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Défense

Les Mirage 2000-5 arriveront en Ukraine en 2025

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Frédéric Lert

Selon le quotidien économique La Tribune, l’Ukraine pourrait recevoir ses trois premiers Mirage 2000-5 au cours du premier trimestre 2025. C’est apparemment une utilisation à contre-emploi qui est pressentie pour ces avions d’où la nécessité pour la France de les modifier pour les rendre pertinents dans leur nouveau rôle.

Le journaliste de la Tribune, Michel Cabirol, explique également que ces trois premiers avions devraient être suivis par trois autres dans le courant de l’année 2025. Ces six avions seront utilisés dans des missions air-sol, avec comme armements des missiles de croisière SCALP-EG et des bombes propulsées AASM-250 aujourd’hui mis en oeuvre respectivement par les Sukhoi 24 et MiG 29.

L’hypothèse d’un emploi avant tout air-air des avions se trouverait donc invalidée ou peut être repoussée à plus tard ? Maintenant très âgés et proches de leur fin de vie, ces Mirage 2000-5, derniers avions de l’Armée de l’Air et de l’espace offrant une capacité Mach 2, sont pourtant conçus pour le combat air-air.

C’est donc une utilisation à contre-emploi qui est pressentie pour ces avions et conduit la France à les modifier pour les rendre pertinents dans leur nouveau rôle. Qui de l’Élysée, de la DGA, de l’Armée de l’Air et de l’Espace ou de l’Ukraine a donc désigné les Mirage 2000-5 plutôt que des Mirage 2000D optimisés pour la mission air-sol ?

D’un point de vue pratique, ce don à l’Ukraine se double de nombreuses prises de risques. Pour la France d’abord, avec la cession de six avions de combat sur un parc déjà très réduit et marqué ces dernières années par la cession de Rafale d’occasions à la Grèce et à la Croatie et par de nombreux retards dans les commandes successives de Rafale. Sans compter que la transformation des pilotes (et des mécaniciens) ukrainiens va peser un peu plus encore sur l’armée de l’Air dont la marge de manœuvre est déjà très étroite pour ce qui concerne la formation de ses propres équipages de Mirage.

Le risque est également du côté ukrainien qui va devoir prendre possession d’avions entièrement nouveaux alors qu’elle a déjà les mains bien pleines avec la montée en puissance de sa flotte de F-16. Ces Mirage devraient en outre être pilotés par les jeunes pilotes ayant suivi préalablement une formation en France sur Alphajet.

A l’issue d’une formation accélérée, ils seront donc lâchés sur le champ de bataille le plus dangereux du moment. Certes le tir de missiles de croisière se fait relativement loin de la ligne de front et l’expérience montre qu’aucun Sukhoi 24, chargé jusqu’à présent de cette mission, n’a été abattu au cours d’une mission SCALP.  Le tir de bombes A2SM en revanche, jusqu’à aujourd’hui confié aux MiG29, obligera à se rapprocher beaucoup plus de la menace russe.

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Frédéric Lert

Journaliste et photographe, Frédéric Lert est spécialisé dans les questions aéronautiques et de défense. Il a signé une vingtaine de livres sous son nom ou en collaboration. Il a rejoint Aerobuzz en juin 2011. Au sein de la rédaction, Frédéric Lert est le spécialiste Défense et voilures tournantes.

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  • La France explique son impossibilité d'autoriser les frapes de SCALP en territoire russe, par l'existence de deux pièces US dans le missile, Washington appliquant son droit de regard sur ses exportations militaires.
    Or en 2019, suite au veto US à la vente de SCALP à l'Egypte, Antoine Bouvier, PDG de MBDA, avait déclaré avoir trouvé les solutions technique pour se passer des pièces US et ainsi désITARiser son missile.
    La présence de pièces américaines ne serait-elle qu'un prétexte, ou s'agit-il de missiles anciens ?
    Dans ce dernier cas ne peut-on pas remplacer ces deux pièces par leur récent équivalent français sur les missiles transmis à Kiev ? Om modifie bien des Mirage 2000-5 en bombardiers !

  • Le choix d'un second model d'avions de chasse, en dépit d'une complexification de MCO sur des flottes embryonnaires, serait guidé, par la volonté de Kiev d'employer des appareils européens afin de gagner en indépendance vis à vis des Etats Unis, et d'anticiper un éventuel désengagement du conflit de ces derniers (notamment en cas d'une victoire de Trump) .
    D'où les velléités d'acquisition de Gripen et même d'Eurofighter.

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