Sur les parkings du Bourget 2019. Il se trouve à quelques mètres d'un A 400 M de l'armée de l'air, et d'un Kawasaki C2 de l'armée japonaise. © François Brévot / Aerobuzz.fr
A voir au salon du Bourget (17-23 juin 2019), sur l’exposition statique, et en vol, le premier KC-390 de série. Il sera livré à l’armée brésilienne juste après le salon. Embraer a conçu un avion militaire de transport (troupes et matériel), aptes au ravitaillement en vol, à la recherche et au sauvetage, ou à la lutte anti-incendies. La commercialisation est désormais assurée par Boeing.
Attention, il est prévu qu’il ne soit présenté en vol que pendant les deux premières journées « pros » . Embraer veut mettre à profit ce salon pour démontrer la flexibilité de son cargo pouvant emporter les chargements les plus divers. Sa distance de décollage – et d’atterrissage – sur de courtes pistes, puis sa souplesse en vol, sont des caractéristiques cruciales pour les opérations spéciales, ou en cas de manœuvres évasives : ces petits détails en démonstrations dynamiques n’échapperont pas au regard des opérationnels.
Le KC-390, présenté en vol pendant deux jours, jusqu’à mardi, au Bourget. Une longue perche prouve que cet avion cargo peut être ravitaillé en vol, lui-même étant aussi ravitailleur… © François Brévot / Aerobuzz.fr
A l’origine, cet avion était un « pur Embraer » En janvier 2019, Boeing s’est associé au brésilien, au sein d’une JV, pour ajouter ce module à son catalogue, flairant l’opportunité de le proposer face au C-130 J sur les marchés. 21 % des cargos militaires en service sont des C-130. D’autant que la charge utile d’un C-130 J est d’à peine plus de 15 t., face au 20 t. d’emport qui plaideraient pour le KC-390. Mais soulignons que la motorisation à deux réacteurs pourrait être défavorable au KC-390, face au danger d’ingestion d’objets sur les terrains mal préparés.
Le groupe Teal annonce que le prix d’un KC-390 – d’environ 55 millions de $ – serait de 15 millions de $ inférieur à celui d’un C-130. Embraer de son côté, souhaite tirer profit de l’assise commerciale de Boeing pour distribuer ce produit sur des marchés très favorables à l’Oncle Sam. A ce jour, le Portugal en a commandé 5, et la société de services aériens SkyTech serait intéressée par 6 exemplaires.
En mai 2018, un accident avait endommagé le 001, retardant le déroulement des essais. En conséquence, l’armée de l’air (FAB) a dû prêter les 003 et 004 de série au constructeur, pour achever les tests. Mais ce KC-390 004 va finalement entrer en service au printemps 2019, au terme de 2.200 heures de vols d’essais totalisés sur tout le programme.
Un constat presque troublant : les lignes générales du KC-390, et en particulier, celles de l’empennage vertical sont très similaires à celles du C-17 américain, du Y-20-chinois, et du Kawasaki C2 japonais, tous de même génération … © François Brévot / Aerobuzz.fr
Le KC-390 est propulsé par deux V2500-E5 fournis par le consortium International Aero Engines (IAE). Sa masse maximale au décollage est de 74,4 t. Il peut monter à 10.973 m. Protégé par une suite de détecteurs d’alerte radar, laser, et des leurres anti-missiles, il opère en réel théâtre de guerre, proposé aussi en tant que ravitailleur pour deux vecteurs – avions ou hélicos – au moyen de deux perches Cobham, et opérées par les observateurs et les cameras jour / nuit.
François Brévot
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