Le drone Moyenne Altitude Longue Endurance (MALE) est l’arlésienne de l’aviation militaire européenne. Pour combien de temps encore ?
Le mois dernier, Berlin, Paris et Rome ont lancé une étude de définition afin de préparer la phase de développement d’une drone MALE (moyenne altitude longue endurance) européen. Transposé dans le monde de l’entreprise, c’est un peu l’équivalent d’une réunion pour préparer la prochaine réunion.
L’ère d’une domination sans partage des drones israéliens et américains est elle terminée ? Ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué… Le salon du Bourget nous a fourni ces dernières années une remarquable collection de projets tous plus magnifiques les uns que les autres, avec de très belles images, des maquettes imposantes et des noms de baptème plus ou moins vendeurs : EuroMale, Talarion, Advanced UAV, Mantis/Telemos, Voltigeur…
Mais pour l’heure, le seul qui vole, qui fonctionne et qui porte les cocardes de l’armée de l’Air, de la Royal Air Force et de l’Aeronautica Militare Italiana, c’est le MQ-9 Reaper de l’américain General Atomics. Et l’année prochaine, la Hollande recevra également ses premiers appareils. Ce n’est pourtant pas le savoir-faire technique qui manque en Europe : quand on sait fabriquer un Rafale, un Eurofighter, un A380 ou même un TBM900, on doit savoir faire un motoplaneur de cinq tonnes qui vole à 300 kt…
Le faire en franco-français exigeait de l’argent tandis qu’une coopération européenne aurait demandé une forte volonté politique. L’un et l’autre ont toujours manqué et il semblait jusqu’à aujourd’hui plus simple d’acheter sur étagère un matériel qui fonctionnait correctement plutôt que d’aller dépenser un milliard d’euros pour réinventer la roue, tout en se crêpant le chignon entre capitales, état-majors et industriels européens pour savoir si la fameuse roue devait être en 17 ou 19 pouces et avec quels enjoliveurs.
Les bases d’une coopération étant posées, il va falloir désormais se mettre d’accord précisément sur les besoins, les spécifications, les calendriers, le partage des taches, la distribution des responsabilités. Qui fera quoi entre Airbus, Dassault et Alenia, entre Paris, Rome et Berlin ? Les réponses à ces questions seront d’autant plus difficiles à apporter que le gâteau n’est pas énorme. On évoque tout au plus quelques dizaines de systèmes (un système comprend en général trois drones et la cabine d’exploitation) pour les trois pays fondateurs et les quelques autres qui pourraient les rejoindre (Pologne, Pays Bas ?…).
Dans un premier temps, les industriels européens se donnent donc deux ans et 60 millions d’euros pour étudier de près la faisabilité de cette coopération et donner in fine aux gouvernements les éléments pour décider. Cette décision sera prise en 2017 et une réponse positive pourrait déboucher sur une entrée en service à l’horizon 2025.
Frédéric Lert
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