L’autrichien Schiebel va se lancer dans la conception d’un drone à voilure tournante de plusieurs centaines de kg. Un grand frère au célèbre Camcopter et un concurrent à venir pour le VSR700 du tandem Airbus-Hélicoptères Guimbal.
Schiebel est connu pour son Camcopter S-100, appareil à décollage et atterrissage vertical (VTOL) de 200kg en charge. Environ 400 Camcopter ont été fabriqués à ce jour, ce succès commercial ayant trouvé son origine avec les Emirats Arabes Unis comme client de lancement. Les EAU restent à ce jour le principal utilisateur du Camcopter avec plusieurs dizaines d’appareils en service.
La France, et plus particulièrement la Marine nationale, a acheté quant à elle quatre appareils. Ces appareils lui permettent de se familiariser avec la mise en oeuvre d’un drone VTOL, en attendant son SDAM (système de drone aérien pour la marine), c’est à dire le VSR700. Un premier appareil a été perdu sur accident, un autre a été poussé dans ses derniers retranchements pour évaluer ses performances. Ne reste aujourd’hui en état de vol que le troisième appareil, qui sera rejoint à la fin du mois de novembre par le quatrième exemplaire (qui porte le numéro de série 410).
Une première capacité opérationnelle est attendue courant 2019 et les deux appareils pourraient être embarqués sur les BPC (bâtiment de projection et de commandement) de la marine dont ils étendraient les capacités de surveillance. L’expérimentation en cours se fait sur le Dixmude, doté d’une installation d’essais. La marine prévoit à terme d’adapter les trois BPC à un emploi plus pérenne de ces drones.
Le Camcopter est actuellement équipé d’un moteur rotatif Wankel de 50cv qui n’est pas un modèle de modernité. Schiebel travaille à présent sur l’adaptation d’un moteur diesel. La mise au point s’annonce délicate, la motorisation s’accompagnant des problèmes bien connus de vibration et de masse.
Tout ceci ne sera qu’une aimable mise en jambe comparé au projet de drone de plus de 500kg que prépare donc la société autrichienne. Il faudra intégrer un moteur de plus grande puissance, fonctionnant au kérosène, aucune marine n’acceptant de stocker de l’essence à l’intérieur des navires.
Il faudra aussi et surtout développer des commandes de vols automatisées et redondantes, offrant un niveau de sécurité suffisant. « Le vol autonome d’un hélicoptère est une affaire d’électronique et d’électromécanique très complexe, longue et coûteuse à qualifier » souligne un fin connaisseur du sujet. C’est un pari de taille pour Schiebel qui ne dispose pour l’instant que d’une expérience sur des appareils de taille beaucoup plus limitée, dont le niveau de sécurité reste très loin de celui exigé pour le survol des zones habitées ou pour les opérations embarquées.
Mais l’enjeu économique a tout pour attiser les convoitises : depuis de nombreuses années, l’ampleur du marché potentiel des drones de surveillance maritime à voilure tournante est bien connue. L’emport d’un radar associé à une grande endurance impose des appareils de plus de 500kg de masse totale. La marine nationale a quant à elle fixé un objectif de 700kg pour une autonomie d’une dizaine d’heures. Le portrait robot du VSR 700…
Frédéric Lert
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Le moins qu'on puisse dire en voyant l'image c'est que le design du truc est futuriste et me rappelle un peu les films de SF.