Depuis presque une décennie, la base aérienne 701 de Salon de Provence accueille la remise du « Prix Saint Exupéry, l’Envol de la jeunesse ». Mi-décembre 2019, l’Ecole de l’Air a réuni les acteurs de ce prix. Une occasion de dresser le bilan du Plan Egalité des Chances et du tutorat de l’Ecole de l’Air.
Le 11 décembre 2019, le grand amphithéâtre Marin La Meslée du Bâtiment des Elèves était presque trop petit pour accueillir les récipiendaires du Prix Saint Exupéry, que François d’Agay, neveu et filleul du pilote écrivain et président de la Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse (FASEJ) préside et soutient, depuis l’origine. Les jeunes distingués, entourés de leurs tuteurs, des autorités militaires (Colonels Jobic, Estève et Tarres, Capitaine Guitton), de représentants des associations et directeurs d’établissements scolaires inscrits dans le dispositif de tutorat, des familles et des partenaires, ont été appelés tour à tour pour recevoir leurs prix. Au cours de cette cérémonie, Hervé de Saint Exupéry Vice président de la FASEJ et Jacques Primault son trésorier, ont ainsi pu remettre 4 formations au Brevet de Base de pilote d’avion, offerts par le fonds Charles Mercier de la Fondation de France.
Alors qu’en 2008 le Plan Egalité des Chances voyait le jour, un protocole d’accord signé entre le ministère de la Défense et le ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, suscitait la mise en place d’actions au bénéfice de la jeunesse issus d’Etablissements d’enseignement de quartiers dits « difficiles » ou de familles socialement défavorisées. Dès l’année suivante, les élèves officiers de l’Armée de l’Air de Salon de Provence purent alors, dans ce cadre, mettre en œuvre une opération de tutorat aéronautique avec onze établissements d’enseignement secondaire, lycées professionnels, et généraux, établissements publics et privés, lycées militaires, collèges et IUT de l’académie d’Aix-Marseille.
Cette action est née de l’initiative du Lieutenant colonel Hervé de Saint Exupéry, alors commandant Adjoint du bureau stratégie et évolution de l’Ecole de l’Air, sous le Commandement du Général Denis Mercier commandant la Base Aérienne 701 et Directeur de l’Ecole de l’Air (2008 -2010), puis dans la continuité du Général Gilles Modéré (2010 – 2013) qui lui succéda. Elle contribue ainsi depuis activement à l’effort visant à renforcer une plus grande diversité sociale dans l’accès de lycéens aux études supérieures.
Le tutorat PEC (Plan égalité des chances) de l’École de l’air est basé sur l’accompagnement, par des élèves officiers, de lycéens choisis par la direction de leur établissement au regard de leur potentiel, de leur environnement social et de leur motivation, à partir de leur entrée en classe de seconde. Les élèves officiers recrutés sur la base du volontariat des trois promotions de l’École de l’Air, sont ainsi mis à contribution pour jouer, auprès des lycéens présentant de réelles capacités scolaires, le rôle de parrain, avec l’objectif d’établir un lien avec ces jeunes et de susciter chez eux l’envie et la volonté de poursuivre leur cursus vers des études supérieures. Au travers de cette expérience humaine, la démarche permet aux élèves officiers d’étoffer leur formation grâce à l’expérience d’un encadrement de proximité dans un contexte enrichissant à forte diversité sociale.
Une formation telle que celle du BIA, est une forme d’antichambre aux projets d’orientation de la jeunesse vers des carrières professionnelles aéronautiques civiles ou militaires et quelle que soit la spécialité envisagée, (du pilote au personnel de maintenance au sol, au personnel du contrôle aérien). Force d’exemple, les élèves officiers qui interviennent dans cette formation qui ne s’adresse pas qu’aux élèves tutorés mais à tous les lycéens, ont ainsi l’occasion de transmettre leur passion aux plus jeunes . Le volume annuel est de 50 heures, soit 10 heures par matière : Histoire de l’aviation, et de la conquête de l’espace, Mécanique du vol – Aérodynamique, Météorologie, Connaissance des aéronefs, Navigation – Sécurité et Réglementation.
