conséquence la plus visible à ce jour, le déménagement des E-3F.
« Des travaux pharaoniques » résume le colonel Olivier Kaladjian, un ancien du Mirage F1CR et du Mirage 2000D, qui commande la base depuis l’été dernier. On comprend le message, même si on peut remarquer que les pharaons construisaient en trois dimensions, alors qu’il est surtout question de longueur et de largeur sur la BA 702.
Le séquençage des travaux, organisé de manière à perturber le moins possible l’activité aéronautique, laissera en permanence 2.200m de piste utilisables. Ainsi, à part un court hiatus de deux semaines en février et l’envoi de quelques avions à Bourges et Nevers, l’EAT pourra continuer sa mission depuis Avord. Les E-3F auront toutefois du mal à se contenter de ces deux kilomètres et ils seront délocalisés, avec équipages et mécaniciens, dans un premier temps et pour quelques jours à Istres, puis à Châteauroux au moins jusqu’à la fin de l’année.
Le parking de la 36ème EC2A devrait être également refaits à l’horizon 2025 pour permettre l’accueil des ravitailleurs A330 Phénix. © Frédéric Lert/Aerobuzz.fr
Sous certaines conditions (piste sèche, carburant minimal), les Boeing pourront toutefois revenir à Avord pour des périodes d’entretien. La piste avait cinquante ans et il était plus que temps de la refaire. Le chantier, qui coïncide avec la mise en service de l’Airbus A330 Phénix des Forces Aériennes Stratégiques (FAS), est donc l’occasion de la mettre aux normes pour l’accueil des nouveaux biréacteurs de 60m d’envergure et 233 tonnes à la masse maximale. Les chemins de roulement vont également être aménagés pour accueillir les nouveaux avions.
Un chantier de six hectares qui va faire de la BA702 la troisième base aérienne française capable d’accueillir les nouveaux ravitailleurs, après Istres et avant Evreux. L’année suivante, en 2023, les équipages des ravitailleurs bénéficieront de nouveaux abris, salles d’alerte et de briefing, semi-enterrés. Des investissements qui sont directement liés au rôle (méconnu) d’Avord dans la mission de dissuasion : au-delà des E-3F qui tiennent une place centrale dans cette mission, on oublie parfois que la BA702 participe au stockage et à l’entretien des missiles nucléaires ASMP-A, et qu’elle reçoit régulièrement des Boeing ravitailleurs et des Rafale B des FAS dans le cadre d’opérations de desserrement.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là : après 2024, c’est l’escale et son parking qui devraient être refaits de manière à pouvoir recevoir également le MRTT.
La réfection de la piste impose une migration des E-3F vers Chateauroux. Moyennant quelques contraintes, les Boeing pourront toutefois revenir à Avord pour leur entretien. © Frédéric Lert/Aerobuzz.fr
Les plans prévoient une capacité suffisante pour accueillir simultanément un Airbus ravitailleur et quatre A400M. Clôturant le bal, c’est le parking de la 36ème Escadre de Commandement et de Conduite Aéroportés (EC2A) qui devraient refait à son tour en 2025. Là encore, l’enjeu est de pouvoir accueillir le Phénix à la place des Boeing ravitailleurs.
La première tranche de travaux, piste et chemins de roulement, dispose d’un financement de 110 millions d’Euros, dont 75 millions iront à des entreprises du BTP de la région. Une manne issue en grande partie du plan de relance de l’économie et dont la BA702 est donc une bénéficiaire majeure. Celle-ci voit donc son avenir pérennisé pour les décennies à venir, avec une place de premier employeur de la région qui ne risque pas d’être remise en cause.
Frédéric Lert
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