Devant la commission de la Défense, Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, a mis les pieds dans le plat. Il renvoie les politiques à leurs responsabilités.
Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, était auditionné hier par la commission de la Défense, présidée par la député du Finistère Patrica Adam. Pendant un peu plus d’une heure, les questions, et les réponses, ont porté sur la question des drones mais aussi et surtout sur le programme Rafale. Et c’est dans les dernières secondes de son audition, qu’Eric Trappier a lâché cette confidence étonnante, alors qu’il était interrogé sur les modalités d’implantation d’une chaine de fabrication et d’une partie de la sous-traitance en Inde :
« Je connais beaucoup de sous-traitants qui viennent me dire : si on gagne le contrat indien, on ne pourrait pas tout faire là bas ? Comme ça on serait débarassé du Rafale… (NDA sous-entendu en France) »
Ce qu’il faut comprendre, c’est que le tissu de sous-traitants commence à être sérieusement démotivé par les atermoiements français et les aléas du programme Rafale. Quand Dassault se bat pour assurer la fabrication d’un avion par mois, Airbus affiche quant à lui des cadences cinquante fois supérieures. Le choix est vite fait pour les sous-traitants qui savent de quel côté regarder pour faire tourner leurs ateliers et gérer leurs boutiques…
Lors de son audition, Eric Trappier a eu beau jeu de rappeler que l’industrie aéronautique se pilote à dix ans et qu’elle a besoin de motivation. Il faut commander des outillages complexes, les amortir, créer des usines, engager des programmes d’études… Pendant ce temps, le pouvoir politique navigue à vue entre deux élections. Concilier les deux agendas n’est pas la moindre des diffiucltés et le Rafale est un bon exemple de cet état de fait.
Le projet de Loi de Programmation Militaire pour les années 2014-2019 envisage aujourd’hui la commande de seulement 26 avions. Soit deux années et demi de fabrication. Le compte est vite fait : il manque 40 avions en commande pour assurer le plan de charge minimum sur cette période de six ans. La LPM est donc un pari qui est pris de façon conjointe par l’état et les industriels : le pari que d’ici 2016, 2017 au plus tard, un ou plusieurs contrats à l’export viendront redonner un peu d’oxygène à la chaine mérignacaise. « Pour l’Inde, je suis très optimiste » a répété Eric Trappier devant la commission. « Et il y a un autre contrat qui pourrait être le Qatar et que l’on pourrait conclure dans les temps impartis ». Dans ce domaine comme dans tant d’autres, indien vaut mieux que deux tu l’auras…
Frédéric Lert
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Rafale : des sous-traitants au bord de la crise de nerf...
le fait que les civils prennent les militaires en otage ou presque pour des raisons économiques est une grave erreur
une armée en temps de paix n'a d'utliité que si elle est capable d'assumer la défense de la france et de ses intérêts h24 365 j de l'année
or avons nous besoin d'un avion aussi performant et cher ? oui ! si on considère qu'il n' y a pas de défense sans une aviation ultra moderne et performante et servi par des pilotes et mécaniciens expérimentés et motivé
le fait de rentabiliser ce programme en le vendant en masse en Inde ou ailleurs dans les pays ou les secrets technologiques seront facilement monnayable est aléatoirement secondaire et dangereux, à chaque fois qu'on a vendu un appareil sous licence le pays tiers s'est empressé de diffuser et reproduire sa technologie , c'est idiot et économiquement parlant aussi !
le fait que cet appareil n'est en service qu'en France ne le rends pas obsolète au contraire il le rend dangereux pour ses adversaires qui ne peuvent pas savoir son efficacité et ses capacités réelles qui sont bien gardé , du moins on l'espère
Rafale : des sous-traitants au bord de la crise de nerf...
Quelque soit la technologie des armes employées leur efficacité n'est due qu'à la valeur des Hommes et des Femmes qui les servent, et surtout à leur entraînement.
Or, la LPM montre une réduction drastiquement du nombre d'heures de vol annuel, quelque soit le vecteur piloté ........
On oublie bien souvent qu'il nous faut une industrie de défense performante, pour permettre à nos politiques l'indépendance de leurs décisions et leurs applications. Et, les sous-traitants sont des acteurs incontournables de cette indépendance décisionnelle.
Le Rafale avait 10 ans d'avance sur l'Eurofighter .......
Nous avons plus de 10 ans de retard sur les drones .........
Rafale : des sous-traitants au bord de la crise de nerf...
Le Rafale est comme de nombreux produits, pris dans le cyclone des politiques aux compétences et logiques monarchiques obsolètes et qui ne savent ce qu'est une entreprise,
Les politiques chinois sont des ingénieurs. On voit le résultat.
Les politiques français sont des fonctionnaires assurés de leurs salaires en fin de mois et de leur retraites basées sur les 6 derniers mois, plus les primes de jobs politiques qu'eux seuls peuvent se permettre car dans le privé il est impossible de retrouver un job après. Vous avez dit égalité? Non seulement un choix entre une société de type soviétique ou démocratique.
Le meilleur concept, le meilleur avion. Personne n'en a besoin..
