Image bien connue d’un Kfir de la société ATAC en formation avec un F-35A. Les forces sociétés privées appelées à prendre le relai des célèbres Agressors de l'US Air Force, travaillant au profit des avions les plus récents des forces aériennes américaines, leurs pilotes ne peuvent être qu’américains… © USAF
Après plusieurs mois de suspense, l’US Air Force a publié fin août son appel à propositions, auprès du secteur privé, pour la fourniture de 30.000 sorties d’avions de combat par an. Les acteurs privés du secteur sont dans les starting blocks pour aligner 100 avions de combat. Objectif : entrainer les pilotes militaires américains contre la menace air-air.
Les grands du secteur, ATAC, Top Aces, Tactical Air Support et Draken, se sont mis en ordre de bataille ces derniers mois en prévision de la compétition qui débute maintenant pour de bon. Tous ont cherché à renforcer leurs parcs d’avions de combat de manière à présenter des offres crédibles.
Les cours du Mirage F1 et du F-5 se sont envolés à travers le monde, les anciennes flottes étatiques trouvant rapidement preneurs. Les cartes étant maintenant distribuées entre les joueurs, la partie de poker va pouvoir commencer suivant les règles rendues publiques par l’US Air Force.
Celles-ci souhaite acheter environ 30.000 vols ou « sorties » par an auprès du ou des futurs partenaires privés. Il s’agit avant tout d’entrainer ses pilotes contre la menace air-air. Et ce n’est qu’un début puisque d’autres contrats sont attendus : au profit de la Navy, de l’US Air Force Europe ou encore pour la formation des JTAC (contrôleurs aériens avancés, chargés de guider les avions pendant les missions air-sol)
Une meute de Skyhawk de la société Draken en formation sur un F-16. Malgré toutes ses qualités, le Skyhawk n’est pas assez pointu pour satisfaire les nouveaux besoins de l’Air Force. © USAF
Au-delà des appareils, les sociétés privées devront également fournir la maintenance et les pilotes. Les avions seront mis en œuvre depuis une douzaine de bases aux Etats-Unis, en Alaska et à Hawaï. Le chiffre de 30.000 sorties est d’ailleurs provisoire et pourrait être rapidement augmenté.
Si l’on compte 300 sorties par avion et par an en moyenne, en tenant compte des périodes de maintenance, c’est grosso modo un besoin équivalent à 100 avions de combat. Soit l’équivalent de ce dont dispose la France à un instant « t » avec une disponibilité de 50% de sa flotte de Rafale et de Mirage…
Entre autres caractéristiques attendues, les appareils utilisés par l’Air Force devront être capables d’atteindre Mach 1,5 à 50.000 ft, de suivre des cibles au radar à plusieurs dizaines de nautiques et d’emporter des missiles air-air infrarouge d’entrainement ainsi que des nacelles de guerre électronique.
Les sociétés sur les rangs ne chôment pas, les propositions commerciales devant être rendues le 7 septembre au plus tard. Le contrat pourrait être attribué courant 2019 ou 2020. L’envergure des besoins affichés par l’US Air Force rend finalement assez probable un partage du contrat entre différents acteurs. Aucun ne dispose à ce jour de la taille critique lui permettant de répondre seul au besoin affiché.
Si le Skyhawk manque de puissance pour faire un bon opposant en combat air-air en haute altitude, il reste toutefois bien dans le coup pour de nombreuses autres missions d’entrainement au profit des armées américaines. © USAF
L’Air Force explique devoir faire très largement appel à des socéités privées après voir réduit la voilure de ses propres unités d’Agressor. Un escadron de F-15 a été fermé en 2014 et il ne reste à ce jour que deux unités spécialisées dans ce rôle : le 64th Agressor Squadron à Nellis AFB (Nevada) et le 18th Agressor Squadron à Eielson AFB en Alaska, les deux unités étant équipées de F-16.
La logique derrière ce mouvement de privatisation serait, explique-t-on officiellement Outre Atlantique, les limites du budget américain qui ne permettrait pas de préserver plus de deux escadrons agressors. Quant aux escadrons de combat, ils sont trop occupés à larguer de la GBU et de la JDAM pour faire autre chose.
La contractualisation de l’activité red air, estimée à 7,5 milliards de dollars sur dix ans, serait donc une source d’économie. On a le droit d’y croire, encore que les mots Pentagone et Economies fassent un attelage baroque. Plus que des économies recherchées, il serait alors peut être plus juste de parler de priorité, l’USAF préférant mettre son argent dans le F-35, le B-21, la recherche hypersonique, ou encore un futur remplaçant du F-22…
Sans oublier une guerre perpétuelle « contre le terrorisme » qui use les avions, fatigue les hommes et les poussent à quitter l’institution prématurément, laissant l’Air Force face à un lancinant problème de main d’œuvre. D’où l’appel au privé…
Frédéric Lert
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