Dans le cadre du nouveau plan stratégique « Plan de vol » dévoilé cette année par le général d’Armée Aérienne Philippe Lavigne, Chef d’État-major de l’Armée de l’air (CEMAA), destiné à fixer un objectif pour l’Armée de l’Air sur les prochaines années, ont été créées les Escadrilles Air-Jeunesse (EAJ).
La première d’entre-elles, composée de 26 jeunes de 13 à 18 ans, a été baptisée le 5 juillet 2019 par le CEMAA sur la Base aérienne 701 de Salon-de-Provence. Dans le même temps, le tutorat s’est développé afin d’encourager l’intérêt de ces jeunes pour l’aéronautique en général et l’armée de l’air en particulier dans lesquels l’esprit de corps, les notions de respect, civisme et les qualités de leadership sont au-devant de la scène. Issus des deux dispositifs précédemment cités, les cadets ont intégré la 1ère EAJ de l’EA et y exercent des activités militaires, sportives, aéronautiques, culturelles et citoyennes (le mercredis après-midi et éventuellement les week-end et vacances scolaires).
Ainsi, aidés et soutenus par leur encadrement, les élèves officiers de la promotion EA2017, tout au long des 3 années de leur scolarité, ont eu la charge de l’organisation et de l’encadrement des lycéens des classes de 1ère du Lycée Adam de Craponne de Salon de Provence, Emile Zola d’Aix en Provence et Antoine de Saint-Exupéry de Marseille, les accompagnant dans différentes actions pédagogiques visant à développer leur culture générale et leur culture aéronautique (soutien dans la préparation du Brevet d’Initiation Aéronautique), inculquer le goût de l’effort, et les méthodes de travail.
Dans le domaine du développement de la personnalité, ce tutorat a également pour objectif de développer un savoir-être (savoir évaluer ses capacités, se fixer des objectifs, se comporter), apprendre à se connaître et à connaître les autres (l’aptitude à communiquer, à travailler en équipe et acquérir le sens de la cohésion), susciter l’envie d’un engagement personnel fort, et enfin développer l’esprit de citoyenneté.
Pour tendre vers ces objectifs, les lycéens ont alors pu bénéficier, lors de journées en totale immersion sur la BA 701, de la découverte de métiers d’une base aérienne (pilote, fusilier commando…), participer à des séances de simulateur de vol, effectuer des parcours d’obstacles, des entraînements à la dextérité (sports d’équipe et tir sur cible) et d’aide à l’orientation. Des exercices d’éloquence et cours de théâtre ont également été dispensés, autant de disciplines concourant au développement psychomoteur et personnel des jeunes tutorés.
Une décennie s’étant écoulée depuis la création du Plan Egalité des Chance et de ce tutorat, Hervé de Saint Exupéry, Vice-Président de la Fondations Antoine de Saint Exupéry pour la Jeunesse dresse un bilan : « Les élèves officiers et leurs cadres sont exemplaires dans leur volontariat pour la jeunesse. Ils sont vraiment dignes de l’Esprit de St Ex, à la fois éloignés des flashes médiatiques et si proches d’un acte altruiste désintéressé. Le tableau des récompenses parle de lui-même. La diversité des prix offerts aux 40 lauréats (sauts en parachute, vols en planeur, brevets d’aéromodélisme/de parachutisme/d’ULM, sauts en soufflerie, baptêmes de voltige aérienne, etc…) démontre parfaitement que tous les partenaires de ce projet croient en cette action… »
Au-delà de l’enjeu de recrutement, et par cette opération de tutorat, l’Ecole de l’air réussit à réunir à ses côtés l’Education nationale, les Fédérations aéronautiques, (FFA, FFPLUM, FFAM…) des Fondations, des associations et les familles pour bâtir une action pérenne en faveur des jeunes dans un moment de leur scolarité, dans leur parcours de citoyenneté ou dans leur passion de l’aéronautique… autant d’objectifs que la Fondation Antoine de St Exupéry vient de distinguer une année encore.
