La Marine nationale procède du 3 au 14 décembre 2012, à des manœuvres conjointes en Méditerranée, avec l’Armée de terre et la DGA, impliquant l’hélicoptère de combat Tigre HAD, un Cougar rénové et pour la première fois sur un navire un NH 90 Caiman « Terre ».
Quelque part en Méditerranée, le 5 décembre 2012, le BPC Dixmude, malgré ses 21.000 tonnes pour 200 m de long roule doucement par une mer affichant des creux de 2,5 mètres et un vent de 40 kts. Dans la passerelle Avia, le capitaine Cindy. C coordonne les opérations aériennes en cours tout en gardant un œil sur les six spots d’appontage du pont.
Soudain la radio crépite…
« BPC de Caïman : demande autorisation apponter sur spot 4 »
« De BPC, autorisé à l’appontage au spot 4 vent 38 kts du 233 »
« De Caiman reçu »
Sur le pont les « chiens jaunes « prennent en charge l’imposant hélicoptère de nouvelle génération NH90 Caiman flambant neuf.
Malgré ses 10,6 T, l’appareil apponte sans difficulté et s’aligne sur les repères du pont avant de repartir quelques secondes plus tard pour un nouveau tour de circuit.
Pas le temps de se relâcher, cette fois c’est un Tigre qui se présente suivi de près par un Cougar rénové.
Toute la journée et jusqu’à une heure avancée de la soirée, les machines vont enchainer les tours de circuit et les appontages jusqu’à ce que les automatismes soient adoptés.
Les responsables du pont, reconnaissables à leurs tenues rouges, jaunes et vertes se rodent à la mise en œuvre de machines qu’ils n’avaient pas jusqu’alors l’habitude de côtoyer. Enfin, après 22H00, dans une obscurité totale, les pilotes, équipés de jumelles de vision nocturne font leur dernier appontage.
Le vent ne faiblit toujours pas. Et malgré l’arrêt des turbines, les pales des rotors dansent sous le vent. Une complication de plus pour les mécanos qui doivent saisiner (arrimer) solidement au pont les hélicoptères, replier les pales et descendre une à une les machines dans le hangar. Mission accomplie et réussie !
Il n’empêche malgré la fatigue, le Capitaine de Vaisseau Goutay, le « Pacha » du BPC (Bâtiment de projection et de commandement) et le COMALAT (Commandant de l’ALAT) le Général Olivier de la Motte sont réjouis. Ils ont conscience que ce qui se joue dans ces manœuvres conjointes Marine-ALAT est tout simplement le futur des opérations héliportées.
Les manœuvres vont se poursuivre jusqu’au 14 décembre avec la participation d’éléments de la 6ème Brigade de l’armée de terre, soit 300 militaires et 80 véhicules.
Cette coopération exemplaire dessine le futur des opérations militaires, et à bord, chacun a conscience de mettre au point l’armée de demain, faite d’interopérabilité, de polyvalence et d’excellence, explique un pilote du Gamstat.
Sous le pont d’envol, les techniciens ont saisiné les hélicoptères. Le lendemain, il faudra procéder à l’entrainement de maintenance. Il s’agit de s’entrainer à ravitailler les appareils en carburant et en armements, et de procéder à des opérations de maintenance telles que le changement d’une turbine ou l’inspection d’une cellule.
Les techniciens ont des outils high tech tels que des tablettes contenant toute la documentation technique dont ils ont besoin.
Pour le NH90 Caiman, cette campagne est une première. Aussi le Gamstat n’a rien laissé au hasard. Une armada de techniciens, de logisticiens et des personnels d’Eurocopter et NHI étaient présents en soutien. Il s’agissait de tester le comportement du Caïman en milieu maritime, ses qualités de vol dans les turbulences de sillage du navire, de jour comme de nuit, sa résistance à la corrosion, la compatibilité de son avionique complexe avec les systèmes du navire, et surtout de familiariser, pilotes et mécanos de l’ALAT avec leurs homologues marins.
