Le gouvernement britannique a finalement opté pour le F-35 JSF version STOVL pour équiper ses futurs porte-avions. Exit l’interopérabilité avec la France.
Le secrétaire d’état à la défense Philipp Hammond a annoncé le 10 mai 2012 que la Royal Navy allait devoir changer son fusil d’épaule. Désormais elle utilisera la variante à décollage court et atterrissage vertical STOVL en lieu et place des appareils conventionnels réclamés par les militaires. Ce nouveau revirement démontre les valses hésitations des politiques anglais en matière de programmes d’armement depuis des années, tout en sonnant le glas des derniers espoirs d’intéropérabilité entre les marines françaises et britanniques.
Pour bien comprendre l’origine du programme il faut se pencher sur les navires prévus.
Dépourvue de vrais porte-avions depuis plus de trente ans, la Royal Navy avait décidé en 2007 de coopérer avec la France (DCNS) et d’autres bureaux d’études pour un nouveau design, de navires porte-aéronefs.
Malgré les conseils des ingénieurs français qui eux n’ont jamais perdu le savoir-faire en matière de conception de porte-avions, les britanniques ont opté pour deux navires de très grande taille, 280 m de long chacun pour 65.000 tonnes (41.000 t pour le PAN Charles de Gaulle) à propulsion conventionnelle. Le tout, sans catapultes pour lancer des avions !
La solution initiale britannique passait par l’acquisition de JSF F35 à décollage court et atterrissage vertical. Puis, au gré des retards du programme et des mésententes avec Washington, l’Angleterre avait expliqué qu’après tout, il y avait d’autres avions navals sur le marché, moyennant l’installation d’une catapulte. Un message traduit par Paris comme « nous ne serions pas hostiles au Rafale … », tandis que Londres pensait en réalité au F35 à décollage par catapulte et arrêt par brin d’arrêt.
Or revenir sur la conception d’un navire en cours de route, qui plus est avec une catapulte de nouvelle électromagnétique, technologie inédite, revient presque à refaire le navire en entier, avec pour conséquence une explosion du devis initial.
A cela s’ajoutent les retards pris par le développement de la version C du JSF, d’ou le choix de revenir à la solution initiale.
Du coup Londres mettra en œuvre, dès 2018, et si ses finances le permettent, au moins un porte-avions, le plus grand jamais construit outre Manche, avec un parc compris entre 50 et 150 appareils, dont 12 basés en permanence sur le navire.
Ces navires, le Queen Elisabeth et le Prince of Wales seront interopérables avec l’US Marines Corps et l’Italie notamment qui ont choisi ce type d’avions.
Mais d’aucuns estiment que la version STOVL du JSF est aussi celle dont la capacité d’emport et l’endurance sont les plus faibles des trois versions du F35.
En outre l’installation de catapultes sur ses navires aurait permis à la Royal Navy d’affirmer son interopérabilité avec l’US Navy et la Marine nationale française dans le cadre d’opérations combinées.
Pour mémoire la Royal Navy ne dispose plus à ce jour d’avions embarqués puis qu’elle a fait le choix de les vendre aux USA pour faire des économies.
La rédaction
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Londres révise sa position sur le F-35
Les anglais peuvent toujours acheter du SU-33; c'est largement moins cher que le F35, et ça décolle sans catapulte...
mais bon, je ne suis pas certains de voir les anglais acheter du matériel militaire russe de mon vivant.