La vidéo diffusée sur internet présente l’attaque selon deux points de vue, avec un décalage de quelques secondes : la vision donnée par la munition elle-même et celle rapportée par un drone de surveillance évoluant en moyenne altitude pratiquement à la verticale de la scène. A tête reposée, la réalité est différente… © DR
La guerre des drones devient aussi celle des leurres. Illustration avec la destruction d’un Sukhoi 25 ukrainien par un drone russe.
La vidéo datée du 30 novembre 2023 tourne très bien sur internet : on y voit l’attaque réussie d’une « munition rôdeuse » russe, sans doute un drone Lancet, contre un Sukhoi 25 stationné sur une base ukrainienne dans le centre du pays. L’attaque est filmée par un deuxième drone russe, un engin de surveillance cette fois.
La vidéo est intéressante à plus d’un titre. D’abord parce qu’elle vient confirmer que les Russes ont les moyens d’attaquer avec des munitions rôdeuses à près de 90 km de la ligne de front. Il y a quelques semaines, cette base ukrainienne avait déjà été attaquée de la même façon, avec pour conséquence la destruction d’un MiG 29 ukrainien.
C’est une leçon essentielle à retenir pour les Ukrainiens qui devront prendre garde à baser leurs F-16, quand ils les recevront, très loin de la ligne de front, en les protégeant et en les camouflant. Tout ce qui est visible est aujourd’hui vulnérable et la guerre en Ukraine est aujourd’hui qualifiée de « guerre transparente » : la prolifération des drones fait qu’il très compliqué de masquer hommes, équipements et mouvements aux regards de l’ennemi.
Deuxième commentaire sur le manque de protection offert à ce Sukhoi 25 : même s’il était loin de la ligne de front, il était suicidaire de le laisser ainsi en pleine lumière, sans aucun camouflage.
Troisième commentaire, qui explique le précédent : ce Sukhoi n’en était pas véritablement un. Il s’agissait d’un leurre très bien fait, porteur d’une décoration crédible. Sans doute comportait-il des pièces d’un vrai avion. Peut-être même s’agissait-il d’une épave tant bien que mal remise d’aplomb. Pour faire « plus vrai », les Ukrainiens avaient positionné des véhicules, des épaves on suppose…, à proximité. La mise en scène était si réaliste que l’opérateur russe s’est laissé prendre.
Les images renvoyées par le drone Lancet dans les dernières secondes de son vol sont si précises que l’on distingue toutefois quelques défauts sur la cible, qui font penser que l’avion en question n’était pas en état de vol. Il s’agit en particulier du raccord grossier des manches à air des réacteurs sur la voilure. La zone du cockpit semble également être reconstituée.
Ces observations peuvent être faites à tête reposée en faisant des arrêts sur image. Dans le feu de l’action, elles passent totalement inaperçues. Une munition Lancet coûterait environ 35.000 dollars, ce qui est très peu. Tout au plus l’équivalent de ce que coûtent à Moscou quelques secondes de cette guerre. Ce n’est donc pas cette attaque improductive qui va mettre à genou l’économie russe. Elle a en revanche une vertu, celle de rappeler aux Ukrainiens la menace pouvant peser sur leurs bases, même très éloignées de la ligne de front.
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