Pour les pilotes de l’ALAT, rompus aux situations les plus périlleuses, l’appontage des Tigre, Cougar et NH90 ne présente pas de difficultés particulières. « Il faut intégrer la problématique du vent relatif et les procédures du bord » explique un pilote. A terme, il est probable que tous les pilotes de l’ALAT devront obtenir leur qualification sur navire dans leur cursus de formation.
Pour les équipes techniques, le navire est bien pensé, il offre toute la place voulue pour mettre en œuvre des appareils imposants en un temps record. Un impératif qui se traduit par la présence de locaux de stockage des pièces de rechange et des locaux de travail adaptés. Avec pour tous une règle d’or : la sécurité. « Certes, des ajustements seront nécessaires sur certaines interfaces, mais c’est précisément le but de ces manœuvres » explique un commandant.
Ce genre d’opérations combinées, marqué par une coopération exemplaire avec la Marine ne doit rien au hasard, il a bénéficié du retour d’expérience de l’opération Harmattan, au large des côtes de Libye. Dans la passerelle Avia le capitaine Cindy C. annonce la fin des vols, les coursives sont depuis longtemps éclairées d’une lumière rouge qui permet aux marins de différencier le jour de la nuit.
Demain est un autre jour, révisées et réapprovisionnées, les machines seront prêtes pour de nouvelles opérations. Les marins, de leur côté regardent déjà plus loin, le BPC, fleuron de la Royale est compatible avec les tous les types d’hélicoptères en service de par le monde, des imposants CH53 et V22 Osprey américains jusqu’au Ka-50 Russe.
Le futur est en marche et il s’écrit aujourd’hui… A suivre.
La rédaction
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Tigre, Cougar et Caïman en mer sur le Dixmude
Ah oui, tu es très beau Toto mais pourquoi essaies-tu de t'envoler ?
Tigre, Cougar et Caïman en mer sur le Dixmude
pour une fois que je suis en photos quelque part ! ( en jaune )
Tigre, Cougar et Caïman en mer sur le Dixmude
@thierry
Kamarade lecteur
cet article instructif est tout à fait neutre et objectivement orienté positivement !
Tigre, Cougar et Caïman en mer sur le Dixmude
Un reportage instructif et agréable à lire, bien qu'un poil "propagande", non ?
Tigre, Cougar et Caïman en mer sur le Dixmude
On se demande si une réduction de moyens et d'effectifs dans ce domaine arrivent à point...La crise le veut direz vous...Pas certain que ce moment soit le mieux choisi.
Tigre, Cougar et Caïman en mer sur le Dixmude
Il ne fait aucun doute que la clef des réussites militaires sur les théâtres d'opérations , c'est l'entrainement continu des personnels pour se familiariser avec les matériels et équipement. Les démonstrations présentées dans ce reportage sont significatives d'une bonne coopération interarmes qui est nécessaire d'autant que les conflits d'aujourd'hui requièrent de bons automatismes de la part de professionnels bien entrainés. Les interventions à partir de porte-hélicoptères sont de plus en plus fréquentes , elles ont été déterminantes dans le conflit libyen. Ceci étant, la grosse erreur politique serait de continuer à amputer le budget des armées , compte tenu de la priorité à accorder à conserver l'excellence pour des forces armées qui sont plus que jamais nécessaires dans un monde soumis à tant de dangers potentiels.
Tigre, Cougar et Caïman en mer sur le Dixmude
merci beaucoup pour ce reportage; relayé sur le site consacré au BPC Dixmude. Cordialement
Tigre, Cougar et Caïman en mer sur le Dixmude
De bien jolies bestioles en effet, mais quid des platres à essuyer?
quand on sait que les militaires sont occupés à gérer le parc existant, à recevoir les machines de nouvelles génération et à gerer les déploiements outre mer, le tout avec un logiciel de paie qui merdoie (Louvois)
pour corser le tout ajouter une réduction de moyens et d'effectifs
et vous mesurerez le tout de force de ces personnels qui fonctionnent à flux tendu.
Chapeau bas messieurs !