Des avions français pour des munitions françaises ? La cession de six Mirage 2000-5 répond-elle avant tout à l’exigence de pouvoir utiliser les missiles SCALP-EG et les bombes propulsées AASM fournies par Paris ? © Frédéric Lert/Aerobuzz.fr
Selon le quotidien économique La Tribune, l’Ukraine pourrait recevoir ses trois premiers Mirage 2000-5 au cours du premier trimestre 2025. C’est apparemment une utilisation à contre-emploi qui est pressentie pour ces avions d’où la nécessité pour la France de les modifier pour les rendre pertinents dans leur nouveau rôle.
Le journaliste de la Tribune, Michel Cabirol, explique également que ces trois premiers avions devraient être suivis par trois autres dans le courant de l’année 2025. Ces six avions seront utilisés dans des missions air-sol, avec comme armements des missiles de croisière SCALP-EG et des bombes propulsées AASM-250 aujourd’hui mis en oeuvre respectivement par les Sukhoi 24 et MiG 29.
L’hypothèse d’un emploi avant tout air-air des avions se trouverait donc invalidée ou...
11 commentaires
La possibilité de commenter une information est désormais offerte aux seuls abonnés Premium d’Aerobuzz.fr. Ce choix s’est imposé pour enrayer une dérive détestable. Nous souhaitons qu’à travers leurs commentaires, nos lecteurs puissent apporter une information complémentaire dans l’intérêt de tous, sans craindre de se faire tacler par des internautes anonymes et vindicatifs.
Bonjour,
Il me semblait que les 2000-5 auraient un rôle air-air en protection de l’Ouest du pays et que des capacités air-sol leur étaient rajoutées pour taper vers le Donbass et la Crimée….
Le choix du 2000-5 parait effectivement surprenant pour faire de l’air-sol. Il s’explique peut-être par le fait que l’AAE a davantage besoin de ses 2000D et compte les conserver plus longtemps, puisque pour le premier on parle d’une mise à la retraite en 2027/28 alors que pour les seconds, qui viennent d’être rénovés, on évoque un horizon au delà de 2030.
De surcroît si le 2000-5 (-9) n’est pas aussi pléthorique que le F-16, il se trouve que plusieurs flottes présentant encore un bon potentiel de vol sont disponibles.
Les grecs souhaitent vendre vingt quatre 2000-5 afin de financer l’achat de Rafale supplémentaires. Ces appareils sont toutefois convoités par l’Inde et Taiwan.
Le Qatar se sépare de 18 appareils.
l’Indonésie avait annoncé les racheter afin de patienter jusqu’à l’arrivé de ses Rafale, mais elle à annulé cette annonce.
Enfin les EAU opèrent une flotte d’environ soixante 2000-9, dont ils comptent se séparer à l’arrivé des Rafales à partir de 2027.
Or il semble que les relations franco-émiriennes sont au beaux fixe, puisque les Emirats seraient prêts à rallonger leur commande de vingt Rafale pour la porter à un total de cent, et qu’ils participeraient au financement du couple Rafale-F5/drone de combat.
Cette bonne entente suffirait elle à convaincre les EAU d’anticiper une cession de Mirage au profit de l’Ukraine ?
Au plan stratégique ce don de Mirage est un mirage.
Peu m’importent les arguments tactiques, ce qui me concerne c’est le gaspillage de sommes phénoménales (tous dons confondus on parle en milliards d’€) alors que le pays croule sous les dettes.
Alors c’est bien beau de faire le beau mais ça ne sert à rien si ce n’est à parader entre copains (G7, G20, etc) et à envoyer au casse-pipe de jeunes pilotes.
La fin de partie se profile, l’armée russe à bout de souffle va prendre le Donbass et Poutine mettra le monde occidental devant le fait accompli de la nouvelle frontière de la Russie.
Si c’est un prêt on récupérera peut-être les Mirage, (pour en faire quoi ?), si c’est un don …
Le lobby militaro-industriel cédera la place au lobby du bâtiment. Après avoir payé pour détruire on paiera pour reconstruire. Ah ! ne pas oublier les prothésistes : on parle de 50 000 amputés en Ukraine, sûrement bien plus en Russie.
Les Mirage devront faire vite s’ils veulent se frotter aux russes avant qu’un président américain ne siffle la fin de partie …
Donc, il vaudrait mieux baisser les bras, capituler devant un dictateur qui ne se sent plus de limites? Lugubre.
D’embargo en embargos on a poussé Poutine à se radicaliser, puis à ce tourner vers d’autres pays, la plupart hostiles au monde occidental.
Les habitants du Donbass son russophones et russophiles : ils se battent pour être russe depuis 2014.
L’OTAN est là pour défendre les membres du club : l’Ukraine pays tout autant corrompu que la Russie n’en fait pas partie.
Derrière tout ça il y a les américains. On nous fait peur et l’Europe achète massivement du matériel américain.
Exemple : le gazoduc qui nous alimentait … on achète le gaz liquide 3 fois plus cher aux américains.
Les F 35 vont sillonner le ciel européen pour des contrats de longue, très longue durée.
Business is business.
La France explique son impossibilité d’autoriser les frapes de SCALP en territoire russe, par l’existence de deux pièces US dans le missile, Washington appliquant son droit de regard sur ses exportations militaires.
Or en 2019, suite au veto US à la vente de SCALP à l’Egypte, Antoine Bouvier, PDG de MBDA, avait déclaré avoir trouvé les solutions technique pour se passer des pièces US et ainsi désITARiser son missile.
La présence de pièces américaines ne serait-elle qu’un prétexte, ou s’agit-il de missiles anciens ?
Dans ce dernier cas ne peut-on pas remplacer ces deux pièces par leur récent équivalent français sur les missiles transmis à Kiev ? Om modifie bien des Mirage 2000-5 en bombardiers !
Il est assez courant d’utiliser (ou même de déclencher) des guerres pour déstocker de l’armement qui arrive à date d’utilisation limite. Ça coûte moins cher de bombarder un pays, que de gérer la mise au rebu (recyclage ?) d’armements en fin de vie.
Pour éviter de démanteler des munitions, il y a un truc encore plus simple et moins cher que de déclencher une guerre… Je vous le dis mais le répétez pas, c’est un secret : ça s’appelle une campagne de tir…
Le choix d’un second model d’avions de chasse, en dépit d’une complexification de MCO sur des flottes embryonnaires, serait guidé, par la volonté de Kiev d’employer des appareils européens afin de gagner en indépendance vis à vis des Etats Unis, et d’anticiper un éventuel désengagement du conflit de ces derniers (notamment en cas d’une victoire de Trump) .
D’où les velléités d’acquisition de Gripen et même d’Eurofighter.
Bonjour François, merci pour vos commentaires. Je pense qu’en pratique, les Ukrainiens ne pourraient pas faire grand chose sans les équipements américains. Le Gripen, avec son moteur et son avionique made in USA, n’est pas non plus exportable sans le feu vert de Washington. Quant à l’Eurofighter et sa participation allemande…
Oui effectivement, je suppose que si les moteurs sont fabriqués sous licence en Suède ils sont malgré tout soumis à la règlementation ITAR, et il doit bien y avoir d’autres pièces U.S. à bord du Gripen.
Bon concernant les allemands, le Taurus est une denrée rare mais je me disais qu’ils seraient peut-être plus motivés à refourguer des Eurofighter de la première tranche qui ne sont aptes qu’à l’air-air, qu’on ne peut mettre à niveau des tranches supérieures et que donc personne ne veut.
Mais certes, je ne pense pas qu’on soit près d’en voir voler en Ukraine