Les déboires du Rafale, vieille histoire en aviation. L'avion qui, certes, serait du meilleur emploi en cas de conflit, mais n'interesse pas les politiques en temps de paix. Pendant la dernière guerre, on a fabriqué des bombardiers, des chasseurs pour les intercepter, et malgrés la guerre d'Espagne, pas voulu de l'avion d'assaut, encore moins du multi-rôle, passée la farce du B.C.R. Les faits se sont vengés. Les américains ont été forcés de convertir des P-47, P-38 en multirôles. Les Russes également avec les Pe-2, Yak-9, car l'Il2 n'était pas un chasseur. . Les allemands ont perdu la bataille de Normandie par manque de FW-190, les essaims de Ju-88 peinaient à faire de l'appui feu, passer à travers la flak, chasseurs, peupliers..
Rafale : des sous-traitants au bord de la crise de nerf...
Mort de rire! Cet avion miracle acheté à prix d'or par les contribuables Français (Dassault a proposé aux Suisses le Rafale au prix du Grippen...) devait sauver nos emplois. Et voila que les sous traitants n'en veulent plus! On les comprend.
Il faut remonter au refus de l'Armée de l'Air d'acheter le Mirage 4000 développé par Dassault sur ses fonds propres pour bien comprendre la situation actuelle. Ce dernier intéressait vivement les Etats du Golfe à la seule condition que l'Etat Français s'en porte acquéreur. Las! Il a désavoué son constructeur national. Le prix très élevé du Rafale trouve là peut-être son explication.
Rafale : des sous-traitants au bord de la crise de nerf...
Du grand n'importe quoi.. Comment vouloir faire du vrai avec du faux: pour l'achat de 20 Grippen par la Suisse, Dassault ne proposait que 12 Rafales pour accomplir les mêmes missions.
Razmo
Rafale : des sous-traitants au bord de la crise de nerf...
Ce dont les sous traitants ne veulent plus, ce n'est pas de l'avion, c'est des cadences de fabrication actuelles. C'est du moins ce que j'ai cru comprendre de l'intervention d'Eric Trappier. Il ne faut jeter le bébé omnirôle avec l'eau du bain...
Rafale : des sous-traitants au bord de la crise de nerf...
Rappelons-nous que ce qui avait sauvé Dassault et toute cette industrie d'aviation militaire française, et amorcé le programme Rafale, c'était le fameux contrat, fin 1992, des 60 Mirage 2000-5 avec Taiwan. La France et ses salariés, ne devraient pas se passer d'un autre contrat de ce type, si la situation reste bloquée. Sinon ce sera grave pour les programmes et développements à venir. La France doit explorer TOUTES les pistes possibles à l'export.
Rafale : des sous-traitants au bord de la crise de nerf...
Un indien vaut mieux que deux iroquois.
Rafale : des sous-traitants au bord de la crise de nerf...
Je suis de l'avis de Patrick et rappellerai le passé: le Rafale A date des années 80, le premier vol du Rafale actuel (je ne parle pas des modifications de standard) date des années 90, il s'est écoulé beaucoup de temps entre ce premier vol et la livraison aux Armées. Il est évident qu'il a manqué une volonté politique pour lancer le programme. On peut faire un parallèle avec le Tigre, les délais sont à peu près les mêmes, mais lui, il est exporté: au départ fruit d'une coopération avec l'Allemagne, il est devenu une coopération européenne et, même, australienne; c'est peut-être ce qui a fait la différence. D'un point de vue financier je ne pense pas que le programme Rafale soit déficitaire pour Dassault, on ne peut pas en dire de même des sous-traitants et c'est une bonne raison pour que ce programme soit exporté; mais le temps passe, la conception devient ancienne, même d'un point de vue aérodynamique; d'autres projets se profilent, aux Etats-Unis, en Russie ou en Inde. Quel est le projet européen d'avion de combat pour demain? La réponse n'est que politique.
Rafale : des sous-traitants au bord de la crise de nerf...
Et pensez vous qu'aller acheter des drones à l'étranger soit plus profitable pour notre économie et nos entreprises? Si l'on n'a pas vendu de Rafales à l'export c'est uniquement de la faute de notre gouvernement qui ne voulait pas que la technologie soit ´vendue ´ à l'étranger et qui en plus à fait capoter certains prospects suite à son inactivité (ex le Maroc)
Rafale : des sous-traitants au bord de la crise de nerf...
SATINOX ASSEMBLAGE, Sous-Traitant Aéronautique.
Dans le contexte actuel et avec la politique menée par notre gouvernement et la direction de DASSAULT AVIATION, cela me fait bien sourire, Je suis présent aux Réunions Générales d’Informations au GIFAS… Un avion Franco/Français est invendable de nos jours, en tout cas avec la politique actuelle et la politique de DASSAULT, enfin, je pense…
Rafale : des sous-traitants au bord de la crise de nerf...
Vous parlez des Falcon ?
Rafale : des sous-traitants au bord de la crise de nerf...
quand la FRANCE va mal sur le plan économique et que tout les politiques de tous bords commencent à s'orienter
pour les prochaines elections, cela n'est pas très sérieux, et
bien sûr tout le monde reçois le coup de masse!!!!!!
et malheureusement ce n'est pas fini.