Les premiers des six Mirage 2000-5 prélevés sur le parc du groupe de chasse 1/2 Cigognes basé à Luxeuil sont arrivés en Ukraine. Avant de se mesurer aux MiG et Sukhoi russes, les pilotes ukrainiens auront tout intérêt à « monter leurs heures », loin de la ligne de front.
« Aujourd’hui, après plusieurs mois consacrés à la formation des pilotes ukrainiens en France, les premiers avions sont arrivés en Ukraine », a donc affirmé le ministre des armées sur le réseau social X, brûlant au passage la politesse aux services de communication des armées…
Le président de la République en avait fait l’annonce (surprise) le 6 juin 2024 au cours d’une interview télévisée, prenant à l’époque le contre-pieds des déclarations précédentes de son ministre des Armées. Au cours d’une audition à l’Assemblée nationale en février 2024, celui-ci avait notamment laissé entendre qu’une telle cession ne serait pas utile, contribuant même plutôt à compliquer les affaires des Ukrainiens… Après un an de zig et de zag, nous voilà donc un an plus tard avec les premiers avions définitivement prélevés sur le parc du groupe de chasse 1/2 Cigognes basé à Luxeuil.
Le Mirage 2000-5 est né intercepteur pur, avec de faibles capacités air-sol (deux canons de 30mm et mise en œuvre de bombes non guidées). Il était donc logique de le voir agir sous les couleurs ukrainiennes contre les raids dans la profondeur de missiles de croisière et de drones russes. A l’instar de ce que semblent faire d’ailleurs les premiers F-16 également livrés à l’Ukraine.
Mais on a appris depuis le mois de juin que les Mirage seraient également modifiés, avec la participation de Dassault Aviation et de DGA-EV, pour gagner en capacités air-sol, avec notamment la capacité de mise en œuvre des missiles de croisière SCALP-EG (et sans doute aussi Storm Shadow cédés par les Britanniques) ainsi que des munitions AASM (SBU-38 Hammer pour l’OTAN).
On se rend compte avec le recul que c’est peut-être là la raison essentielle de la cession des Mirage puisque les Sukhoi 24 qui portent aujourd’hui les missiles de croisière sont en voie d’extinction. Après trois années de guerre « de haute intensité », les appareils encore opérationnels se compteraient sur les doigts d’une main. Insuffisant pour préparer l’avenir, ou même lancer des raids massifs et saturants.
Quant aux AASM, la situation est sans doute plus simple puisque MiG29 et Sukhoi 25 se partagent leur emploi. La communication officielle a fait également état de modifications des Mirage 2000-5F pour leur apporter de meilleures capacités d’auto-protection et de contre-contre-mesures permettant de faire face aux brouillages russes enregistrés sur le champ de bataille.
Dans sa communication sur X, le ministre n’a apporté aucune précision sur le nombre d’appareils déjà arrivés en Ukraine, ni sur le nombre et le pédigrée des pilotes et techniciens déjà formés. Il semble peu probable que les six appareils (puisque tel est le nombre cité récemment dans le rapport de l’Assemblée nationale) soient partis ensemble. On peut raisonnablement parier sur deux voire trois avions.
Quant aux pilotes, ils ne sont pas forcément ceux ayant suivi une formation sur les Alphajet de Cazaux. Il semble bien que ces derniers soient, pour la plupart d’entre eux, déjà rentrés en Ukraine pour y dompter le F-16.
Une certitude toutefois : la formation des Ukrainiens a été très rapide, moins d’une centaine d’heures de vol en un peu moins d’un semestre, en faisant notamment usage des Mirage 2000B biplaces de la 3ème escadre de chasse de Nancy. Raison de plus pour leur confier dans un premier temps des missions loin de la ligne de front, le temps de « monter leurs heures » hors des portée des redoutables missiles air-air R-37 russes. Tirés par des MiG31 et Sukhoi 30/35, ces missiles ont enregistré plusieurs victoires aériennes à bien plus de cent kilomètres de distance.
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