L’Indo-Pacifique, c’est vendeur ! Avec la mission Pegase 23, l’Armée de l’air et de l’espace repart vers le soleil levant et démontre de nouveau sa capacité à se déployer vite et loin, avec un dispositif plus puissant que jamais : 10 Rafale, 5 A330MRTT Phenix et 4 A400M Atlas. L’occasion pour les Rafale d’opérer pour la première fois depuis l’ile de Guam, au coeur du Pacifique.
Pas moins de dix Rafale, cinq Airbus MRTT Phenix et quatre A400M Atlas ont quitté Istres le 25 juin 2023, cap à l’est. Avec eux, 320 aviateurs et 55 tonnes de fret, pour l’essentiel des équipements et pièces détachées pour la mise en oeuvre de cette flotte aérienne. Dix Rafale, c’est l’équivalent d’un demi escadron et ça commence à peser lourd, surtout pour une Armée de l’air et de l’espace qui en possède moins d’une centaine, avec à l’instant T sans doute entre cinquante et soixante disponibles. Et sur ce nombre, il faut encore retrancher les appareils affectés à Permanence opérationnelle, déjà déployés en Opex et ceux, intouchables, gardés en réserve pour la mission de dissuasion nucléaire.
L’envoi de dix avions à l’autre bout du monde, ce n’est donc pas rien et cela a sans doute un impact non négligeable sur l’activité des escadrons en France qui doivent en outre se mobiliser pour le 14 juillet.
A la tête de la mission, le général Marc Le Bouil. Un général pour conduire 320 aviateurs, c’est riche, sauf à considérer cette nomination à l’aune des enjeux diplomatique. Avec la mission Pégase 23, le détachement de l’Armée de l’air et de l’espace va interagir dans une dizaine de pays différents, avec des échanges de haut niveau. Et dans ce cas là, les étoiles sont toujours préférables à des barrettes…
Le discours officiel rappelle sans cesse que deux millions de Français résident dans la région Pacifique. Pour montrer ses muscles face à des voisins remuants, la République dispose de trois cordes à son arc : le placement de forces permanentes, les escales plus ou moins longues de bâtiments de la marine nationale et les déploiements limités dans le temps et pouvant être déclenchés au coup de sifflet bref. Dans ce dernier cas, c’est l’AAE qui s’y colle et Pégase 23 est l’illustration de ce type de scénario. Accessoirement, un déploiement de cette envergure est l’occasion de nouer des liens diplomatiques et de construire des savoir faire et des entraînements avec les partenaires régionaux.
Mais revenons à nos 19 avions. Après un peu plus de 6h30 de vol (et deux ravitaillements en vol pour les Rafale), l’armada a fait une première escale aux Emirats Arabes Unis, plaque tournante des opérations françaises au Moyen-Orient. Le lendemain, six Rafale, trois Phénix et trois A400M ont redécollé en direction de Singapour, tandis que les autres Rafale, MRTT et A400M prenaient eux le chemin de la Malaisie. Après trois jours passés sur place, ce contingent est ensuite rentré en France en repassant par les Émirats Arabes Unis. Pendant ce temps, le gros de la troupe continuait en direction de l’ile de Guam, au milieu du Pacifique.
A l’heure où sont publiées ces lignes, le détachement français s’est installé sur l’ile. Il a digéré son décalage horaire et préparé les avions pour une série d’exercices conduits en partenariat avec l’US Air Force et quelques autres forces aériennes régionales.
C’est une première pour l’Armée de l’air et une aventure exceptionnelle pour les équipages qui vont faire escale pendant deux semaines sur cet avant-poste américain face à la Chine. Les Rafale vont avoir l’occasion de travailler de concert avec les F-15E et les F-35 qui s’y trouvent également. Ils vont pouvoir prendre la mesure des défis posés par ce qu’il est convenu d’appeler « la tyrannie des distances ». Le commandement des exercices se fera par exemple depuis Hawaï, à 7h30 de vol de là ! Un peu comme si un exercice centré sur Istres s’exerçait depuis Washington…
Le dispositif prendra le chemin du retour vers la France le 24 juillet, mais en le ponctuant de plusieurs « escales valorisées » en Corée du Sud, au Japon, en Indonésie, au Qatar et à Djibouti. Chaque escale fera l’objet d’entraînements conjoints avec les armées de l’air partenaires ainsi que de tables rondes sur des thématiques telles que le spatial, les opérations multi-milieux multi-champs (M2MC) ou encore l’assistance humanitaire et la gestion de catastrophes. Le retour en France est prévu le 2 août, au plus tard. Car l’Armée de l’air se réserve la possibilité de faire rentrer ses avions plus tôt, et en seulement quelques heures, si la situation internationale l’exigeait. C’est ça aussi la flexibilité et la réversibilité de la puissance aérienne.
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