Sur les 1.200 aéronefs que compte la flotte de l’armée, le niveau de disponibilité est de 44%. 25% seulement pour l’Atlantic 2, l’A400M ou encore le Cougar et le Panther. L’ingénieur Générale de l’armement Monique Legrand-Larroche, directrice de la DMAé (ex SIMMAD) a trois ans pour relever ce défi.
Depuis le mois d’avril 2018, la SIMMAD n’est plus. Place à la DMAé, la nouvelle Direction de la Maintenance Aéronautique. Cette entité voulue par la ministre des Armées Florence Parly doit tout réformer. L’état des lieux mené par l’ingénieur Christian Chabbert en novembre 2017 sur la maintenance des aéronefs en condition opérationnelle (MCO) est plutôt alarmant. C’est donc une mission de taille qui a été confiée à une autre femme, l’ingénieur Générale de l’armement Monique Legrand-Larroche.
A l’occasion de la présentation du salon « ADS Show » de la MCO (BA106 Bordeaux-Mérignac, 26 et 27 septembre 2018), Monique Legrand-Larroche est venue expliquer les enjeux de sa réforme. Elle s’est donnée trois ans pour tout remettre à plat.
Exit la structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère (SIMMAD). La nouvelle direction de maintenance aéronautique (DMAé) devient peu à peu opérationnelle et passe sous l’autorité directe du chef d’état-major des armées.
Pour la Générale, il faut rapidement impliquer les industriels en les responsabilisant. « Le constat est sans appel », explique-t-elle. « Sur les quelques 1.200 aéronefs que compte la flotte de l’armée, le niveau de disponibilité est de 44%. A cela s’ajoute notre fonctionnement actuel. Nous travaillons sur plusieurs systèmes informatiques hérités des différentes armées. Nous sommes en flux tendu, en fonction de l’urgence, nous réagissons dès qu’une pièce vient à manquer. Hors une pièce n’est pas nécessairement disponible.
Je veux donc, comme cela se fait dans l’aéronautique civile, des contrats de performance, flotte par flotte, et de plus longue durée (de cinq à dix ans). Les maîtres d’œuvres industriels auront ainsi plus de visibilité pour planifier et anticiper les stocks. En échange ils devront s’engager sur la disponibilité des pièces.»
A propos des flottes, certaines sont prioritaires pour des raisons de performances actuellement mauvaises. Il s’agit principalement de l’Atlantic 2 et de l’A400M, mais aussi du Dauphin, Cougar, Caracal, Panther… « Le taux de disponibilité de ces appareils atteint tout juste les 25% ! Compte tenu du nombre d’opérations extérieures, ainsi que le besoin de former des pilotes en métropole, il nous faut des machines en état de voler. »
Les premiers contrats devraient servir d’exemple et de test. « Nous nous adapterons ensuite si besoin. Je suis quelqu’un de pragmatique. La transformation du MCO passe par une remise en question sur ce que nous sommes capable de faire en bien ou en moins bien.» précise la Générale.
Pas question de mettre à l’écart un tissu économique stratégique, là où se retrouve la souplesse, la réactivité et l’innovation, celui des PME ou ETI : « Je vais particulièrement insister dans mon dialogue avec les grands industriels pour qu’ils prennent en compte les apports que peuvent leur apporter les plus petites entreprises, du monde militaire mais aussi du monde civil, sur la puissance du numérique et notamment pour la maintenance prédictive. ».
Monique Legrand-Larroche peut ainsi s’appuyer sur un bel exemple de maintenance par l’innovation. Le plan d’étude DOMINNO (données de maintenance moteur innovante) lancé en mars 2018 par la DGA, et confié à Safran Helicopters Engines dans le but d’améliorer les opérations de maintenance des moteurs d’hélicoptères militaires grâce au « big data » ou moteur dit « connecté ».
Trois ans pour réussir, et des moyens mise en œuvre qui devraient motiver la Générale dans sa tâche. Un budget en hausse d’un milliard d’euros par an sera consacré au MCO dans la loi de programmation militaire sur la période 2019-2023.
Monique Legrand-Larroche a cependant prévenu. Les industriels seront aussi challengés sur les coûts, et mis en concurrence dans la mesure du possible. « Cette réforme ne doit pas conduire à une inflation du coût du MCO. Et ce sera une des grosses difficultés de l’exercice. »
Jérôme Bonnard
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Vous êtes sûr, que cet article, parle bien de notre armée??. On en est là en 2018?. Allez! vous vous êtes gourés! ce sont les chiffres d'une armée du tiers-monde.
bjr
enfin un article qui parlent des petites entreprises et leur importante disponibilité et flexibilité, face aux gros d'honneurs d'ordres, qui osent disent aujourd'hui :
"la concurrence dans le milieu est rude et seules les entreprises qui utilisent la MOD* en LCC* s'en sortiront...",
en espérant que cela aboutisse jusque chez nous :)
*:MOD : main d'oeuvre déportée / LCC : low cost companies