L’année 2020 devait être une année de transition pour le programme Rafale, avant l’annonce attendue pour 2021 des résultats de plusieurs compétitions commerciales en cours. Le chasseur de Dassault a pourtant décroché une vente surprise auprès de la Grèce. Une vente qui s’accompagne tout de même de quelques interrogations…
On ne l’attendait pas et d’ailleurs personne (ou presque ?) ne l’a vue venir : le 12 septembre 2020, l’annonce par le gouvernement grec d’une commande de 18 Rafale a surpris tout le monde. L’année 2020 devait être une année blanche en matière d’exportation, les grandes décisions en Suisse ou en Finlande n’étant attendues que l’année prochaine.
Si on parlait d’export chez Dassault Aviation, c’était uniquement pour évoquer la chaine de Mérignac qui a tourné tout au long de l’année pour le seul profit des clients qataris et indiens. Il était prévu (avant le COVID) de produire treize appareils en 2020 et ce chiffre devrait être respecté. Le 29 juillet 2020 a vu d’ailleurs la livraison des cinq premiers appareils destinés à l’Inde. Les avions, trois monoplaces et deux biplaces, ont rejoint en deux étapes la base d’Ambala dans le nord du pays. Trois autres ont suivi le 4 novembre 2020.
Mais sur ces entrefaites les Grecs se sont donc invités à la fête, et le carton d’invitation ne leur aura sans doute pas coûté bien cher : on apprenait quelques jours après l’annonce de la commande que douze appareils seraient vendus d’occasion et donc tirés de la flotte de l’armée de l’air. Autrement dit pratiquement offerts par le contribuable français. Pour compenser ce tour de bonneteau, le ministère des Armées annonçait quelques semaines plus tard la commande de douze Rafale neufs pour lesquels un contrat devrait être signé avant la fin de l’année 2020.
Une aubaine pour la Grèce qui pourrait inspirer la Croatie, à qui la France a également proposé l’acquisition d’une douzaine d’avions d’occasions. Mais que se passerait-il si la Croatie acceptait cette offre ?
Le budget français permettrait-il la même compensation et une deuxième commande de douze avions neufs supplémentaires pour l’Armée de l’air ? Dans l’intervalle, celle-ci aurait-elle les moyens de mener à bien toutes ses missions (guerres, dissuasion nucléaire, police du ciel, formation des pilotes français et étrangers, participations aux différents exercices) alors qu’elle doit déjà composer avec une disponibilité d’environ 50% sur une flotte légèrement supérieure à 100 avions en service ? Serait-il concevable de retrancher 24 avions destinés à la Grèce et à la Croatie de cette flotte ? D’autant qu’en 2020, le Rafale a encore été bien engagé au combat dans le cadre de l’opération Chammal, au départ de la base H5 en Jordanie et de la base aérienne Emirats Arabes Unis, avec notamment les premiers appareils au standard F3R.
Frédéric Lert
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Je trouve cette vision bien négative et pessimiste. Une bonne nouvelle Noe pourrait elle jamais être une bonne nouvelle ? En toute amitié. Michel.