C’est une rumeur de plus dans une guerre qui n’en est pas avare : des pilotes nord-coréens pourraient venir se battre aux côtés des Russes. Mais qu’iraient ils faire dans cette galère ?
C’est l’histoire de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme : la nouvelle a été diffusée par l’hebdomadaire américains Newsweek qui reprenait au passage une information affichée par une chaine de télévision sud-coréenne, TV Chosun : des pilotes nord-coréens s’entraineraient actuellement à Vladivostok, dans l’extrême-orient russe. Mais dans quel but ?
Depuis 2022 et le début de la guerre en Ukraine, c’est le grand amour entre Moscou et Pyongyang. Dans la corbeille de mariage, des trains entiers de munitions (2,8 millions d’obus d’artillerie par an selon le renseignement ukrainien) qui circulent d’est en ouest et de la technologie spatiale et nucléaire et des valises de devises occidentales dans l’autre sens.
Mieux, on parle depuis quelques semaines de la venue d’au moins 10.000 soldats nord-coréens sur le front russo-ukrainien. Malgré les démentis du côté des intéressés, des images ont été diffusées sur les réseaux sociaux et après quelques jours de prudentes estimations, l’OTAN a officiellement confirmée la présence de ces soldats.
Les Ukrainiens annoncent de leur côté avoir déjà ciblé le péril jaune en territoire russe. Les optimistes expliquent que cet appel à la main d’oeuvre nord-coréenne est la conséquence du volume extravagant des pertes russes. Les pessimistes rappellent que l’armée nord-coréenne est pléthorique et que son entrée en scène est synonyme de problèmes supplémentaires pour Kiev.
La présence des troupes au sol étant avérée, celle des pilotes reste en revanche une hypothèse.
La chaine sud-coréenne TV Chosun a donc expliqué que Pyongyang avait envoyé des pilotes en instruction à Vladivostok. Mais est-ce véritablement un prélude à leur engagement au combat ? Ces pilotes ne pourraient-ils pas simplement être présents en Russie pour prendre en main des avions échangés par Moscou contre les munitions évoquées plus haut ? A moins qu’ils aient été véritablement envoyés pour se préparer au combat. Et là on leur souhaite bonne chance…
L’avion le plus moderne en service en Corée du Nord est le MiG 29. Il y a en aurait une trentaine, avec un niveau d’équipement sans doute peu flamboyant. Pyongyang dispose également de Sukhoi 25, MiG23, MiG 21et de Sukhoi 7. Auxquels s’ajoutent des versions chinoises des MiG 17, 19 et MiG 21. Un vrai zoo années 60, 70 et 80.
Et si le bilan n’est pas fameux du côté des avions, il est sans doute encore moins glorieux pour ce qui concerne les pilotes. Selon certaines sources, ceux-ci bénéficieraient de vingt ou trente heures de vol… par an ! Tout autant en raison de la vétusté des avions que du manque de carburant. Et, qui sait, pour limiter les opportunités de fuite ?
Trente heures de vol par an sur des avions anciens, sans expérience préalable du combat, sans capacité de mise en oeuvre d’armement de précision, sans maitrise des opérations complexes, sans expérience du travail en coalition, avec un savoir-faire sans doute très embryonnaire en matière de navigation sur un territoire totalement inconnu, quelle pourrait être la plus-value apportée par des pilotes nord-coréens sur le champ de bataille le plus dangereux du moment ? S’agit-il simplement pour les dirigeants des deux pays d’organiser un coup de « com » avec remise de médailles aux futurs vétérans ? Ou attend-on à Moscou de véritables bénéfices tactiques de cette implication ?
Une belle brochette de responsables américains, ukrainiens et sud-coréens se posent sans doute ces questions, et bien d’autres encore. Une autre inconnue de taille tient aussi à la posture chinoise dans cette affaire. La Chine est réputée pour plus ou moins contrôler à distance les faits et gestes de son voisin du sud. Est-elle instigatrice ou seulement spectatrice de ce nouveau développement ? Quels peuvent être ses intérêts et ses attentes en la matière ? Réponse en 2025…
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On veut se faire peur ou veut nous faire peur.
Que des soldats nord-coréens viennent faire les gardes frontières pour libérer des troupes nécessaires ailleurs, ça se comprend. D'autant plus s'ils restent sur le territoire russe.
Mais que des pilotes tels que décrits dans cet article, peu entrainés sur des avions présentés comme des tacots s'aventurent dans le théâtre d'opération ...
Toujours "on", on nous dit que l'armée russe va envahir les Pays Baltes, la Roumanie et tout jusqu'à île d'Oléron, une armée russe qui est exsangue en hommes et en matériels et a mis plus de 2 ans pour faire 50 kilomètres.
Si pilotes nord coréens il y a ils feraient mieux de les requalifier pilotes de drones.
Petite précision : "2 ans pour faire 50 km" sur une largeur de front de plus de 1500 km + mer Noire.
En même temps, ont-ils besoin d'aller plus loin ?