Les pilotes de F-22 toussent, et c’est toute l’US Air Force qui est malade… Deux pilotes de F-22, un capitaine et un commandant, sont passés dimanche dernier (6 mai 2012) à la télévision dans l’émission « 60 minutes » sur la chaine CBS News pour expliquer que « l’avion n’était pas sûr ».
Ils sont environ 200 pilotes de F-22 « Raptor » dans l’US Air Force. La fine fleur d’un force aérienne qui représente elle-même, comme chacun sait, la fine fleur de toutes les forces aériennes de l’univers. Oui mais voilà : depuis plus d’un an un vent de colère souffle dans la communauté F-22. Tout a commencé en novembre 2010 avec la perte d’un avion et de son pilote en Alaska. L’hypothèse de l’hypoxie (défaut d’alimentation en oxygène pouvant déboucher sur des troubles cognitifs sévères) mise en avant a été corroborée par plusieurs incidents de même nature enregistrés au cours des mois suivants.
En 2011, l’avion est arrêté de vol pendant quatre mois, le temps de trouver une explication solide à ces incidents à répétition. Mais les blouses blanches de l’USAF font chou blanc et ne parviennent pas à remonter à la source des problèmes. Les avions sont finalement remis en vol en septembre 2011. Entretemps, des filtres et des alarmes ont été ajoutés sur le système de génération d’oxygène. Mais rien n’y fait : depuis septembre dernier, l’US Air Force reconnaît avoir enregistré onze cas supplémentaires d’hypoxie.
L’affaire prend aujourd’hui une nouvelle tournure avec la fronde d’un petit nombre de pilotes demandant leur mutation et affichant publiquement leur souhait de ne plus avoir à piloter le Raptor.
La polémique enfle et déborde dans les médias grand public. Qu’il est loin le temps des F-84F et autres F-104 où les escadrons perdaient gaillardement un avion par mois dans une indifférence quasi générale ! Dans un premier temps, la chaîne de télévision nationale ABC a descendu l’avion dans un documentaire à charge qui rappelait opportunément le prix des appareils (plus de 400 millions de dollars pièce en incluant les coûts de développement) et l’absence de tout engagement au combat. Plus étonnant encore, deux pilotes de F-22 sont passés dimanche dernier à la télévision dans l’émission « 60 minutes » sur la chaine CBS News pour expliquer que selon eux, et en l’état actuel des choses, « l’avion n’était pas sûr ».
L’US Air Force maintient quant à elle que son appareil est sûr, expliquant qu’il ne serait pas demandé (…) « aux pilotes de monter à bord des F-22 si nous n’étions par certains que l’avion est bon ». Le général Mike Hostage, qui commande l’Air Combat Command, prend les choses en main et décide de voler lui-même bord de l’avion pour se rendre compte in situ, de visu et si vis pacem para bellum, de la situation vécue par ses pilotes.
Dans le même temps, le hasard du calendrier faisant bien les choses, le 187ème et dernier Raptor fabriqué est entré en service au sein du 525th Fighter Squadron. Un vol non stop de 8 heures lui a permis de relier l’usine californienne de Lockheed et la base d’Elmendorff, en Alaska, là où tout a commencé… La suite au prochain épisode…
Frédéric Lert
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