Du bon sens, de l’intelligence et des initiatives finement réfléchies permettent à deux jeunes entrepreneurs de bousculer l’ordre établi dans le domaine des drones MALE. Un cas d’école.
« En 2011 Fanny et moi n’avions pas d’argent… Alors nous avons communiqué sans pouvoir faire. En 2021 nous avons un peu plus d’argent… alors nous faisons sans communiquer ! » Voilà ce que me disait il y a deux ans Patrick Gaillard, cofondateur avec Fanny Turgis du groupe industriel qui porte leur nom.
En 2021, le travail avait déjà commencé depuis plusieurs mois sur leur drone AAROK. Peut-être même depuis plusieurs années, puisque avant même de donner les premiers coups de crayon, les deux associés avait patiemment bâti leur petit empire. Observation patiente du paysage aéronautique, de ses règles du jeu et de son organisation, rachat de quelques pièces essentielles du puzzle industriel, création d’un bureau d’étude… Monter en compétence, accroitre la capacité d’autofinancement, gagner en crédibilité et surtout bien comprendre le fonctionnement du ministère des armées, de la DGA, cartographier le terrain et les réseaux d’influence. En résumé, préparer une Blitzkrieg en arrivant sur ses positions de départ sans avoir été vu ni entendu par l’adversaire.
Après des années de discrétion, TG Groupe a donc fini par dévoiler ses batteries le 19 juin 2023 au matin, premier jour du salon du Bourget. Son drone AAROK fut sans conteste la surprise du salon et il eu droit à tous les égards possibles, en commençant par une visite présidentielle et en terminant en apothéose avec un direct sur JumpSeat.
L’AAROK, drone MALE de 5,5 tonnes au décollage, symbolise ce qui est aujourd’hui hors de portée des grands groupes aéronautiques : la capacité de concrétiser très rapidement de bonnes idées, l’intelligence de travailler vite et bien tout en restant frugal. La faim aussi d’apprendre en marchant, l’humilité de ne pas faire de bruit et de rester sous l’horizon radar tant qu’il le faut.
Avec l’appareil présenté au Bourget, Fanny Turgis et Patrick Gaillard clôturent un premier chapitre, une introduction qui aura servi à planter le décor de leurs ambitions. Ils vont maintenant entrer dans le dur de l’intrigue. La vie de concepteur et de fabricant de machine volante n’est pas faite pour les âmes sensibles. Rien n’y est simple et le ticket d’entrée n’est pas donné, ce qui nous laisse penser que l’AAROK n’est qu’un début. On ne franchit pas de tels obstacles, on ne rassemble pas autant de savoir faire pour frapper un seul grand coup et sortir de scène.
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