Entrés en service au début des années 80, juste à temps pour faire leur place dans l’histoire en marquant au fer rouge la marine britannique au cours de la guerre des Malouines en 1982, les Super Étendard Argentin viennent d’être mis à la retraite. Plus de 40 ans plus tard, on peut presque parler de revanche pour les anglais.
5 avions et 5 missiles Exocet avaient été livrés juste avant le déclenchement de la guerre des Malouines en 1982. En coulant le destroyer HMS Sheffield et le cargo Atlantic Conveyor au cours de deux missions particulièrement audacieuses, ces avions marquèrent l’histoire contemporaine et il s’en est fallu de peu que leur action ne fasse basculer le sort des armes.
41 ans plus tard, l’histoire s’achève en catimini et laisse la Marine argentine sans vecteur offensif. Après les Malouines le reliquat de la commande avait été livré soit un total de 14 Super Etendard (SUE) dont 3 ont été perdus sur accident depuis. Leur activité fut un peu chaotique, en lien avec les difficultés économiques du pays, ils volaient peu, surtout ces dernières années, faute de pièces détachées et de budget.
En 2016, lorsque les derniers Super Etendard Modernisés (SEM) ont été retiré du service de l’Aéronautique Navale française, l’Argentine se porta acquéreur pour un peu plus d’une dizaine de millions $ de 5 cellules disposant encore d’un certain potentiel opérationnel, de 8 réacteurs Atar 8K50 et d’un important lot de rechanges, ainsi qu’un simulateur.
Les 5 avions ont été livrés par bateau en 2020 et un avion, le 44, a été filmé au roulage, réacteur tournant, quelques semaines plus tard. Un détail cependant a été noté par les observateurs. L’avion ne disposait plus de son siège éjectable. Il n’était donc pas vraiment opérationnel.
Les sièges éjectables des SEM sont des Martin Baker Mk.4 construits sous licence britannique en France. Néanmoins, ils ne font plus l’objet d’un quelconque soutien technique. Confrontés à l’obsolescence de certains composants, dans l’impossibilité de pouvoir se procurer des pièces détachées chez Martin Baker pour cause d’embargo consécutif au conflit de 1982 et après avoir abandonné l’idée d’une solution « maison », le ministère de la défense Argentin a été contraint de jeter l’éponge. La décision d’abandonner l’idée de remettre en vol ces 5 SEM a été annoncée officiellement par le ministre de la Défense Jorge Taiana dans le courant du mois de mai.
Reste que le statut des 11 SUE survivants de la commande de 1979 n’est pas très clair. Plus ou moins stockés ils pourraient donc ne jamais rependre l’air, faute de pièces détachées également, et la fin du projet SEM Argentin signerait donc la fin de l’histoire opérationnelle du Super Étendard, après plus de 40 ans de carrière et une trace toute particulière dans l’histoire.
FrM
Les hélicoptères Puma HC2 âgés d’un demi-siècle seront retirés du service en 2025. Ils seront… Read More
La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More
Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More
On a rarement vu une compagnie aérienne aussi bien préparée à déposer le bilan que… Read More
Dans un roman, Jean Rousselot raconte à la première personne du singulier la carrière militaire… Read More
Textron Aviation a livré à l'armée de l'air péruvienne le premier de 2 Beechcraft King… Read More
View Comments
"... au cours de deux missions particulièrement audacieuses" : peut-on avoir quelques détails ?... Merci !
Quant à la base aéronavale de Bahia Blanca (porte de la Patagonie et siège d'un joli petit musée) vous parles avec des officiers argentins ayant volé sur Super Étendard, vous voyez leurs yeux devenir humides...
Peut-on envisager la livraison à l'Ukraine de missiles Exocet en les adaptant sur des Soukhoï ou des Mig, tel que cela s'est fait pour les Storm Shadow et les Harm ?