Les années se suivent et se ressemblent pour MBDA : porté par son vaste portfolio, le missilier européen enchaînent les bons résultats et fait toujours jeu égal avec ses concurrents américains.
Commentant les résultats de 2017 lors de son traditionnel bilan annuel devant la presse, Antoine Bouvier, PDG de MBDA depuis maintenant plus de dix ans, n’a pas caché sa satisfaction. Pour la cinquième année consécutive, son entreprise présente d’excellentes résultats avec 4,2 milliards d’Euros de prises commandes et un chiffre d’affaires de 3,1 milliards. Le ratio positif prises de commandes sur chiffre d’affaires traduit une augmentation mécanique d’un matelas de commandes (qui atteint aujourd’hui 16,8 milliards d’Euros) « sécurisé par des financements solides » dixit le patron de MBDA.
Tout va bien donc pour MBDA qui a progressivement amalgamé au fil des ans les champions nationaux de France, de Grande-Bretagne, d’Italie et d’Allemagne.
Autre chiffre qui ne trompe pas, MBDA a embauché en 2017 environ mille personnes (soit l’équivalent de 10% de son effectif) et elle récidivera en 2018. Des embauches destinées à compenser les départs à la retraite mais pas seulement, puisque les bureaux d’études et les chaines de fabrication tournent à plein rendement. « On continue à monter en cadence sur nos produits même si parfois on a pu avoir des difficultés sur la chaine fournisseurs, mais ces difficultés sont à présent maitrisées » a glissé au passage Dominique Fillard, directeur financier de la société.
Le missile est donc une valeur sûre en 2018, « un élément de plus en plus central dans une politique de défense » explique même Antoine Bouvier. « L’investissement technologique (ndla : dans le missile) a un effet de levier considérable sur la posture stratégique. Et c’est bien ce que l’on développe dans un cadre national et européen ». Du missile antichar léger au missile stratégique nucléaire, en passant par les missiles anti-navire ou anti-aérien, qu’ils soient tirés depuis le sol, depuis des navires ou des avions, MBDA sait tout faire et sait tout vendre. Avec aujourd’hui trois grands axes de croissance :
National tout d’abord, le missilier pouvant compter sur une assise large dans les quatre premières économies européennes considérées comme des marchés « domestiques ». « Nous y renforçons nos positions » résume Antoine Bouvier. L’Europe, avec son périmètre plus large, est ensuite le théâtre de chantiers permanents pour renforcer les les structures de coopération permanentes ou les coopérations bilatérales.
MBDA a bénéficié en 2017 d’initiatives communautaires dans le domaine de l’armement, adossées à une volonté politique forte. Les programmes sont nombreux et MBDA semble être présent partout en ayant accès à tous les programmes d’armement terrestre, naval ou aérien. En d’autres termes, que l’on évoque le Rafale, l’Eurofighter ou le Gripen, quelle que soit l’alliance de demain pour un futur avion de combat, MBDA vend et vendra du missile.
Troisième volet du développement de l’industriel, l’international (comprendre le monde hors de l’Europe). Les exportations représentent aujourd’hui 2,6 milliards d’Euros, à comparer aux 1,6 milliards pour les marchés domestiques. Un symbole fort de la coopération européenne a été rappelé par Antoine Bouvier à propos du Qatar : le marché de la défense côtière a été remporté face aux Américains en proposant une combinaison de deux missiles présents au catalogue de MBDA et complémentaires au niveau des prix et des performances, le Marte Mk2 italien et l’Exocet français.
Des concurrents américains (on citera par exemple Raytheon et Lockheed Martin) qui ne restent pas les bras croisés et déploient une agressivité commerciale croissante ces derniers mois selon Antoine Bouvier. Avec quelques réussites qui sont autant de pierres dans le jardin de MBDA : les choix en faveur du Patriot exprimés par la Pologne, la Roumanie et l’intérêt porté par la Suède en sont les exemples les plus emblématiques. « Sur les derniers mois écoulés, on pourrait constater qu’au moment où sont lancées des initiatives européennes, plusieurs pays choisissent de dépenser beaucoup d’argent sur des programmes américains note Antoine Bouvier. Mais il faut regarder le long terme : les initiatives européennes portent en elles la possibilité d’équilibrer l’influence des Etats-Unis sur certains pays »
Frédéric Lert
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