Le prototype de l’avion de combat de Turkish Aircraft Industries (TAI) a effectué son premier vol mardi 20 mars. Un premier vol en avance sur le calendrier et lourd de symboles, mais tout de même très timide.
Il s’est écoulé un peu moins d’un an entre le premier roulage de l’avion et son premier vol. D’une manière générale, le programme TF-X a été mené rapidement depuis son lancement en 2010 puis la présentation d’une maquette grandeur nature au Salon du Bourget en 2019.
Il n’en demeure pas moins que le premier vol a été remarquablement court, guère plus qu’un très long tour de piste d’une douzaine de minutes à peine, réalisé train sorti et à petite vitesse (220 noeuds), ceci expliquant cela… Il faut aussi noter que ce premier vol intervient également moins d’un an après celui du Hürjet, monomoteur léger d’entrainement et d’attaque.
Ces deux programmes, qui viennent s’ajouter à une percée remarquable dans le domaine des drones, sont un sujet de légitime fierté pour la Turquie et son industriel national, TAI.
Le Kaan est pour l’instant motorisé par deux réacteurs américains General Electric F110, un moteur qui équipe également le F-16C ou le F-15EX. Les Turcs annoncent vouloir développer leur propre réacteur, ce qui est une sage précaution : l’utilisation d’une motorisation étrangère est une épée de Damoclès sur un programme d’avion de combat national.
Mais la conception et la fabrication d’un réacteur militaire de forte puissance (plus de 12 tonnes avec post-combustion dans le cas du F110) est une entreprise aussi complexe que coûteuse. On verra d’ailleurs comment Safran pourra gérer la succession du M88 pour motoriser un futur remplaçant du Rafale…
De la même manière que TAI a fait appel aux compétences de BAE pour la conception du Kaan, la Turquie prévoit de s’appuyer également sur le savoir faire de Rolls Royce pour sa motorisation. Ankara annonce que l’avionique de l’avion de série sera exclusivement turque. Félicitations du jury si c’est le cas et que ça marche bien.
Idem pour les munitions air-air et air-sol, la Turquie ayant su développer ces dernières années une véritable compétence dans ce domaine. TAI évoque toutefois l’intégration sur son avion du missile à longue portée Meteor de MBDA, à l’image d’ailleurs du KF-21 Boramae, alter ego coréen du TF-X. Les deux avions se ressemblent d’ailleurs beaucoup puisqu’ils reprennent les canons de beauté actuels de chasseurs se voulant furtifs, ou à tout le moins très discrets !
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Excellente remarque !
D'un côté le Grand Déclassement, de l'autre la montée en puissance d'un pays dont le positionnement est trouble, entre le monde occidental avec la Turquie dans l'OTAN et le monde musulman en guerre contre l'occident (Israël, Afrique, Asie ...)
Vous écrivez :
"TAI a fait appel aux compétences de BAE pour la conception du Kaan, la Turquie prévoit de s’appuyer également sur le savoir faire de Rolls Royce pour sa motorisation"
Ne creuse-t-on pas le trou où les générations prochaines seront enterrées ?