L’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) a pris livraison du 500e NH90 lors d’une cérémonie dans les locaux d’Airbus à Marignane. Le programme multinational est confronté à une série de défis au moment où une parte de ses clients renoncent à exploiter leur flotte de NH90. Si avec l’Australie, l’affaire est tranchée, concernant la Norvège, le constructeur semble prêt à d’importants efforts.
Sitôt la cérémonie officielle terminée, le nouveau NH90 TTH de l’ALAT s’est envolé pour la base d’Étain-Rouvres, près de Metz. Ce 500ème NH90 livré par NHI est aussi le 58ème réceptionné par l’ALAT. L’armée française en a commandé au total 74 exemplaires. Les dix derniers NH90 de cette commande seront une version spéciale du NH90 destinée aux Forces Spéciales françaises.
Le NH90 est entré dans l’histoire. Le premier vol du prototype a eu lieu le 18 décembre 1995, le premier vol du deuxième prototype en 1997. Ce dernier fut le premier hélicoptère militaire au monde à être équipé de commandes de vol électriques.
Airbus Helicopters, Leonardo Helicopters et Fokker sont impliqués dans le consortium NHIndustries. Parmi les clients figurent la France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, la Norvège, les Pays-Bas, la Finlande, la Grèce, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, l’Espagne, la Suède et le Qatar.
Selon Axel Aloccio, président de NHIndustries, toutes les versions du NH90 livrées à ce jour – il existe 24 configurations différentes – cumulent plus de 370.000 heures de vol et volent environ 40.000 heures de vol par an.
Cependant, tous les clients ne sont pas satisfaits. L’Australie a décidé de retirer son MRH90 Taipan – la version australienne du NH90 TTH – et de le remplacer par le UH-60M Black Hawk. En juin 2022, la Norvège a mis sa flotte de NH90 hors service du jour au lendemain et a annoncé qu’elle souhaitait rendre les hélicoptères au constructeur – en échange du remboursement de tous les frais engagés dans le cadre de l’acquisition du NH90. En Suède également, l’avenir du NH90 est incertain. En 2022, une commission gouvernementale suédoise a recommandé que le NH90 soit progressivement retiré du service, jugeant qu’il ne répondait pas aux attentes.
S’adressant à Aerobuzz, Axel Aloccio a déclaré qu’il était en discussions avancées avec les clients et que NHI continuera à soutenir l’Australie pendant la transition vers l’autre modèle. Il s’attend à une phase transitoire de plusieurs années. Selon Mathieu Louvot, vice-président exécutif des programmes d’Airbus Helicopters, la société pourrait envisager d’acquérir les MRH90 Taipans australiens et de les cannibaliser et ainsi apaiser les tensions des pièces de rechange pour le reste de la flotte NH90. Mais la décision finale appartient bien sûr à l’Australie.
Selon Mathieu Louvot, des pourparlers sont également en cours avec la Norvège. Selon la Norvège, NHIndustries a proposé de remédier gratuitement à tous les défauts techniques dont elle s’était plainte. De plus, NHI a offert plus de personnel de service pour le NH90 en Norvège en coopération avec des entreprises locales. Tant d’un point de vue économique qu’opérationnel, cela n’a aucun sens pour la Norvège de remplacer le NH90 contre un nouveau type. La Norvège a besoin d’un total de 14 hélicoptères pour la Garde côtière et de la Marine. L’achat annoncé de six hélicoptères à un autre constructeur – c’est-à-dire le MH-60R Seahawk de Sikorsky Aircraft (NDLR) – coûterait à lui seul 1,4 milliard de dollars, le remplacement de 14 hélicoptères coûterait environ 3,0 milliards de dollars. D’autre part, NHIndustries a proposé de résoudre gratuitement les problèmes techniques rencontrés par la Norvège avec ses NH90.
Outre les coûts d’approvisionnement, il y aurait également des coûts pour la formation des équipes et des techniciens, l’adaptation de l’infrastructure et l’achat de pièces de rechange.
Les responsables attribuent le faible taux de disponibilité de la flotte NH90 – il est actuellement d’un peu moins de 50 % dans le monde – principalement à des problèmes avec les chaînes d’approvisionnement. Ils travaillent activement avec les fournisseurs à ce sujet, principalement parce que les clients ont clairement fait savoir au fabricant qu’ils souhaitaient utiliser leur NH90 de manière plus intensive. À la fin des années 2020, ils veulent voler 80.000 heures par an, et non 40.000 comme aujourd’hui.
Par ailleurs, Mathieu Louvot a salué l’introduction du NH90 dans les forces armées qataries. Les premiers hélicoptères ont totalisé plus de 1.000 heures et ils ont joué un rôle déterminant dans la sécurisation de la Coupe du monde en décembre 2022. L’émirat n’avait reçu le premier NH90 TTH qu’un an plus tôt.
Lors de la remise du 500e NH90 à Marignane, Bruno Even, PDG d’Airbus Helicopters, a déclaré : « Le NH90 est le fruit de partenariats solides. Il a fait ses preuves dans divers rôles d’hélicoptère sur les théâtres d’Irak, d’Afghanistan, du golfe d’Aden, du Mali et du Niger. Je connais les attentes et les frustrations de nos clients. Les changements structurels nécessaires à l’amélioration sont désormais en place. »
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Bonjour,
On parle beaucoup des problémes du NH90 ( et aussi du tigre) sans les expliciter : de quoi s'agit-il ?