Alors que la tension est montée d’un cran, entre le Japon et la Chine, à propos de la possession des îles Senkaku (ou Diaoyu), les USA ont envoyé un message fort sous la forme de deux B-52H. Une opportune démonstration de la détermination américaine au moment où l’Asie du Sud-Est est engagée dans une course à l’armement.
Le différend qui oppose la Chine et le Japon est désormais connu : depuis un an, des navires des deux pays s’affichent ostensiblement au large de ces îles désignées alternativement Senkaku et Diaoyu, et s’observent en chiens de faïence. Or lundi dernier (18 novembre 2013), Pékin a brusquement créé une « zone d’identification aérienne » qui englobe ces îles. Cela implique aux yeux de la Chine que tout appareil, qu’il soit militaire ou civil, désireux de survoler cette zone du globe, doit impérativement en informer les autorités chinoises.
Pour faire bonne mesure, la Chine procède à des patrouilles aériennes avec des appareils de surveillance maritime et d’écoute électronique. Pour couronner le tout, l’Empire du Milieu explique qu’il a des « revolvers de compétition et la puissance de feu de plusieurs croiseurs ». Et pour le prouver, le tout nouveau porte-avions Liaoning, bien qu’il ne soit pas encore opérationnel a été envoyé sur zone, escorté de frégates lance-missiles. Pendant ce temps, l’échange de menaces à peine voilées à travers les médias internationaux, se transforme, sur le terrain en dangereuse partie de poker menteur.
C’est ainsi que Tokyo intensifie son niveau activité militaire au large des îles contestées où l’on assiste à un déploiement de navires de combat mais aussi des patrouilles de F-15 et de P-3, histoire de « marquer le territoire ». Mercredi dernier (20 novembre 2013), deux bombardiers stratégiques à capacité nucléaire B-52H américains ont survolé les îles. Ces appareils, basés sur l’île de Guam, ont été suivis en permanence par Pékin qui a protesté. Le message de Washington est clair : les USA ne reconnaissent pas la zone de défense aérienne décrétée unilatéralement par la Chine.
Ces frictions ne font qu’attiser la peur du dragon Chinois ressentie en Corée du sud, à Taiwan, à Singapour et au Japon. Elles renforcent les tensions et déclenchent une véritable course aux armements dans la région. Le choix de ces petits pays au regard de l’immense Chine, sont en grande partie dictés par la promesse d’un parapluie militaire fourni par Washington en cas de danger. Une protection qui prendrait la forme de croiseurs antimissiles Aegis, de chasseurs F22 Raptor et de porte-avions équipés de F/A 18 Super Hornet.
Singapour, équipé de F-16 américains, a choisi de renforcer son arsenal aérien avec des chasseurs F-15 dernier cri. Idem pour Séoul, fidèle utilisateur de F-16 et de F-15K, qui se prépare à signer un contrat portant sur plusieurs dizaines de JSF. Le Japon, dont la Défense repose surtout sur des F-4 Phantom obsolètes et des F-15J moins performants que ceux de ses voisins n’a pas reçu l’autorisation d’acheter des F-22 Raptor. Le pays du Soleil Levant s’est donc rabattu sur le coûteux et controversé JSF américain de préférence au Typhoon européen d’EADS. Reste l’infortunée Taiwan.
L’île réclame à cor et à cri depuis dix ans des moyens de défense modernes pour remplacer ses F-16, ses Ching Kuo et ses Mirage 2000. Mais par souci de préservation de bonnes relations commerciales avec Pékin, Washington se contente de moderniser vaille que vaille, les vieux F-16 et de fournir des avions de patrouille P-3 Orion et des batteries Patriot. Alors que la situation se tend en Asie, Washington ne perd pas de vue ses intérêts personnels.
La rédaction
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Les USA tirent profit du bras de fer entre la Chine et le Japon
Il y a du nouveau depuis, hier, les Américains ont déclaré que s'approprier et surveiller une telle zone aérienne était irréaliste, du coup, Pékin a envoyé sur zone au moins un avion radar KJ200 et un KJ2000, le premier est un dérivé de l'AN12 équipé d'un radar de surveillance aérienne "rustique", le second, est un IL76, muni d'un radar de conception chinoise. Ces appareils ont guidé au moins un avion d'attaque SU-30 et un SU-27SK, deux avions dérivés du SU-27 russe munis de capacités air-air et air-surface. Pendant ce temps Tokyo patrouille la zone avec des avions de combat F15J..et des P3 orion de patrouille maritime. Et merci pour les références "aux tontons flingueurs"!!!