Mais plus que la quête de cette récompense, c’est d’un véritable engagement d’étudiants de l’une des grandes écoles de la République et de la transmission de valeurs qu’il s’agit.
Philippe Chetail
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Belle opération de propagande pour l'armée, en "moderne" on dirait "soft power"!
Le french-bashing dans toute sa splendeur...
Hors sujet ! En français, siou plé.
C'est un exemple que devraient suivre (et peut être suivent déjà, souvent dans l'ombre), les Ecoles de nos Institutions. Côté "jeunes", faire découvrir les valeurs humaines, mettre en confiance; côté "tuteurs" (élèves ingénieurs), se mettre dans la peau de leaders et d'enseignants. Du gagnant-gagnant, en demandant aux deux parties de réaliser très souvent des exploits : pour le BIA par exemple, on demande au tuteurs de devenir à 20 ans et en quelques semaines les meilleurs profs de la Terre, en déployant des trésors de pédagogie, pour que les élèves, qui ont sacrifié tous leurs mercredis après-midi, apprennent des choses souvent incompréhensibles. En presque 10 ans d'existence, j'ai vu couler les larmes des CPE ou des chefs d'Etablissements, qui ne savaient pas que leurs élèves réalisaient autant d'exploits (sauter en parachute, piloter...).
Une vraie leçon de courage, de cohésion, d'éthique, et d'espoir en notre jeunesse.
Bravo au Gal Mercier et à St Ex pour avoir mis en oeuvre cette machine extraordinaire, aux partenaires financiers pour croire à cette aventure magique, et aux acteurs d'aujourd'hui aux commandes de la locomotive.
Désolé, mais ça me laisse parfaitement froid - ça me contrarie, même. Ce qui était des formations d'excellence devient un business de politiquement correct, où on attribuera des points en plus en fonction du sexe et de la couleur de la peau. Triste que des officiers généraux de l'Armée de l'air se prête à ce genre de mascarade - mais quand le politique ordonne, il faut suivre, n'est-ce-pas ? la suite de la carrière est à ce prix, et c'est plus facile quand on n'a soi-même aucune conviction.
Il y a toujours eu des jeunes gens d'origine modeste qui sont rentrés à l'Ecole de l'Air, sans qu'on ait besoin de leur donner des points en plus, il leur suffisait juste de passer du temps dans les bouquins et d'en ressortir quelque chose le jour du concours. Ce raisonnement poussé à l'extrême conduit à ce qui se passe désormais en Afrique du Sud, pour ceux qui connaissent - et je sais qu'il y en a par ici.
A priori vous n'avez pas saisi le but exact de cette formation !!!
Et c'est tellement facile de critiquer. Informez vous correctement avant de faire ce genre de commentaire.
Le but n'est pas de rentrer à l'Ecole de l'Air. C'est un apprentissage de la vie, dans un monde qui aujourd'hui a beaucoup perdu de ses valeurs, valeurs qui sont sauvegardées, maintenues, presque thésaurisées dans quelques lieux où heureusement, on ne cherche qu'à les partager.
Vous n'avez pas compris ce dont il s'agit. Lisez mon commentaire....
Bonjour
Bravo à l’ensemble de cette jeunesse et à ses encadrants. Par l’effort et le travail personnel ils vont pouvoir côtoyer l’univers aérien. Au fil du temps ils vont découvrir que l’on est toujours récompensé de ses efforts. Encore bravo à eux d’avoir tenté et accepté la main tendue de l’Armée de l’Air. Une Armée faite de Chevaliers au sol comme dans les Airs.
Cordialement
Michel BOUR
Remarquable. Bravo à tous les acteurs de ces actions!