48 ans après le premier vol du F-15, l’US Air Force relance la carrière du chasseur de Boeing en passant commande de ses huit premiers F-15EX. Elle pourrait en acheter jusqu’à 200. Une aubaine pour Boeing.
Le retour du mort vivant : voici le nouveau blockbuster en provenance d’Outre Atlantique. Sur un scénario de Boeing, avec en vedette le F-15 qui signe son grand retour à l’écran dans un rôle du jeune premier du haut de ses 50 ans (F-15 et Tom Cruise, même combat). C’est une très grosse production que nous concocte l’avionneur de St Louis : le budget est de 1,2 milliards de dollars pour ce premier volet et Boeing travaille déjà sur les épisodes suivants…
Pour Lockheed Martin, le grand rival qui fait son beurre avec la saga des aventures comiques du F-35, (Maman j’ai raté le F-35, Maman j’ai encore raté le F-35…), le titre ne ment pas, la super production de Boeing est un vrai film d’horreur. Mais pour ce dernier, descendu par la critique après son célèbre nanar Le 737 MAX et les ferrailleurs, une reprise du classique de Claude Sautet, la série qui s’annonce tient plutôt du « feel good movie ».
La commande de F-15EX est le fruit d’années de lobbying de Boeing pour placer une nouvelle version de son chasseur, et qui a finalement trouvé un allié de poids au sein du Pentagone avec le Cost assessment and program evaluation office. Un département au sein de l’administration militaire qui a réussi à forcer la main à l’US Air Force. Face au risque de déficit capacitaire dans les années à venir, avec le retrait des F-15C et D les plus anciens, l’armée de l’air américaine n’a finalement eu d’autre choix que de parer au plus pressé en achetant un avion certes modernisé, mais tout de même ancien.
Le F-15EX tire profit des travaux menés avec le projet Advanced F-15 et des derniers développements réalisés pour les clients à l’export (et notamment du F-15SA développé pour l’Arabie Saoudite). L’avion bénéficie de commandes de vol électriques, de nouveaux points d’emport, d’un radar à balayage électronique, d’un nouvel ensemble de guerre électronique et d’un nouveau cockpit baptisé Advanced Crew Station équipé d’un écran tactile géant. Mais pour l’Air Force, l’atout majeur de l’avion portera sur son architecture numérique ouverte qui devrait permettre de faire évoluer rapidement ses capteurs et ses armements.
Le F-15EX sera polyvalent, capable de remplir aussi bien des missions air air que air sol, mais, pour faire des économies, il sera uniquement disponible dans une version biplace. L’US Air Force annonce qu’en mission de défense aérienne ses avions évolueront avec un seul pilote à bord.
Les américains pourront profiter de toute l’infrastructure et des équipements de soutien déjà employés pour la génération précédente de F-15. L’entrainement des pilotes et maintenanciers devraient également être facilité par cette filiation.
Un autre atout de l’avion tient dans sa capacité à emporter des charges hors normes : selon Boeing, le F-15EX sera le seul avion de combat tactique capable d’emporter des missiles hypersoniques de grande taille (jusqu’à 6,70m et 3.175 kg ! A titre de comparaison, le missile à charge nucléaire ASMPA emporté par le Rafale mesure 5,40m et pèse « seulement » 850 kg) Les critiques soulignent que l’absence de furtivité rendra le F-15EX très rapidement caduque face à des adversaires très évolués techniquement.
Un premier contrat de 1,2 milliards couvre l’achat des huit premiers avions qui serviront à l’expérimentation technico opérationnelle et seront basés à Eglin AFB. Un contrat séparé de 101,4 millions de dollars porte sur la fourniture de 19 réacteurs General Electric F110-129 : 16 pour les huit avions commandés et trois moteurs de rechange.
Douze appareils supplémentaires pourraient être commandés l’année prochaine. Et jusqu’à 76 dans les cinq à venir. L’USAF disposant a priori d’un budget de 22,89 milliards pour ce programme, on évoque même la commande totale de 144 à 200 appareils, de quoi remplacer à terme pratiquement tous les 211 F-15C et 23 F-15D en service à ce jour.
Frédéric Lert
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On peut dire ce qu'on veut, mais le F15 a un killing ratio proche de 100/0. Aucun avion moderne ne peu se targuer d'une telle performance. Pour le F35, meme s'il apparait aux yeux de certains un avion rate, il laisse tout le monde sur place en nombre d'unites vendues. De plus contrairement aux Rafales et autres, il volent regulierement en territoire hostile (Syrie/Liban) et il fait sa loi, c'est plus complique que de de tirer sur un 4x4 en plein desert ...
C'est clair qu'il y plusieurs centaines de F-35 commandés et même fabriqués !!
Bon, la plupart sont stockés au sol en attendant la liste des modifications nécessaires pour qu'ils puissent voler correctement.
Ce programme est une réussite financière évidente pour Lockheed.
Peut-être, mais au moins chaque 4x4 détruit c’est des parasites terroristes en moins, alors que tirer sur les troupes de Bachar c’est en aider de nouveaux à pourrir l’occident.
Alors je préfère l’action des Rafale (même si, par ailleurs, la politique étrangère de la France est très ambigüe concernant les principales sources de financement des dits parasites...)
Vous avez raison, mais ma contribution ne concernait pas l'aspect politique sur l'utilisation des avions d'armes.
Finalement la quantité va primer la sophistication...Si ses 24 missiles vont au but, va falloir de sacrées escadres pour prendre la supériorité aérienne !
Et dire que les Etasuniens se moquent des dernières évolutions des ("vieux") MiG-29 et Su-27 (MiG-35 et Su-35) pourtant beaucoup plus récents...
Peut être que l'on commence à s'apercevoir que les avions dernières générations sont trop cher et trop compliqué.
oui, l'US Air Force est même en train de remettre en service les B-52 .
plus faciles à maintenir et à faire évoluer que leurs derniers joujoux hyper-sophistiqués.