New Delhi passe une importante commande de missiles air-air moyenne portée R-27 (AA-10 Alamo pour l’Otan) auprès de Moscou qui annonce que ce n’est qu’un début. Ces missiles, compatibles avec les MIG-29 et les SU-30 MKI indiens ont été conçus durant la guerre froide, ils sont loin d’être les plus modernes sur le marché mais ils ont l’avantage d’être disponibles rapidement.
C’est une conséquence directe des affrontements aériens de février 2019 pendant lesquels l’Inde a perdu un MIG-21 Bison face aux chasseurs pakistanais. New Delhi a pris conscience de l’obsolescence de son parc d’avions de combat et de ses infrastructures. Les forces aériennes indiennes veulent désormais réarmer rapidement pour retrouver un niveau opérationnel satisfaisant. Une volonté qui passe par la reconstitution des stocks de missiles de combat air-air pour soutenir des combats de forte intensité pendant au moins dix jours.
Et contre toute attente, c’est la Russie qui a remporté la première grosse commande d’environ 300 R-27 pour équiper en priorité ses MIG-29. Ce missile, assemblé en Russie et en Ukraine, a été conçu dans les années 70-80 pour équiper les MIG-23 MLD, MIG-29 et SU-27. Il existe en plusieurs versions qui diffèrent selon le type de moteur et l’autodirecteur adopté.
Schématiquement sur les avions russes, le R-27 est un missile utilisé de préférence pour les combats au-delà de la portée visuelle tandis que le R-73 (l’équivalent d’un AIM-9 SideWinder américain) à guidage infrarouge est utilisé pour les combats rapprochés. Le R-27 existe en versions à guidage radar passif, semi-actif, infrarouge et actif.
En version « passive », le missile n’émet pas, mais il peut par exemple remonter les signaux d’un radar adverse pour le frapper. En version « semi- actif », il se guide sur les émissions du radar de l’avion lanceur qui illumine la cible pour la détruire.
En version « active », le missile, après son lancement se dirige vers sa cible sans émettre, en utilisant les informations de l’avion lanceur. Des informations rafraichies par liaison radio à mi-course. Puis dans les dernières secondes, le missile passe en mode actif, il devient alors pleinement autonome pour frapper son objectif. La version infrarouge se verrouille sur les sources de chaleur de l’avion de combat visé telles que les moteurs et les bords d’attaque de voilure.
Moscou estime que l’Inde pourrait également passer sous peu une autre commande pour plusieurs centaines de missiles courte portée à guidage infrarouge R-73E et de missiles moyenne portée à guidage radar actif modernes R-77.
Cette commande qui intervient sur fond de sanctions américaines contre tous les pays achetant du matériel militaire « made in Russia » est une claque diplomatique pour Washington. Elle confirme la position dominante de la Russie sur le marché indien. En effet la majorité des avions de combat alignés par New Delhi tels que les MIG-21, 23, 27 et SU-30 ont été conçus en Russie.
L’Inde ne cache pas sa volonté de diversifier ses sources d’approvisionnement dans tous les domaines. Ainsi, les forces aériennes indiennes utilisent des matériels de conception russe, française, britanniques et israélienne. Une diversité qui met new Delhi à l’abri de toute dépendance vis à vis de ses fournisseurs mais qui se révèle un véritable cauchemar logistique et technique.
Patrick Brunet
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