La première présentation publique de la PAF, qui a eu lieu le week-end dernier sur l’aérodrome Gap-Tallard, avait une saveur particulière pour les huit pilotes. D’abord parce que leur entrée en scène s’est faite en montagne. Ensuite parce qu’en fin d’intersaison, la formation a été contrainte de changer de leader.
Plus de 30.000 personnes ont convergé le weekend dernier vers l’aérodrome de Tallard, près de Gap, dans les Hautes-Alpes, pour assister au premier grand meeting aérien de la saison 2018. C’était aussi pour la Patrouille de France, invitée d’honneur, sa première présentation publique, trois jours seulement après la validation de son programme 2018 (9 mai), par le chef d’état-major de l’armée de l’air à Salon de Provence, le général André Lanata. Les conditions météorologiques étaient bonnes mais venteuses, de quoi rajouter un peu d’adrénaline.
Le lieutenant-Colonel Gauthier Dewas, leader 2018, nous a livré ses impressions : « Une première c’est toujours beaucoup d’émotion, et de fierté. C’est aussi l’opportunité de vérifier que tout ce long travail de préparation, six mois au total, s’applique sur tous les types de terrains et en toute sécurité. Commencer par Gap n’est pas simple ! Il a fallu s’adapter. »
La formation a l’habitude de repérer systématiquement le terrain au moins une fois quelques jours avant la démonstration publique. Il s’agit notamment, pour le pilote envoyé en reconnaissance de vérifier l’axe de présentation et de noter les obstacles environnant, par exemple des lignes haute tension ou tout autre danger potentiel, deux à trois passages suffisent.
A Gap-Tallard, c’est une toute autre histoire. « Ce site montagneux nécessite un entrainement spécifique pour adapter nos trajectoires. Au total, nous sommes venus quatre fois en repérage. Le leader solo est venu valider le site il y a quatre mois. Ensuite, je suis venu il y a deux mois, puis trois jours avant le meeting pour m’entrainer tout seul avant de revenir la veille avec mes équipiers pour effectuer la démo complète. »
Les chanceux gapençais ont ainsi eu droit à deux représentations. Pour les pilotes, cette répétition de la veille permet de parfaire la synchronisation et notamment d’évoluer selon des repères sols différents. « Ici il y a du relief tout autour, jusqu’à 2500 pieds d’altitude (750 mètres) à proximité de la piste, donc les portes de sorties des figures se ferment. À la différence d’un terrain plat au niveau de la mer, il faut décaler et adapter les trajectoires pour aller là où il reste un peu de place afin de sortir du cube de démonstration en toute sécurité.
Le danger, c’est donc les montagnes. Une seconde d’inattention perdue vous rapproche des parois et des falaises. A trente mètres du sol, sur le dos, vous les voyez arriver à près de six cent kilomètres heure. Il faut mentalement admettre qu’en face de nous il y a un mur. Mais nous avons répété les gestes des centaines de fois. Et tout se passe bien » précise le Lieutenant-Colonel.
Gauthier Dewas a déjà été leader, en 2012. Cette fois il a aussi du s’adapter mentalement et humainement pour une autre raison. Il y a quelques moins encore, alors directeur des équipes de présentation de l’armée de l’Air, il était probablement loin de penser qu’il reprendrait sa place de numéro 1 des tricolores du ciel. Il a en effet remplacé le commandant Nicolas Lieumont, alors leader, contraint d’abandonner son poste au pied levé fin février 2018 pour raison médicale.
L’entrainement hivernal était déjà bien avancé, et l’élaboration du nouveau programme achevée. « Ce sont des processus qui peuvent arriver dans la vie d’un pilote de chasse ou de la Patrouille. C’était difficile pour le leader sortant de laisser le flambeau, mais cette année en fait nous avons non pas un mais deux leaders. Celui qui a préparé la démonstration, et l’autre qui enchaine derrière lui.
Pour moi, plus particulièrement, ce fut une remise en question et beaucoup de travail. Je me suis raccroché à mon expérience de pilote de chasse et mes presque quatre mille heures de vols. Nous faisons un métier où l’on est préparé pour s’adapter en peu de temps et surtout en toute sécurité », explique Gauthier Dewas.
La nouvelle figure du programme 2018 porte le nom d’Arnaud Beltrame, en hommage au gendarme tué le 24 mars dernier dans l’Aude lors d’une attaque terroriste. Il s’agit d’un souhait du nouveau leader.
Jérôme Bonnard
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Je crois que l'on pourrait tourner la page de l'alfajet.Le mirage 2000 est tout indiqué pour prendre sa place.Plus de puissance et plus de prestige.J'ai connu la patrouille sur
Mystere 4 ,puis sur Fouga nous avons vu la difference .
effectivement à GAP ça ne doit pas étre de la tarte...!
Bienvenue et à bientôt pour d'autres articles !
Cordialement.
D.LWN
Merci !